Martin Scorsese triomphe avec “Tueurs de la fleur de lune” à Cannes

Martin Scorsese triomphe avec “Tueurs de la fleur de lune” à Cannes

Rien n’a pu gâcher la fête. Ni la pluie maussade, ni le ciel bas et gris. Martin Scorsese a fait un retour triomphal au Festival de Cannes. Dix minutes d’ovation ont salué samedi 20 mai son nouveau film de plus de 3 heures, après un tapis rouge mémorable avec ses acteurs stars, Leonardo DiCaprio et Robert de Niro, attendus pendant de longues heures par une impressionnante foule aussi enamourée que survoltée et trempée jusqu’aux os. Même les journalistes se sont arraché les places pour voir ce long-métrage à 200 millions de dollars de la légende Scorsese produit par Apple, projeté dans une salle voisine du Théâtre Lumière de la séance de gala.

Film-événement

Tueurs de la fleur de lune a confirmé son statut de film-événement de cette 76e édition, jusqu’à la traditionnelle séance photo sur la terrasse du Palais des Festivals, où Martin Scorsese a posé devant des photographes survoltés. Blazer beige, chemise bleu ciel, le maître du cinéma mondial, 80 ans, y est arrivé dans un grand éclat de rire.

Le réalisateur de Les Affranchis, Raging Bull et Taxi Driver, Palme d’or en 1976, n’était plus revenu en sélection officielle avec un film depuis son Prix du meilleur réalisateur en 1986 pour Après des heures. Il avait présidé le jury du Festival en 1998.

A 80 ans, Martin Scorsese réalise avec Tueurs de la fleur de lune un chef-d’œuvre inspiré et puissant, à la fois tragédie crépusculaire, western sanglant, histoire d’amour. Un film à Oscars. L’un des plus grands metteurs en scène de l’histoire du cinéma regarde en face l’histoire de l’Amérique et sa violence : c’est magistral et saisissant.

Adapté du livre du journaliste David Grann, ce drame épique raconte les assassinats en série d’une tribu d’Indiens, les Osage, dans l’Oklahoma des années 1920. C’était le temps du “règne de la terreur” : les Indiens retenus dans la réserve aride de Grey Horse assis sur un tas d’or, l’or noir du plus grand gisement de pétrole des États-Unis, sont devenus des proies pour des Blancs cupides, prêts à tout pour leur voler leur fortune : leur tirer une balle dans la tête, les empoisonner, faire exploser leur maison.

44 rôles tenus par des Osage

Maître du jeu de ce massacre, William Hale (Robert de Niro), homme puissant et machiavélique, manipulant son neveu stupide et naïf, Ernest Burkhart (Leonardo DiCaprio), poussé dans les bras d’une riche Amérindienne (Lily Gladstone). Leonardo DiCaprio retrouve Martin Scorsese onze ans après son rôle légendaire d’agent de change défoncé et cynique dans Le Loup de Wall Street en 2012. Et Bob de Niro signe son dixième film avec le réalisateur new-yorkais.

En conférence de presse, dimanche à Cannes, DiCaprio a salué la manière dont Scorsese montre la banalité du mal. “Ce que Marty fait incroyablement bien, c’est d’exposer l’humanité même des personnages les plus tordus et les plus sinistres.” Pour Robert De Niro, qui a exprimé son dégoût pour le salaud dont il endosse le rôle, “la banalité du mal est la chose à laquelle nous devons faire attention. On le voit aujourd’hui. Nous savons tous de qui je vais parler. Mais je ne vais pas dire le nom”, a affirmé l’acteur, régulier pourfendeur de Donald Trump. “Ce type est stupide”, a-t-il dit à propos de l’ancien président américain.

Tueurs de la fleur de lune paie un tribut aux Amérindiens, et leur rend justice. Plus de 44 rôles sont tenus dans le film par des acteurs Osage. Geoffrey Standing Bear, le chef principal de la nation Osage, a monté les marches. Un chef indien sur le tapis rouge: une revanche sur l’histoire.

“Killers of the Flower Moon” de Martin Scorsese sortira en salles, en partenariat avec Paramount Pictures le 18 octobre, avant d’être disponible sur Apple TV+.

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