Marika Hackman, critique de son album Big Sight (2024)

Marika Hackman, critique de son album Big Sight (2024)

2024-01-20 10:32:46

Il n’y a rien d’aussi fort ni d’aussi dévastateur que le désir. Si sur votre album précédent, “N’importe quel ami humain”, Marika Hackman il s’est étendu dans les bras de son plus doux visage, à son retour, quatre ans plus tard – sans compter son album de reprises pandémique –, en « Grande vue », la Britannique nous montre, selon ses propres mots, son travail le plus dur, son côté le plus sombre. À travers dix séquences, il expose tout son intérieur de la manière la plus crue et comment l’acceptation de la douleur, de la tristesse et de l’inconfort le conduit à un point de libération.

À travers un voyage introspectif, chargé d’une nostalgie quelque peu masochiste, le multi-instrumentiste nous présente une compilation de ballades, de réminiscences folk, de chansons indie-rock citadines frénétiques et de trompettes et de violons impeccablement placés. Délicat et choquant à parts égales, il semble danser de douleur. Par exemple, “Suspendu” est un exemple clair de la manière dont une ballade peut montrer l’isolement et la culpabilité inconsolable que l’on ressent lorsqu’on se retrouve dans une relation frustrée (“Eh bien, j’ai dû faire quelque chose pour mériter de me sentir aussi triste”). Et en même temps, son crescendo final des années 90 ressemble à une sorte de lumière au bout du tunnel (“Ouais, tu faisais partie de moi, je suis tellement soulagé que ça fasse mal”).

Mais on retrouve aussi de grands éclairs de passion dans la chanson enveloppante “Vase”, De tous, peut-être le plus vibrant et le plus animé, où il raconte la perte de soi quand on tombe amoureux, comment on se décompose et se défait quand on s’abandonne au désir. Et en revanche il y a la frénésie «liste de choses à faire” de “Pas de caféine”, sa chanson la plus pop, dans laquelle elle essaie de s’éloigner d’une relation abusive de la manière la plus typique de la société de stimulation : ne pas s’arrêter une seule seconde pour y penser. Ils se démarquent également par leur virtuosité instrumentale “La maison solitaire”, une chanson uniquement au piano, ou l’hypnotique « Vitamines ».

Dans « Grande vue » Marika Hackman Il met en mots ce nuage de pensées qui brouille si souvent notre vision individuelle. Étant un album très personnel, il fonctionne universellement et comme un miroir pour beaucoup. Un album parfait pour dire ce qu’on ne peut verbaliser quand le désir nous détruit et ainsi commencer à se reconstruire.



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