Manifestation massive à Madrid contre le projet d’amnistie des indépendantistes catalans

Manifestation massive à Madrid contre le projet d’amnistie des indépendantistes catalans

Le projet d’amnistie du gouvernement Sanchez a déjà provoqué plusieurs manifestations hostiles (Archives).
KEYSTONE/EPA/MARTA PEREZ sda-ats

Ce contenu a été publié le 29 octobre 2023 – 16:53


(Keystone-ATS)

Des dizaines de milliers de personnes, arborant pour beaucoup des drapeaux espagnols, ont participé dimanche à Madrid à une manifestation organisée par le parti d’extrême droite Vox en opposition à un projet d’amnistie des indépendantistes catalans.

Cette question controversée est en cours de négociation entre la gauche et les partis indépendantistes de Catalogne, une région du nord-est de l’Espagne, afin d’obtenir leur soutien indispensable à l’investiture du socialiste Pedro Sanchez en tant que chef du gouvernement espagnol.

Cette question est apparue après les élections législatives du 23 juillet, lors desquelles les socialistes sont arrivés en deuxième position derrière le Parti populaire (PP). Étant donné que ce dernier n’a pas réussi à former une coalition faute de majorité absolue, cela a ouvert la voie à la formation d’un nouveau gouvernement de gauche.

Tentative de sécession

Cependant, pour être reconduit au pouvoir, M. Sanchez a besoin du soutien au Parlement des partis indépendantistes catalans ERC (Gauche républicaine de Catalogne) et JxCat (Junts per Catalunya). JxCat était à l’origine d’une tentative de sécession avortée de la Catalogne en 2017, et son leader Carles Puigdemont a fui en Belgique pour échapper à la justice espagnole.

La demande d’amnistie, qui pourrait bénéficier à plus de 4000 personnes impliquées dans les événements de 2017 – la pire crise politique en Espagne depuis des décennies -, est critiquée par la droite, l’extrême droite et même au sein du parti socialiste.

Cette demande a entraîné plusieurs manifestations hostiles ces dernières semaines. La manifestation de dimanche dans la capitale espagnole a réuni selon les autorités plus de 100 000 personnes, tandis que Vox affirmait qu’il y avait plus de 100 000 participants sans donner plus de précisions. Les manifestants portaient des pancartes avec des slogans tels que “L’Espagne n’est pas à vendre” et “Pas d’amnistie”, et scandaient “Envoyez Puigdemont en prison!”.

Le chef de Vox, Santiago Abascal, a accusé Pedro Sanchez devant la foule de menacer l’unité de l’Espagne et de rechercher une amnistie uniquement “pour rester au pouvoir”. “Quelle honte, quelle indignité, quelle trahison!”, a-t-il déclaré.

D’autres mesures “nécessaires”

Le principal parti d’opposition, le Parti populaire (PP), a également organisé sa propre manifestation contre le projet d’amnistie le même jour, à laquelle auraient participé plus de 20 000 personnes à Malaga, une ville du sud de l’Espagne. Le chef du PP, Alberto Nunez Feijoo, a déclaré à ses partisans que “cette amnistie n’est pas négociée au nom de l’Espagne, mais au nom de Sanchez”, ajoutant que tous les Espagnols devraient avoir le droit de voter sur cette question. Il s’agissait de la quatrième manifestation organisée par le parti contre le projet d’amnistie, après celles de Madrid, Tolède et Saint-Jacques-de-Compostelle.

Grâces en 2021

M. Sanchez, qui cherche à apaiser les tensions liées aux indépendantistes depuis son arrivée au pouvoir il y a cinq ans, s’est prononcé contre une amnistie par le passé. En 2021, il a gracié des indépendantistes catalans condamnés à la prison pour leur rôle dans la tentative de sécession.

Samedi, devant des responsables du Parti socialiste, il a défendu la nécessité d’une amnistie, affirmant que cette grâce avait “indéniablement” désamorcé les tensions en Catalogne. “Résoudre définitivement ce conflit nécessitera d’autres mesures car nous ne pouvons pas laisser cette blessure ouverte éternellement”, a-t-il ajouté.

M. Sanchez a besoin du soutien d’au moins 176 parlementaires – sur un total de 350 – pour remporter le vote qui doit avoir lieu avant le 27 novembre. En cas d’échec, de nouvelles élections devront automatiquement être organisées en Espagne, probablement mi-janvier.

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