Marco Schwarz : Le nouvel adversaire redoutable de Marco Odermatt

Marco Schwarz : Le nouvel adversaire redoutable de Marco Odermatt

Il s’agissait de l’événement de vendredi dernier. Vainqueur à Madonna di Campiglio, Marco Schwarz avait pris la tête du classement général de la Coupe du monde. À ce stade de la saison (8 épreuves disputées seulement), cela serait anecdotique si sa victime n’était pas Marco Odermatt. Le double tenant du titre, habitué à dominer la concurrence et vainqueur avec respectivement 702 (en 2023) et 467 (en 2022) points d’avance sur son dauphin. En fait, Odermatt possède déjà une marge monumentale (258 sur le 3e, Zubcic) sur le reste de la concurrence. Mais pas sur Marco Schwarz.

58 points en moyenne par course sur 4 disciplines !

Il faut dire que l’Autrichien ait déjà prévenu pendant l’été qu’il voulait essayer de jouer le général cette saison. C’est pour cette raison qu’il a décidé de disputer absolument toutes les courses de la saison, de la descente au slalom en passant par le géant ou le Super-G. On savait depuis l’an passé qu’il était capable de briller dans chaque discipline (6e de la descente à Wengen, 2e du Super-G de Soldeu), lui qui avait glané le petit globe de slalom en 2021 et avait fini dans le top 6 de chaque épreuve individuelle aux Mondiaux l’an dernier. Mais personne n’aurait imaginé le voir aussi régulier, aussi haut.

GargouillisVal d’IsèreVal GardenaHaute BadiaMadone
Résultat de Schwarz2e du slalom2e du géant40e et 9e en descente, 5e en Super-G4e et 2e en géantVainqueur du slalom

Depuis le début de la saison, Marco Schwarz a disputé 8 courses, soit toutes celles qui n’ont pas été annulées en raison des conditions climatiques. Il l’a dit, il veut faire le calendrier en entier et il s’y tient. Mais ce qui est dingue, c’est qu’il n’est sorti du top 10 qu’une seule fois sur ces 8 courses, alors qu’il a disputé les quatre disciplines ! Cette saison, Schwarz, c’est 7 top 10, 6 top 5, 4 podiums dont 1 victoire, lors du slalom de Madonna di Campiglio, vendredi dernier. Soit une moyenne de 58 points, l’équivalent – quasi – d’une 3e place (60pts). Un rythme de folie. S’il reste incomparable à celui de Marco Odermatt l’an dernier à pareille époque (78,8 pts par course), il n’en demeure pas moins hallucinant, d’autant que contrairement au Suisse, il dispute toutes les courses. Et c’est justement le plus fou.

Schwarz, successeur d’Aamodt

Être polyvalent dans le ski actuel est une quasi-normalité. Mais voir un géantiste en descente est une rareté, il suffit de voir le chemin de carrière difficile entamé par Alexis Pinturault. Marco Schwarz est sans doute le skieur le plus polyvalent depuis le Norvégien Kjetil André Aamodt, vainqueur dans toutes les disciplines en Coupe du monde, médaillé olympique ou mondial dans chacune des épreuves et vainqueur de tous les petits globes sauf descente (mais top 7 de la discipline en 1999, 2001, 2002 et 2006). Surtout à ce niveau-là.

Schwarz sait tout faire : sa deuxième manche, avec la victoire au bout

Dans son interview d’après-course à Madonna, Clément Noël expliquait qu’il “y avait quelque chose qui n’allait pas à être derrière quelqu’un qui faisait de la descente, du Super-G, du géant et du slalom“. Les polyvalents ont toujours existé, mais ils ont rarement été aussi dominants sur chacune des disciplines. Ils étaient favorisés dans la course au général mais gagnaient rarement face aux ultra-spécialistes. Chose que l’on retrouve globalement dans la carrière de l’Autrichien, qui ne compte à 28 ans que 6 victoires en Coupe du monde et un titre mondial dans la seule discipline qui sacre la polyvalence (le combiné, aux Mondiaux 2021). Cela fait-il de Schwarz le rival le plus dangereux pour Odermatt ? À ce rythme, oui.

La fatigue, pire ennemi de Schwarz ?

À mesure qu’il continue d’accumuler les tops 5 en Super-G et en géant et les podiums en slalom, tout en prenant des points en descente, l’Autrichien sera évidemment un énorme danger pour Marco Odermatt, dont la polyvalence moindre (il ne fait pas de slalom) pourrait finir par se payer. Ou, peut-être, obliger le Suisse à participer à des épreuves de slalom, s’il s’en estime capable. Mais il n’en a disputé aucun, dans aucune catégorie, depuis 2018 (21e du championnat de Suisse) et n’a pas participé à un slalom de combiné de haut niveau depuis Bansko en 2019 (21e mais 19e temps du slalom). Mais la vraie question réside dans la capacité de Schwarz à maintenir ce niveau.-là.

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Précision, engagement et gestion : Schwarz a réalisé un slalom parfait pour décrocher l’or

L’Autrichien ne s’est mis à la vitesse que l’an dernier, n’a pas encore de repères solides sur les pistes difficiles de janvier-février (Wengen, Kitzbuhel…) et, surtout, devra supporter la fatigue énorme qu’il s’est infligée, puisqu’il veut tout disputer. Un enchaînement de 41 courses en l’espace de 5 mois est donc au programme, soit huit courses par mois. En ajoutant les entraînements, cela laisse très peu de place pour le repos pour le champion du monde de combiné 2021. Pourra t-il continuer ainsi ? Devra t-il finalement faire des pauses en 2024, et ainsi renoncer à des opportunités de profiter de son seul avantage réel, sa polyvalence ultime ? De cette question dépend sans doute une bonne partie du suspense dans la course au gros globe.

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