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Maroussia Diaz Verbèke : une artiste du cirque contemporain

Maroussia Diaz Verbèke : une artiste du cirque contemporain

FIQ!(Réveille-toi !). Le titre en arabe du spectacle de Maroussia Diaz Verbèke avec le Groupe acrobatique de Tanger claque comme un coup de trompette dans les oreilles. Pas question de nous le répéter deux fois, jeudi 16 novembre. Sous le chapiteau de la Grande Halle de La Villette, 700 jeunes hurlent à fond les ballons au point de submerger les gros sons rap de DJ Dino. « Wouah, wouah, wouah ! » chaque salto est salué par des salves de cris épatés tant les quinze acrobates envoient fort – on est au cirque et on ne l’oublie jamais ! – tout en rivalisant de finesse dans une foule de surprises, de détails, de nuances. Une leçon de style et d’écriture en même temps qu’un coup de chaud, quel miracle !

Lire la critique : Article réservé à nos abonnés A La Villette, les virages en épingle des circassiens du futur

Quand les arts de la piste et ses exploits se révèlent aussi un ouvrage de dentellière, il n’y en a qu’une : c’est Maroussia Diaz Verbèke. A 37 ans, cette experte en corde et voltige, à la tête de la compagnie Le Troisième Cirque depuis 2015, appartient au cercle des autrices du cirque contemporain qui ont imposé leur signature, comme Marie Molliens, Mélissa Von Vépy, Chloé Moglia ou Raphaëlle Boitel…

L’ex-complice de Vimala Pons, de Tsirihaka Harrivel et d’Erwan Ha Kyoon Larcher, avec qui elle fonde le collectif Ivan Mosjoukine (du nom d’un acteur russe du cinéma muet) dont la seule et unique création intitulée De nos jours (Notes on the Circus) fit un malheur de 2012 à 2014, a défriché sa voie rien qu’à elle. Entre prouesses donnant la chair de poule, impact visuel et distribution à foison d’idées et d’images, elle est deux fois à l’affiche en cette fin d’année. A La Villette, FIQ! (Réveille-toi !) se joue jusqu’au 2 décembre, tandis que 23 fragments de ces derniers jours, au Théâtre Silvia-Monfort, du 12 au 16 décembre, emporte six Brésiliens dans le tourbillon de sa passion ardente pour le cirque et ses fondamentaux – sans oublier « de faire fête ensemble ».

« Se poser plein de questions »

Lorsqu’on la rencontre, confortablement assise dans un café parisien, mardi 7 novembre, on revoit illico la silhouette nerveuse et souple de son solo Remix de cirque (2017), palpitant tour de force exécuté avec grâce et brio. « J’avais très peur quand j’exécutais ce que j’appelle mon “saut de la mort” : je me lance dans le vide d’un plongeoir de 6 mètres de haut, glisse-t-elle. Je pense que l’artiste de cirque doit répondre sans faillir à la question de la peur. Comme je le dis toujours, entre la corde et moi, la première qui tombe, c’est moi. Elle m’a appris l’humilité. »

Après trois ans de tournée, elle s’attaque à ces deux pièces de groupe qui attestent non seulement d’un virage dans son parcours, mais aussi de sa capacité à embarquer des troupes consistantes. Lorsque l’on sait combien les grands formats spectaculaires manquent au rayon cirque et danse contemporaine, le plaisir est d’autant plus intense. « C’est la première fois que je travaillais avec beaucoup de monde au plateau et c’était un défi, explique-t-elle. Les deux créations se sont faites entre 2018 et 2020, en partie durant la période de crise liée au Covid-19, dans ces deux pays aux antipodes que sont le Maroc et le Brésil. Cela oblige à s’ouvrir et à se poser plein de questions. »

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