2024-12-10 22:23:00
Quarante-huit heures. Emmanuel Macron, maître des horlogesmaître horloger depuis la campagne électorale de 2017, a donné hier le timing de la nomination du nouveau premier ministre. Lors de la rencontre à l’Elysée entre les partis qui pourraient garantir le soutien républicain – participation directe ou engagement de ne pas voter pour le censurerméfiance – le président français a voulu donner le ton à une discussion qui aurait pu durer très longtemps.
Un accord difficile
L’accord recherché par Macron n’est pas facile. Dans le climat de campagne électorale permanente créé par l’attente croissante d’un nouveau scrutin en septembre (mais hier le président a exclu des élections jusqu’en 2027), rapprocher les positions de tous les partis, à l’exception de Rassemblement national (Rn) et de France Insoumise (LFI) est un effort remarquable. Même si l’horizon temporel semble court. Les partis, a expliqué Laurent Wauquiez, chef de file duAssemblée de la Républicains“Ils semblent réduits à se demander si le gouvernement ne tombera pas d’ici six mois”, a-t-il déclaré, sortant de la réunion avec une orientation constructive : les néo-gaullistes ne voteront pas pour un censurerà condition que le gouvernement ne contienne pas de ministres LFI et que le programme ne suive pas celui de Nouveau front populaire (NFP), l’alliance de la gauche.
Vers un accord non-censure
L’accord de non-censure cela semble être la plate-forme, la seule possible, sur laquelle construire un accord. Les socialistes et les écologistes semblent également disponibles. “Les choses ont pas mal avancé”, a déclaré le premier secrétaire du Parti socialiste (Ps) Olivier Faure qui propose de ne pas voter de censure tant que le prochain gouvernement renoncera à recourir à l’article 49.3 de la Constitution, qui permet de voter une loi sans vote (sous certaines conditions). Faure a évoqué une convergence entre les partis de gauche ayant participé à la réunion (socialistes, écologistes, communistes), le Modem de François Bayrou et Horizons d’Edouard Phillippe. Le nom du Premier ministre n’est évidemment pas sans importance : Faure, aux côtés de Boris Vallaud, leader socialiste à l’Assemblée, a appelé à un chef de gouvernement de gauche “ouvert aux compromis”. Ce sont des indications également confirmées par Marine Tondelier, secrétaire générale des écologistes, selon qui Macron s’est également engagé “à ne plus se remettre entre les mains du Rassemblement national pour gouverner”. Selon l’Elysée, le président a constaté “l’unanimité des forces politiques pour ne plus dépendre” du RN.
La défaite de Le Pen
Marine Le Pen voit alors le piège qu’elle a tendu au gouvernement Barnier se transformer en défaite, le faisant tomber. Hier, le président du RN, Jordan Bardella, a protesté contre l’exclusion de la droite radicale des négociations (qui portaient pourtant sur la formation d’un gouvernement auquel le parti n’aurait jamais voulu participer), mais Marine Le Pen s’est dite “heureuse”. » : pour son entourage, il est une « médaille de l’opposition ». Le Pen les a aussi mis en difficulté républicainsqui semblait s’orienter vers une lente convergence vers Rn. Hier, l’eurodéputé (et leader des élections) François-Xavier Bellamy a protesté contre l’exclusion de certaines forces politiques “dont le RN” (en réalité uniquement LFI et RN), qui est “une force politique importante”. Signe, sans doute, que les gaullistes ressentent avec un certain inconfort le poids limité qu’ils sont appelés à jouer dans le prochain gouvernement (alors que dans le précédent ils étaient décidément sous le feu des projecteurs).
Tensions à gauche
La tension ne manque pas non plus à gauche. Obstinée – et condamnée – à maintenir un rôle “dur et pur”, La France Insoumise a invité les alliés, par la voix de son coordinateur Manuel Bompard, “à ne pas céder aux sirènes et à la tentation du gouvernement national et de la grande coalition, car cela conduirait à de revenir sur les engagements programmatiques qu’ils ont pris l’année dernière envers les électeurs et les électeurs”. Le secrétaire général du PS, Pierre Jouvet, a répondu en accusant LFI de vouloir rompre l’alliance (c’est le seul parti qui est resté, par choix, en dehors des consultations de Macron dès le premier instant). Dans le même temps, l’embarras de la gauche obligée de revoir à la baisse l’antimacronisme sur lequel elle a fondé sa campagne naît de la demande des socialistes et des écologistes de « se retirer » du président après la nomination du nouveau gouvernement.
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