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Macron évite le “mea culpa” et maintient sa réforme impopulaire des retraites

Macron évite le “mea culpa” et maintient sa réforme impopulaire des retraites

Avec sa capacité de communication, mais aussi une certaine déconnexion avec les humeurs de la rue, le président français, Emmanuel Macron, a défendu ce mercredi son impopulaire réforme des retraites: “Pensez-vous qu’on peut continuer avec les mêmes règles ? (…). Il n’y a pas 36 solutions si on veut que notre système soit équilibré”, a déclaré le dirigeant centriste dans une interview attendue sur France 2 et TF1. Bien qu’il se trouve dans l’un des moments les plus délicats de sa présidence, Macron n’a fait pratiquement aucune annonce cet après-midi et s’est concentré sur la défense de la nécessité de relèvement de l’âge minimum de départ à la retraite de 62 à 64 ans (avec 42 ou 43 ans de cotisations pour bénéficier d’une retraite à taux plein).

« Pensez-vous que j’aime faire cette réforme ? j’aurais préféré ne pas», s’est défendu le président, qui a justifié la mesure —rejetée par plus de 65 % des Français, selon les sondages— par la déficit à l’avenir du système de retraite français, l’un des plus avancés d’Europe. Actuellement, elle est excédentaire, mais elle accumulera un déficit d’environ 13 000 millions d’euros en 2030, ce qui représentera 4 % des dépenses de retraite.

“Mon objectif n’est pas d’être réélu – aux prochaines élections présidentielles de 2027 il ne pourra pas se présenter en raison de la limitation constitutionnelle de deux mandats – mais entre scrutins à court terme et intérêt général du pays, je choisis l’intérêt général du pays”, a-t-il ajouté. Après deux mois de grèves et de manifestations — les plus massives du XXIe siècle en France —, la température a encore augmenté dans le pays voisin après l’imposition de la réforme jeudi à travers une décret gouvernemental controverséet sans vote parlementaire à la suite pour le ratifier. Depuis près d’une semaine, les émeutes se répètent chaque nuit à Paris et dans d’autres grandes villes, en plus des barrages routiers et des grèves illimitées dans certains secteurs pendant la journée.

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Les syndicats dénoncent leur “mépris”

Malgré une forte pression sociale, Macron s’est dit “stoïque” et il a montré inflexible. Il a confirmé qu’il maintenait l’augmentation contestée de l’âge minimum de départ à la retraite, qui entrera en vigueur à partir du progressivement à partir de l’été. Avant cela, le texte doit être validé par le Conseil constitutionnel (équivalent de la Cour constitutionnelle), qui pourrait le peaufiner en raison des multiples moyens juridiques utilisés pour obtenir une approbation rapide de la mesure. Les députés de gauche promeuvent également l’appel à une référendum sur la réforme. Cette initiative est déjà entre les mains du Conseil constitutionnel et cela pourrait retarder l’application du relèvement de l’âge minimum de départ à la retraite, ce qui a suscité une vague d’indignation.

“La la foule n’a aucune légitimité devant un peuple qui s’exprime par ses représentants”, avait-il déjà assuré mardi après-midi à l’Élysée, des déclarations très critiquées par les syndicats, puisque ces mêmes “représentants” n’ont pas pu voter sur la réforme. Il s’est montré un peu plus conciliant ce après-midi, il lance plusieurs reproches aux dirigeants syndicaux, qu’il accuse de “n’avoir proposé aucun pacte”. “Il y a une tendance dans nos démocraties à s’éloigner des principes de réalité”a-t-il ajouté, faisant référence aux détracteurs de la mesure.

“Déni et mépris !”, a réagi dans un tweet Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, le syndicat (d’orientation modérée) le plus adhérent de France et qui mène la contestation avec la CGT. Les propos du président ne serviront guère à calmer l’indignation d’une partie des Français. Les syndicats ont réclamé ce jeudi une nouvelle grève généralele septième au cours des deux derniers mois.

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Pas de changement à Matignon ni à ses politiques

Malgré le baisse de popularité à leurs niveaux les plus bas depuis la crise du gilets jaunes, Macron n’envisage pas de changements significatifs dans son gouvernement. La Première ministre Élisabeth Borne, est sorti très usé du pouls des retraites, mais continuera à diriger l’exécutif. Certaines voix au sein du macronisme réclament depuis des jours un remaniement gouvernemental. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin —ex-dauphin ambitieux du conservateur Nicolas Sarkozy—déplace ses pions pour devenir le nouveau locataire de Matignon. Pour l’instant, il faudra patienter.

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Le leader centriste ne changera pas non plus sa politique critiquée. Il a cependant défendu sa volonté d’améliorer ces mécanismes pour tenir compte de la conditions de travail difficiles de certaines professions. Au début de son mandat, en 2017, il avait lui-même aboli une disposition qui offrait une compensation sociale aux travailleurs des métiers les plus exigeants physiquement.

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Il a également critiqué le “cynisme“de celles”grandes entreprises” qui obtiennent des avantages exceptionnels et ne les distribuent pas à leurs travailleurs. Il a déclaré qu’il demanderait “une contribution exceptionnelle” pour que “”les travailleurs puissent profiter” de cet argent. Cette mesure ne correspondra probablement pas à une taxe sur les grands groupes, mais un mécanisme pour inciter les hommes d’affaires à répartir un peu mieux leurs profits entre leurs salariés. Malgré la vague d’indignation, Macron ne cède pas. Et il reste ferme dans ses postulats idéologiques.

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