2024-11-05 03:00:00
Monsieur Pollmächer, dans quelle mesure la coercition est-elle courante en médecine ?
Il n’existe pas d’enquêtes complètes pour les hôpitaux ou les maisons de retraite. Mais nous savons que les personnes concernées sont en grande partie des personnes atteintes de démence. Selon une estimation, environ 30 000 personnes atteintes de démence sont soignées chaque jour dans des hôpitaux somatiques (c’est-à-dire pour des maladies physiques), notamment en gériatrie, et environ 10 % d’entre elles y subissent des mesures coercitives. Cela signifie que plusieurs milliers de patients sont concernés chaque jour.
Quand les mesures coercitives surviennent-elles en médecine ?
Il s’agit généralement de moments où la santé des personnes est en danger, par exemple lorsqu’elles tirent sur des câbles ou des cathéters ou lorsqu’elles veulent se relever alors qu’elles pourraient rapidement tomber et casser quelque chose.
Le délire, un état aigu de confusion, en est souvent la cause.
C’est précisément une conséquence courante des maladies aiguës graves. Les gens peuvent développer un délire pour de nombreuses raisons, telles que l’accumulation de métabolites toxiques dans le corps, un traumatisme crânien ou une insuffisance rénale.
Chaque fois que l’équilibre des fonctions corporelles est perturbé, le cerveau est également affecté. Les gens perçoivent beaucoup de choses autour d’eux, mais ne peuvent pas classer correctement cette perception et ne peuvent donc pas prendre de décisions significatives. Une situation classique : après un accident grave, une personne est blessée à la tête, au ventre et à la jambe. La jambe a été récemment opérée, la personne n’est donc pas autorisée à se tenir debout dessus. Mais elle est confuse après l’accident et l’opération et ne comprend pas qu’elle doit rester au lit.
Qu’arrive-t-il alors au patient confus ?
En médecine somatique, on utilise principalement des contentions mécaniques, c’est-à-dire que les personnes sont attachées au lit ou que des barres sont tirées autour du lit pour les empêcher de sortir.
Est-ce si simple ?
Non, de telles mesures sont soumises à des obstacles élevés et doivent être approuvées par le tribunal, au moins si elles durent plus de 30 minutes.
Que peut-on faire pour éviter de telles situations ?
La méthode classique que nous utilisons en psychiatrie, la conversation, est souvent omise en médecine somatique, soit parce qu’on ne peut pas parler à la personne, soit parce que c’est urgent. Cependant, les médecins peuvent agir à titre prophylactique, par exemple pour prévenir le délire.
S’il existe un risque de ce type chez une personne âgée après une opération, l’anesthésie peut être administrée avec plus de douceur. Mais cela prend aussi du temps et doit d’abord être mis en œuvre, car cela n’est généralement pas prévu. Malheureusement, dans la médecine moderne, fortement axée sur l’efficacité, tout doit arriver rapidement, mais certaines choses prennent juste un certain temps.
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