2025-01-03 04:14:00
Le président déchu de la Corée du Sud, Yoon Suk Yeol, a lancé hier un défi énergique, promettant de « lutter jusqu’au bout » contre ce qu’il a appelé « les forces anti-étatiques qui menacent la souveraineté nationale et mettent la nation en grave danger ». Dans un message adressé à ses fervents partisans conservateurs, rassemblés devant sa résidence à Séoul, Yoon a souligné son engagement à défendre “la démocratie libérale et l’ordre constitutionnel”. Son équipe juridique n’a pas tardé à avertir que toute tentative d’arrestation par la police pourrait se heurter à une résistance organisée, notamment de la part de civils déterminés à le protéger.
La crise politique s’aggrave de jour en jour, tandis que l’ombre d’une éventuelle arrestation de l’ancien président plane sur le siège présidentiel. Cette atmosphère a déclenché une mobilisation parmi ses partisans, transformant le district de Yongsan en une scène d’affrontement. Des milliers de supporters campaient à l’extérieur de l’établissement, déterminés à contrecarrer les mandats d’arrêt émis par le tribunal du district de l’Ouest dans le but de délégitimer le Bureau d’enquête sur la corruption des hauts fonctionnaires.
Les enquêteurs sud-coréens ont annoncé mercredi leur intention d’exécuter un mandat d’arrêt contre Yoon, lié à l’échec de sa déclaration de la loi martiale, dans le respect du délai fixé à lundi prochain. Cette décision pourrait marquer une étape importante en faisant de lui le premier dirigeant en exercice à être arrêté, alors qu’il fait face à de graves accusations d’insurrection, de trahison et d’abus d’autorité. Les répercussions potentielles sont graves ; S’il est reconnu coupable, il risque la prison à vie, voire la peine de mort.
Depuis que le Parlement l’a déchu de ses pouvoirs le mois dernier, ses partisans et ses détracteurs ont installé des camps là où il est détenu, résistant aux tentatives de l’interroger. Le Bureau d’enquête sur la corruption (CIO) a demandé le mandat d’arrêt après que l’homme ne s’est pas présenté à une troisième demande. Cependant, l’ambiguïté persiste quant à son exécution, étant donné que le Service de sécurité présidentielle a refusé de se conformer aux mandats de perquisition à plusieurs reprises.
Le directeur du CIO, Oh Dong-woon, a déclaré mercredi que le mandat serait exécuté « dans les délais », qui se termine le lundi 6 janvier. “Notre intention est de mener à bien le processus de manière ordonnée et sans modifications significatives, mais nous organisons également à l’avance le déploiement des forces et du personnel de police”, a-t-il déclaré à la presse.
Il a également averti que ceux qui tenteraient d’empêcher l’arrestation de Yoon pourraient faire face à des répercussions juridiques. “Nous considérons que l’établissement de barricades et la fermeture de portes en fer pour résister constituent une entrave aux fonctions officielles”, a-t-il ajouté. Quiconque commettrait de tels actes “pourrait être accusé d’abus d’autorité, d’ingérence dans l’exercice des droits et d’entrave aux devoirs officiels par des moyens non conventionnels”, a conclu le directeur du CIO.
Au milieu de ce chaos, le leader acculé a fait appel à ses partisans à travers une lettre dans laquelle il exprimait sa ferme décision de « se battre jusqu’au bout » et assurait : « Je regarde en direct sur YouTube tout le travail acharné que vous faites. ” “, s’adressant aux centaines de partisans rassemblés pour protester contre l’enquête en cours. Le Parti démocrate, qui exerce le contrôle majoritaire à l’Assemblée nationale, a rejeté la lettre comme une indication de délire. “Comme si tenter d’organiser l’insurrection ne suffisait pas, il incite désormais ses partisans à une confrontation extrême”, a souligné Jo Seoung-lae.
Les représentants légaux de Yoon ont soutenu que l’ordonnance rendue par le tribunal était nulle et non avenue, affirmant que l’agence anti-corruption n’avait pas la compétence légale pour enquêter sur les accusations de rébellion. De même, ils ont indiqué qu’il y avait eu violation d’une réglementation qui interdit la confiscation ou la perquisition de lieux potentiellement liés aux secrets militaires sans le consentement exprès du propriétaire correspondant.
Les experts en droit constitutionnel préviennent que l’agence anti-corruption, qui mène une enquête conjointe avec la police et l’armée, n’osera pas provoquer un conflit avec les services de sécurité, qui ont exprimé leur engagement à protéger les accusés dans le strict respect des loi. Si Yoon devait être arrêté, l’agence disposerait d’un délai de 48 heures pour mener les enquêtes correspondantes et déterminer s’il convient de demander une ordonnance formelle ou, à défaut, de procéder à sa libération. Il convient de noter que le ministre de la Défense, le chef de la police et plusieurs officiers supérieurs de l’armée ont déjà été arrêtés en raison de leurs actions lors de l’application de la loi martiale.
Les pouvoirs présidentiels de Yoon ont été suspendus à la suite d’un vote de l’Assemblée nationale le 14 décembre, en raison de l’imposition de la loi martiale. Même si cette mesure n’a duré que quelques heures, elle a généré des semaines d’instabilité politique, interrompu la diplomatie de haut niveau et affecté négativement les marchés financiers. Son sort revient désormais à la Cour constitutionnelle, qui a entamé ses délibérations pour déterminer si sa révocation sera ratifiée et sa destitution formelle aura lieu ou, à défaut, sa réintégration.
Pour que sa présidence prenne officiellement fin, il faut le vote favorable d’au moins six juges d’un tribunal composé de neuf membres. L’Assemblée a voté la semaine dernière le renvoi du Premier ministre Han Duck-soo en raison de sa réticence à pourvoir trois postes vacants à la Cour constitutionnelle avant l’examen de l’affaire Yoon.
Face à une pression croissante, son successeur, le vice-Premier ministre Choi Sang-mok, a nommé mardi deux nouveaux magistrats. La plupart de ses principaux collaborateurs, dont le chef de cabinet et des conseillers spéciaux, ont présenté le lendemain leur démission au chef par intérim, qui a décidé de les rejeter, appelant à la cohésion gouvernementale.
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