Maroua : les personnes handicapées au Centre – Monde et Mission

Maroua : les personnes handicapées au Centre – Monde et Mission

2023-06-28 13:01:54

Dans la ville de Maroua, au Cameroun, le Centre Shalom, promu par le PIME, accompagne les enfants et les jeunes sur des chemins d’inclusion et d’autonomie et promeut des actions de sensibilisation pour lutter contre la stigmatisation et les préjugés

Offrir des opportunités de croissance et des voies d’autonomie aux enfants et aux jeunes handicapés et, en même temps, promouvoir une culture qui ne discrimine pas et ne stigmatise pas ceux qui sont déjà en situation de vulnérabilité. C’est le but du Centre Shalom de Maroua (Extrême-Nord du Cameroun), voulu et créé par le Père Danilo Fenaroli, missionnaire PIME qui vit dans ce pays depuis plus de trente ans. Aujourd’hui le Centre fait partie des activités sociales de la Fondation Bethléem et depuis environ deux ans l’Association des Laïcs PIME (Alp) s’implique également dans ses activités de réorganisation et de sensibilisation pour aider à changer l’image très stigmatisée des personnes handicapées notamment psychiques.
Le Centre Shalom, situé dans le quartier de Zileng, fonctionne comme un espace de jour qui accueille et prend en charge environ 25 enfants et jeunes cinq jours par semaine, du lundi au vendredi. Le matin un chauffeur et un éducateur, avec la moto, rejoignent les enfants à leur domicile et les accompagnent au Centre. D’autres éducateurs s’occupent de l’accueil et des activités de socialisation tant collectives qu’individuelles : chaque enfant a en effet un projet éducatif personnalisé partagé avec les membres de la famille. Actuellement, le Centre fait appel à la collaboration de quatre éducateurs avec des rôles différents, de la coordination des activités au contact avec la famille, de la prise en charge des besoins éducatifs à la préparation du déjeuner.

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L’après-midi, les enfants sont ramenés à leur domicile, moment particulièrement important qui permet aux familles de recevoir des observations et des indications pratiques concernant leurs enfants ; ceci afin qu’il y ait de plus en plus un objectif commun dans la pratique de la réadaptation, soutenu par une communication efficace et constante.
Ces derniers temps, une grille simple a été introduite comme outil de travail pour aider à définir un projet éducatif pour chaque enfant, afin d’organiser un programme qui met en évidence les points forts, à partir desquels partir pour renforcer les capacités dans les points faibles et fragiles. Partant de l’observation, avec un accent particulier sur la motricité, l’aspect cognitif, l’autonomie personnelle, l’aspect social et de socialisation, les sphères communicationnelle et de santé, un programme d’activités avec des objectifs à court, moyen et long terme, pour améliorer les capacités de chacun notamment avec vue d’accroître son autonomie.
Pour atteindre les objectifs fixés, l’implication active des familles est essentielle et c’est pourquoi des rencontres ont été organisées à leur domicile, selon les besoins et les urgences. Des étapes de partage ont également été prévues en début, en milieu et en fin d’année scolaire comme des moments de planification et d’évaluation de l’atteinte – ou non – des objectifs. Il a également été possible de compléter l’observation par un regard plus professionnel sur le domaine de la rééducation du mineur grâce à des collaborations avec un spécialiste du mouvement, un orthophoniste et un psychomotricien, qui peuvent prendre en charge leurs patients, gratuitement et en autonomie, en chambre utilisé comme salle de consultation au centre Shalom.

La collaboration de ces figures professionnelles est gratuite et accompagne également le programme de formation du personnel éducatif. C’est l’un des aspects auxquels on accorde une grande importance et dont les fruits commencent à se faire sentir : le degré de responsabilité des éducateurs a grandi avec la prise de conscience que leur travail n’est pas seulement de soin et ne concerne pas seulement l’aspect – bien que très important – de l’accueil et de la chaleur maternelle qui doivent être offerts ; en effet, par leur présence, les jeunes sont stimulés à surmonter les limites et les incapacités afin d’améliorer l’estime de soi, les aidant à devenir le plus autonome possible et à augmenter leur qualité de vie.

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De plus, les espaces du Centre ont également été améliorés, par exemple par la construction d’un puits pour avoir un accès plus facile à l’eau pour satisfaire les besoins d’alimentation, de nettoyage, d’hygiène de la structure et du corps. Divers arbres fruitiers ont été plantés : citrons, oranges, mandarines, pamplemousses, bananes, goyaves et papayes, importants pour l’alimentation quotidienne car ils sont riches en vitamines, mais aussi utiles pour créer des zones ombragées et fraîches lorsque le climat devient chaud. Des plantes à fleurs embellissent et rendent le Centre plus accueillant, qui a également été repeint et la véranda extérieure a été améliorée afin d’avoir des environnements de plus en plus frais et hospitaliers. Les jeux qui facilitent l’apprentissage des enfants, les bascules, les balançoires et les barres parallèles endommagés par la chute d’un tronc d’arbre ont également été réparés.
Le contexte culturel dans lequel évolue le Centre Shalom ne facilite pas son travail : le plus souvent la maladie, le handicap, la naissance d’un enfant qui n’est pas « normal » ou qui a des malformations continuent d’être vus comme la conséquence d’une force extérieure, d’un esprit qui intervient dans l’être humain et modifie sa nature. La situation de fragilité et de dépendance d’une personne handicapée mentale, le fait qu’elle ne puisse pas “guérir” et qu’elle ne pourra jamais apporter une aide au groupe familial font qu’il est difficile pour la famille de s’investir pour répondre à ses besoins spécifiques .

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Pour contrer la stigmatisation et les préjugés, mais aussi la peur et le reproche social, le Centre promeut des initiatives de sensibilisation dans le quartier et dans la ville de Maroua. Après avoir impliqué à plusieurs reprises les autorités civiles, traditionnelles et religieuses, un groupe de réflexion a été créé sur ces questions auquel participent des représentants des communautés catholiques, protestantes, orthodoxes et islamiques, avec l’intention de faire naître et grandir une perspective nouvelle, différente, accueillir et respecter la dignité humaine même lorsqu’elle se présente et se manifeste dans sa plus grande fragilité.
Avec quelques groupes de jeunes du quartier, des moments de fête et de convivialité ont également été organisés au Centre Shalom. A travers ces expériences de joie pour les enfants, il a également été possible de redonner aux invités la « normalité » que l’on peut vivre dans les relations avec des personnes jugées différentes.
C’est aussi un grand défi d’un point de vue chrétien et missionnaire : il s’agit de faire nôtre le regard d’amour que le Christ porte sur chacun et en particulier sur les plus vulnérables, les plus fragiles, les petits, les nécessiteux et les exclus : un regard miséricordieux qui génère la vie.

Gigi Santambrogio avec les gars du Centre Shalom



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