Macron dissout le Parlement : battu par Le Pen aux élections européennes en France, convoque des élections en juin

Macron dissout le Parlement : battu par Le Pen aux élections européennes en France, convoque des élections en juin

2024-06-10 01:13:27

PARIS – «Je ne peux pas faire comme si de rien n’était, j’ai décidé de vous redonner le choix de votre avenir parlementaire par le vote». Il est neuf heures du soir, une heure seulement après la publication des premiers sondages à la sortie des urnes sur les élections européennes qui décrètent le triomphe de l’extrême droite de Marine. Le Pen, quand Emmanuel Macron annonce à la surprise générale la convocation de nouvelles élections législatives. «Ce soir, je dissout l’Assemblée nationale», déclare le chef de l’Etat dans un message aux Français qui laisse les ministres du gouvernement paralysés quelques minutes dans les plateaux de télévision. Macron surprend tout le monde et relève le défi du Rassemblement National.

Le leader Jordan Bardella venait de conclure son point presse pour célébrer le résultat du parti : 32% des voix, un record absolu dans l’histoire du parti. Doublez la liste majoritaire, à 14,9%. Près d’un Français sur trois a voté pour l’extrême droite lors d’une élection qui a connu une participation croissante. “Nous demandons la dissolution du Parlement”, a déclaré Bardella. Et quelques minutes plus tard, l’impensable se produit, ce qu’aucun commentateur politique n’avait prédit.

A peine les bureaux de vote pour les élections européennes sont-ils clos que la prochaine échéance est déjà fixée : des élections législatives à double tour le 30 juin et le 7 juillet. La France tombe en terre inconnue. La dernière dissolution de l’Assemblée nationale remonte à 1997, une tête de Jacques Chirac qui s’était soldée par une défaite. Le président de droite de l’époque avait été contraint de coexister avec un gouvernement de gauche, le Premier ministre Lionel Jospin.

Désormais, le Rassemblement National rêve d’arriver à l’Hôtel Matignon, siège de l’exécutif. « Nous sommes prêts à gouverner », affirme Marine Le Pen rayonnante, répondant à Macron. “Après tout, c’est ce qu’on voulait”, ajoute le président du RN qui a déjà affirmé qu’en cas de victoire, le premier ministre serait Bardella, 28 ans, enfant prodige de l’extrême droite française.

Il n’est pas sûr que la préférence accordée hier aux élections européennes se traduise par un vote similaire aux élections législatives. Et il n’est pas certain que le Rassemblement National obtienne une majorité pour gouverner. Certes, la France entre dans une phase institutionnelle jusqu’alors inconnue et pleine d’inconnues, tout semble possible dans un pays occupé à préparer les prochains Jeux olympiques. Macron, qui a demandé en vain une “trêve olympique” aux protagonistes des conflits internationaux, se retrouve dans les tranchées de l’Elysée, sans majorité et avec la perspective de devoir gouverner avec Le Pen, qui a toujours été son plus irréductible. adversaire.

C’est le résultat d’une des plus lourdes défaites politiques du macronisme, précisément dans son thème de prédilection : l’Europe. Le président qui était cette semaine en Normandie avec les chefs d’État et de gouvernement pour célébrer l’anniversaire du Débarquement et qui a marché samedi majestueusement sur les Champs-Elysées aux côtés de Joe Biden, discutant ensuite avec lui de la guerre en Ukraine, fait un je parie . Et il va voir le jeu de Le Pen, qui veut depuis des mois transformer ces élections en une sorte de mi-mandat.

Non seulement l’extrême droite est en fête, mais aussi l’extrême gauche de La France Insoumise, qui a intensifié ces derniers jours la contestation pro-palestinienne et qui désormais – dépassant les 9% – peut reprocher à Macron d’avoir “perdu toute légitimité”, comme il l’a crié. Manon Aubry, la chef du parti de Jean-Luc Mélenchon, depuis la scène. Le plus visiblement déçu des législatives anticipées est Raphaël Glucksmann, candidat de la liste entre le Parti socialiste et Place publique et qui a réussi l’exploit d’atteindre 14,2% à quelques encablures de la liste macroniste.

Le leader de la gauche réformée rêvait d’ouvrir un grand chantier pour fédérer les énergies de gauche. Mais en trois semaines de campagne électorale, tout devient plus difficile. “Je ne comprends pas pourquoi le président de la République obéit à Bardella”, dit Glucksmann, dénonçant un “jeu extrêmement dangereux”.

Le soir, tous les partis réunissent d’urgence des comités politiques pour organiser la nouvelle campagne électorale qui s’ouvre. On n’a pas le temps de commenter les résultats des élections européennes avec les Républicains, qui – loin des gloires du passé néo-gaulliste – ne sombrent pas et restent à 7,2 %. Marion Maréchal de la droite de Zemmour dépasse les 5% et entre au Parlement européen comme les écologistes, qui craignaient le pire. Macron convoque également une réunion nocturne à l’Elysée avec les ministres du gouvernement et ses conseillers politiques pour préparer une bataille cruciale non seulement pour la France mais pour l’ensemble de l’Europe.



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