2024-05-02 14:25:53
Dans un entretien à The Economist, le président français a estimé que “si les Russes cassaient les lignes de front, s’il y avait une demande ukrainienne – ce qui n’est pas le cas aujourd’hui – on devrait légitimement poser la question” de l’envoi de troupes.
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Le président français Emmanuel Macron a réaffirmé dans des déclarations à l’hebdomadaire L’économiste la possibilité d’envoyer des troupes occidentales en Ukraine au cas où la Russie parviendrait à avancer sur le front de l’Est et que Kiev le demanderait.
“Si les Russes cassaient les lignes de front, s’il y avait une demande ukrainienne – ce qui n’est pas le cas aujourd’hui – nous devrions légitimement poser la question” de l’envoi de troupes, a déclaré Macron à l’hebdomadaire britannique.
“L’exclure a priori, ce n’est pas tirer les leçons des deux dernières années”, au cours desquelles les pays de l’Otan ont d’abord refusé d’envoyer des chars et des avions en Ukraine avant de finalement changer d’avis, a ajouté le président français.
Macron a suscité la polémique fin février en déclarant que l’envoi de troupes occidentales en Ukraine ne devait pas être « exclu » à l’avenir. Il a expliqué que son intention était de restaurer « l’ambiguïté stratégique » dans la réponse européenne à l’invasion russe de l’Ukraine.
Cependant, la plupart des pays européens, ainsi que les États-Unis, s’étaient clairement distanciés de ses propos, même si certains ont depuis fait un pas dans sa direction.
“Comme je l’ai dit, je n’exclus rien, car nous avons devant nous quelqu’un qui n’exclut rien”, a-t-il réaffirmé dans The Economist, en faisant référence au président russe Vladimir Poutine. “Nous avons probablement été trop hésitants à formuler les limites de notre action à quelqu’un qui ne les a plus et qui est l’agresseur”, a-t-il poursuivi.
« J’ai un objectif stratégique clair : la Russie ne peut pas gagner en Ukraine. Si la Russie gagne en Ukraine, nous n’aurons plus de sécurité en Europe. Qui peut s’attendre à ce que la Russie s’arrête là ? Quelle sécurité y aura-t-il pour les autres pays voisins, la Moldavie, la Roumanie, la Pologne, la Lituanie et bien d’autres ? Et quelle crédibilité auraient eu les Européens s’ils avaient dépensé des milliards, estimé que la survie du continent était en jeu, et ne s’étaient pas donné les moyens d’arrêter la Russie ? Alors oui, rien n’est à exclure”, a-t-il insisté.
(avec l’AFP)
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