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Manifestations et échauffourées à Dakar suite au report de la présidentielle

by Nouvelles
Manifestations et échauffourées à Dakar suite au report de la présidentielle

La police sénégalaise a fermé vendredi la place de la Nation, à Dakar, où une manifestation non autorisée contre le report de la présidentielle était prévue. Les manifestants se sont dispersés dans les rues avoisinantes où des affrontements ont éclaté avec les forces de l’ordre.

Des barrières rouges encadrent la place de la Nation dans la capitale sénégalaise. Derrière, plusieurs véhicules blindés de la police et des hommes en uniforme montent la garde.

“Nous avons fermé à 10h par précaution”, explique un professeur de l’école d’une rue adjacente. Ce vendredi, plusieurs autres établissements scolaires sont restés clos dans la capitale, en signe de protestation.

À 14h30, un groupe de personnes se dirige vers les barricades. Il s’agit de la sortie de la prière. Des dizaines de personnes, tapis de prière à la main, sont priées de faire demi-tour et forcées de prendre les petites rues pour rentrer chez elles.

Face à la place, un restaurant ferme ses rideaux de fer. “Il y a déjà eu plusieurs manifestations ici, en 2021 j’ai eu beaucoup de casse. Quand les policiers bloquent, des jeunes s’infiltrent et il y a des affrontements”, explique le propriétaire.

À 15h, heure prévue du rassemblement, un groupe compact s’approche, au son des klaxons et des sifflets. Les voitures de police font barrage et les premiers tirs de gaz lacrymogènes sont lancés.

“Macky Sall a fait des infrastructures, ok. Mais les droits de l’Homme c’est important au Sénégal”, déplore un jeune homme en chemise blanche, la couleur choisie pour l’occasion par les manifestants.

“Macky Sall nous avait prévenu sur qui était vraiment Macky Sall, aujourd’hui l’histoire lui donne raison. Le président ne fait que renforcer l’opposition”, lance un autre manifestant. “Nous voulons qu’il respecte la constitution et quitte le pouvoir à la fin de son mandat, le 3 avril”.

Des groupes d’hommes et de femmes vêtus de masques chirurgicaux s’engouffrent dans les petites rues, essayant de contourner le blocage. Les insultes fusent contre Macky Sall : “Dictateur ! Dégage !”.

Des fumées noires se propagent au-dessus des immeubles. “Les violences ont déjà commencé, ils brûlent des pneus et jettent des cailloux”, explique un policier en armure.

Derrière la mosquée, des hommes allument des feux avec tout ce qu’ils trouvent, des pneus, des planches… La situation devient confuse. Des manifestants jettent des parpaings, courent et disparaissent dans l’épaisse fumée noire.

Plus loin, à l’abri des fumées, un homme se fait soigner une blessure au genou. “C’est la police qui a fait ça, il rentrait de la mosquée, ils ont tiré une bombe lacrymogène vers lui et il est tombé !”, dénonce un voisin témoin de la scène. Un membre de la Croix-Rouge internationale, présent pour assister en cas de débordements, pansé sa plaie.

De l’autre côté de la place, des hommes en civil avec des canons à gaz lacrymogènes sortent d’une camionnette. Des policiers sont appelés en renfort.

Le petit jeu du chat et de la souris se poursuit tout autour de la place. Sur un banc, devant la mosquée, deux vieux monsieurs, masques sur le nez, observent les vas et viens. “Il faut tout filmer”, assène l’un d’eux. “C’est grave ce qu’il se passe dans notre pays”.

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