2024-01-19 19:45:00
Des tracteurs devant les parlements : c’est un spectacle presque familier de nos jours. Lors d’une action des associations d’agriculteurs devant le parlement du Land à Dresde ce jeudi, ce n’est pas la colère contre l’annulation des subventions sur le diesel agricole qui a été exprimée, mais plutôt le mécontentement face à un problème bien plus fondamental : l’augmentation rapide des prix d’achat et de location. des terres agricoles et leur vente croissante à de grands investisseurs. Tous deux causent de plus en plus de difficultés aux agriculteurs.
Le sol est une ressource précieuse pour nourrir une population mondiale croissante, mais aussi pour produire des énergies renouvelables, par exemple grâce au photovoltaïque. Leur pénurie, ainsi que l’intérêt des investisseurs désireux de placer leur argent en toute sécurité, font grimper les prix. Les prix d’achat des terres arables en République fédérale ont triplé en moyenne, passant de 9 205 à 26 777 euros par hectare entre 2007 et 2020. Lorsque des terres sont mises en vente, les agriculteurs sont de moins en moins en mesure de soumissionner. Les prix d’achat « ne peuvent plus être gagnés grâce au travail agricole en une seule génération », indique un document de position du Groupe de travail pour l’agriculture rurale (AbL). En moyenne, les agriculteurs ne possèdent que 40 pour cent de leurs terres ; ils doivent louer le reste. Mais les prix ont également augmenté depuis 2007, passant de 183 à 329 euros par hectare et par an. C’est notamment pour ces raisons que de plus en plus d’agriculteurs abandonnent leur exploitation. Les deux tiers de la superficie agricole allemande sont désormais cultivés par seulement 14 pour cent des entreprises, selon un dossier de l’association Conceptwerk Neue Wirtschaftie.
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Contrairement à la devise « les terres agricoles entre les mains des agriculteurs », les propriétaires des champs sont de plus en plus des fonds, des entreprises, des compagnies d’assurance ou des discounters. Selon ce concept, plus d’un dixième de la superficie agricole totale, dont la majeure partie se trouve en Allemagne de l’Est, est géré par des groupes d’entreprises et des personnes morales. De nombreux investisseurs qui achètent des champs ne sont pas des entreprises agroalimentaires. Les réglementations légales sont censées empêcher cela. Mais ils peuvent être contournés, notamment en acquérant des parts dans de grandes entreprises agricoles et donc dans leurs terres. Ces soi-disant transactions d’actions ne sont « pas réglementées » en République fédérale, déplorent les factions de gauche du gouvernement fédéral et des Länder dans un rapport présenté en 2020.
Les associations d’agriculteurs comme l’AbL appellent instamment les politiques à s’occuper des questions foncières et des structures agricoles. Il faut ralentir la hausse des prix d’achat et mettre fin à la concentration des terres. Toutefois, une solution à l’échelle nationale n’est pas possible. Avec la réforme du fédéralisme de 2006, la responsabilité des transactions foncières dans le secteur agricole a été transférée du gouvernement fédéral aux États. Ceux-ci doivent chacun adopter des lois individuelles sur la structure agricole. Jusqu’à présent, il n’y en a qu’un dans le Bade-Wurtemberg.
En Saxe, la coalition CDU, Verts et SPD s’est mise d’accord sur un projet sur lequel des experts ont été entendus jeudi. Ils disent vouloir « préserver et développer la diversité de la structure agricole ». En outre, « l’accès aux terres agricoles pour les grands investisseurs » devrait être limité. Une limite supérieure de 2 500 hectares devrait s’appliquer à la propriété foncière en Saxe. Les transactions d’actions doivent être affichées et vérifiées. Il devrait également y avoir un plafond de prix. Les prix d’achat des terres arables ne doivent donc pas dépasser la valeur marchande de plus de 30 pour cent.
Reste à savoir si la loi sera adoptée avant les élections nationales de l’automne. En Thuringe, où les élections sont également imminentes, une audition sur le projet de loi sur la structure de l’agriculture aura lieu fin février. Entre autres choses, il stipule que les transactions d’actions doivent être déclarées si plus de 50 pour cent d’une entreprise agricole est acquise ; À partir de 90 pour cent, une approbation est requise. Dans le Brandebourg, un projet est « en cours de vote par le gouvernement du Land », dit-on. Il y aura également des élections à l’automne. En Saxe-Anhalt, deux tentatives de lois sur la structure agricole ont échoué en 2016 et 2021 en raison des élections régionales.
On ne sait pas exactement dans quelle mesure ces lois seraient efficaces. La réglementation des transactions sur actions en particulier est considérée comme très sensible sur le plan juridique. Mais il existe également des propositions encore plus rigoureuses pour résoudre les problèmes du marché foncier. Le concept de nouvelle économie met en jeu la socialisation. Les propriétés appartenant aux investisseurs et aux grands propriétaires fonciers devraient être socialisées « à certains seuils » afin de « créer un espace pour les structures rurales et les systèmes alimentaires démocratiques ». Pour ce faire, « les discours dominants sur la propriété doivent être remis en question et remplacés par des discours fondés sur la solidarité ».
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