Macron se rend à Pékin, alors que l’Europe se débat avec le défi chinois

Macron se rend à Pékin, alors que l’Europe se débat avec le défi chinois

Elle a critiqué les violations des droits de l’homme en Chine et son activité militaire et économique affirmée, voire coercitive, contre d’autres pays.

“La Chine a maintenant tourné la page de l’ère de la ‘réforme et de l’ouverture’ et entre dans une nouvelle ère de sécurité et de contrôle”, a-t-elle déclaré.

“L’objectif clair du Parti communiste chinois est un changement systémique de l’ordre international avec la Chine en son centre.”

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, au Parlement européen la semaine dernière. PA

Malgré ce cadrage belliciste, son point ultime était que l’Europe ne devrait pas “se dissocier” de la Chine, mais devrait plutôt “réduire les risques” – ce qui, selon elle, signifiait utiliser la diplomatie pour trouver des domaines dans lesquels coopérer de manière productive.

Cela signifiait également une « réduction des risques économiques », en rendant l’UE plus indépendante, compétitive et résiliente. Cela impliquait de limiter les investissements, dans les deux sens, dans les secteurs sensibles et d’essayer de réduire la domination de la Chine sur les chaînes d’approvisionnement essentielles.

Il comprenait également «l’instrument anti-coercition» de l’UE, un ensemble d’outils pour aider les 27 pays du bloc à se défendre contre le type de sanctions commerciales musclées que la Chine a utilisées contre l’Australie et la Lituanie.

retour de flamme chinois

Ce discours a eu un retour immédiat des Chinois. Wang Lutong, directeur général des affaires européennes au ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré que Mme von der Leyen courait le risque de “lier le commerce à l’idéologie et à la sécurité nationale, et de créer une confrontation de blocs”.

L’ambassadeur de Chine auprès de l’UE, Fu Cong, a critiqué le discours comme une déformation de la politique chinoise et a déclaré qu’il espérait que la visite de Mme von der Leyen à Pékin l’aiderait à “mieux comprendre la Chine”.

M. Fu a appelé à la reprise des pourparlers sur un traité d’investissement UE-Chine au point mort, que Washington est déterminé à contrecarrer.

Ce pacte a été signé en décembre 2020, au grand désarroi de la nouvelle administration Biden. Mais une série de sanctions tit-for-tat dans la foulée, qui étaient liées aux critiques virulentes de certains politiciens européens sur les violations des droits de l’homme au Xinjiang, a gelé l’accord.

Même au lendemain de cette bagarre, de nombreux Européens sont restés réticents à mettre en péril les liens commerciaux et d’investissement substantiels du continent avec la Chine.

Mais l’invasion de l’Ukraine par la Russie a poussé certains pays d’Europe de l’Est, en particulier la Lituanie, à recadrer leur politique étrangère comme un affrontement entre valeurs démocratiques et valeurs autoritaires.

La Lituanie a autorisé Taïwan à ouvrir un bureau de représentation dans sa capitale, Vilnius, en utilisant le nom « Taïwan » plutôt que « Taipei » – une ligne rouge foncé pour Pékin. Les vigoureuses représailles de la Chine ont incité l’UE à faire le tour de la Lituanie, créant une ambiance plus belliciste à Bruxelles en particulier.

D’autres Européens de l’Est ont emboîté le pas, la République tchèque étant le dernier pays à franchir les tranchées. Prague courtise activement Taïwan depuis que le nouveau président Petr Pavel a pris ses fonctions au début du mois dernier.

Un autre moment belliciste est survenu le mois dernier lorsque le gouvernement néerlandais a accepté de restreindre les exportations de technologies de micropuces vers la Chine, ce qui a ravi Washington et lésé Pékin.

Mais d’autres grands pays d’Europe occidentale, notamment l’Allemagne, la France et l’Espagne, sont restés plus équivoques.

Rôle de l’Ukraine pour Xi ?

M. Macron considère la France comme un « pouvoir d’équilibrage » plutôt qu’un croisé de valeurs, capable d’amener les gens à la table et de négocier des accords.

Ses tentatives de le faire avec le président russe Vladimir Poutine l’année dernière ont été infructueuses, mais ses responsables ont informé les médias européens qu’il espère faire mieux avec M. Xi.

Comme M. Sanchez, il tentera de persuader M. Xi de jouer un rôle plus équilibré dans la recherche d’un règlement de paix en Ukraine.

Dans l’état actuel des choses, la proposition de paix de M. Xi soutient implicitement l’idée que la sécurité russe est menacée, plutôt que de partir de la prémisse occidentale selon laquelle la Russie est l’agresseur.

Il a également refusé de rencontrer ou de parler au président Volodymyr Zelensky, bien que l’Ukrainien l’encourage ouvertement à le faire.

M. Sanchez a déclaré qu’il avait encouragé M. Xi à parler à M. Zelensky, et M. Macron fera probablement de même. L’espoir est que la Chine puisse sortir de l’impasse politique, si Pékin peut être persuadé d’agir comme un intermédiaire plus honnête.

Pour M. Macron, la possibilité de jouer à l’homme d’État mondial sera également un soulagement après des semaines de pression sur le front intérieur.

Sa décision de relever l’âge de la retraite a déclenché une vague de protestations violentes et une action revendicative généralisée. La prochaine série de grèves aura lieu en milieu de semaine, alors qu’il se trouve à Pékin et Guangzhou.

Quelques gains économiques du voyage lui donneraient également un coup de pouce. La réouverture de la Chine est probablement l’une des principales raisons pour lesquelles l’Europe a jusqu’à présent esquivé une récession largement attendue.

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