2024-01-04 12:16:00
Photo : dpa/Rolf Vennenbernd
Les magazines de mode constituaient autrefois un rempart fiable du patriarcat. Ils disaient sans pitié aux femmes comment elles devaient être : minces, chics et bien ajustées, sinon elles n’auraient pas d’homme. Et bien sûr, c’était la chose la plus importante dans la vie : trouver la bonne personne et se marier en un rien de temps.
Lorsque je feuillette ou feuillette un magazine de mode aujourd’hui, il semble exactement pareil au premier coup d’œil. Stylisme pour les fêtes, vernis à ongles, conseils de rencontres. Mais ce n’est que la façade. Derrière elle se prépare actuellement une révolution, aussi éveillée soit-elle, au vrai sens du terme : féministe, noire, critique du pouvoir et totalement cool. Si l’on ne regarde que les photos des magazines de mode, on passe à côté de ce qui se trame dans les textes. À savoir le renversement de la société.
Sheila Mysorekar
Sarah Eick
Sheila Mysorekar est présidente des Nouvelles Organisations Allemandes, un réseau d’organisations de post-migrants. Pour « nd », elle écrit le mensuel Chronique « Noir sur Blanc ». Elle y critique les médias sur les débats actuels dans une société d’immigration.
L’édition allemande de « Vogue » est subversive – on ne peut pas l’appeler autrement. Entre articles sur les nouvelles tendances beauté 2024 (fards à paupières pailletés) et accessoires tendances (bandeaux), vous trouverez entre autres : le portrait d’une correspondante de guerre au Moyen-Orient, le contre féministe du rappeur Shirin David aux propos sexistes de Thomas Gottschalk, la lecture conseils pour les livres queer « Les 5 meilleurs livres LGBTQIA+ de l’année » et un entretien avec un politologue sur les codes d’extrême droite et la symbolique des couleurs. Où mène tout cela lorsque les femmes lisent de tels textes au lieu de planifier leur régime de printemps ?
En savoir plus sur le sujet : Les interdictions de genre comme expression d’une guerre culturelle de droite – Veronika Kracher sur une prétendue dictature linguistique qui prescrit l’astérisque de genre.
En parlant de régime : les articles de mode sont illustrés de modèles de toutes les couleurs et de toutes les formes – minces, moyennes, rondes. Des mannequins, qui ne sont normalement pas tous beaux, dont une femme en fauteuil roulant. Mot clé : positivité corporelle. La star de la couverture du numéro de janvier actuel de « Vogue » est un DJ coréen. La vedette du numéro de septembre était Ashley Graham, un soi-disant mannequin grande taille. Et nous avons discuté avec elle du moment où il ne serait enfin plus nécessaire de parler de poids.
Les magazines de mode remettent constamment en question la manière dont sont définis les images et les rôles des femmes. Les hommes pensent naïvement que leurs femmes ou leurs petites amies ne font que vérifier les dernières tendances de la mode à Paris, mais secrètement, le patriarcat est miné ce faisant. Perfide!
Les rubriques qui ont une place permanente dans ces magazines sont également intéressantes. Dans l’édition en ligne de “Elle”, vous trouverez également une rubrique “Female Empowerment” avec une perspective clairement féministe dans le menu déroulant sous Mode, Beauté, Lifestyle, Horoscope : des sujets tels que le fémicide, la bienveillance (“bien intentionné” ) sexisme, violence du couple, et un article intitulé « D’après l’étude : les femmes célibataires et sans enfants sont les plus heureuses ! » y est également disponible. Je suis désolé, quoi?! Ceci dans un magazine dont la mission la plus sacrée est de pousser les jeunes femmes à suivre des régimes drastiques et à se marier ?
Même « Brigitte », ce classique des magazines de mode allemands, a une section intitulée « Femmes fortes – Histoires fortes ». Il ne s’agit pas d’attendus, comme des mères solides comme le roc malgré tous les coups du sort, mais, par exemple, d’un reportage intitulé “J’aime une femme trans”. Dans la « Brigitte » ! Les temps changent, c’est évident.
A lire aussi : Violence contre les femmes : plus qu’une théorie abstraite – Livia Lergenmüller sur les expériences violentes quotidiennes dans le patriarcat.
Le magazine féminin “Petra”, en fait encore plus conservateur que “Brigitte”, cache derrière la rubrique “Sexe” des textes très instructifs sur les méthodes contraceptives. Et de nombreux articles sur des sujets très différents sont illustrés de modèles BPoC. Des visages noirs, asiatiques, arabes et blancs avec un naturel si désinvolte qui me manque dans les grands quotidiens ou les magazines politiques. «Petra» est évidemment à l’avant-garde du bouleversement social que le leader de la CDU Friedrich Merz et la presse Springer tentent en vain d’arrêter.
Et la preuve ultime de la révolution féministe dans les journaux de mode : les gens sont tout le temps genrés ! Ce n’est qu’une question de temps avant que le « Vogue » réveillé ne soit interdit en Bavière.
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