Martin Klöckener, professeur de sciences liturgiques à l’Université de Fribourg, a pris sa retraite après 28 ans d’enseignement. Dans une interview, il a abordé l’évolution de la liturgie sous les trois derniers papes et la crise de la pratique liturgique actuelle. Klöckener a expliqué que le pape Jean Paul II avait une influence conservatrice sur la liturgie, tandis que le pape Benoît XVI avait ouvert la question de la liturgie tridentine, créant davantage de division que d’unité. Enfin, Klöckener a noté que le pape François cherchait à promouvoir une seule forme de la liturgie, celle d’après Vatican II, mais qu’il faisait également face à des défis dans une société sécularisée où la présence de la vie de foi était en train de disparaître progressivement.

Le professeur allemand Martin Klöckener vient de prendre sa retraite après 28 ans d’enseignement à l’Université de Fribourg. Dans sa leçon d’adieu, il a exprimé de manière positive mais réaliste sa vision de l’évolution des sciences liturgiques, qui ont été influencées par les trois derniers papes. Arrivé à Fribourg en 1994 avec sa famille, il a été marqué par l’ouverture de l’université et sa faculté de théologie, ainsi que par la diversité culturelle et l’internationalité de l’institution. Pour lui, une caractéristique de l’Université de Fribourg est la confiance accordée au personnel académique dans le cadre de leur travail scientifique et de leur participation à la recherche. Klöckener a également abordé l’évolution liturgique sous Jean Paul II, notamment la publication vaticane de 1997 sur la collaboration des laïcs au ministère du prêtre, et sous Benoît XVI, qui a réintroduit la liturgie tridentine, ce qui a créé de véritables scissions. Sous le pape François, la liturgie d’après Vatican II est mise en avant, mais le liturgiste souligne les défis à relever en matière de formation et de transmission de la foi dans une société sécularisée. Il s’inquiète également du manque de proximité de l’Église avec les paroissiens et de la vision cléricale qui persiste dans certains diocèses. Enfin, Klöckener évoque la crise des abus sexuels et son impact sur la liturgie, qui peut être un domaine où le pouvoir clérical s’exprime.