Max Verstappen a remporté une autre victoire au Grand Prix du Canada, dimanche à Montréal, au terme d’une course exceptionnellement riche en dépassements et en rebondissements.
Le pilote Red Bull et meneur au championnat a précédé sous le drapeau en damier les Britanniques Lando Norris, sur McLaren, et George Russell, au volant d’une Mercedes.
Parti de la deuxième place sur la grille de départ, le Néerlandais a reculé à la troisième place, avant de revenir à la deuxième puis de s’emparer de la tête de la course, au gré des dépassements, des nombreux arrêts au puits forcés par la météo changeante et les incidents de course qui ont amené des interventions de la voiture de sécurité, comme c’est souvent le cas à Montréal.
« Ç’a été une course folle, a déclaré Verstappen, tout sourire. J’ai adoré. Je me suis beaucoup amusé. C’est le genre de course dont on a besoin une fois de temps à autre. »
Cette victoire arrive alors qu’on commençait à parler d’un déclin de la domination des Red Bull depuis un mois, après une deuxième place à Miami, le mois dernier, et une inhabituelle sixième place à Monaco, il y a deux semaines. Le pilote Red Bull devient ainsi le troisième pilote à remporter trois victoires consécutives sur le circuit Gilles-Villeneuve de l’île Notre-Dame depuis 1978, après Lewis Hamilton et Michael Schumacher.
Parti de la troisième place, Lando Norris est parvenu à se hisser à la tête du peloton et à se forger une confortable avance dans le premier tiers de la course. La décision de son équipe de ne pas le faire sortir de piste tout de suite pour un changement de pneus lors d’une intervention de la voiture de sécurité allait toutefois finir par lui faire perdre des places et le forcer à repartir à l’attaque. « Nous avons pris la mauvaise décision. Nous aurions dû gagner cette course », a-t-il constaté après une épreuve qu’il a qualifiée de « chaotique », « pleine de rebondissements », « stressante, mais très amusante ».
Détenteur de la première place au départ pour la première fois en presque deux ans, George Russell est aussi passé par toute la gamme des émotions, remportant le premier podium de son équipe cette saison, en dépassant notamment l’autre pilote McLaren, Oscar Piastri, de même que son propre coéquipier, Lewis Hamilton, dans les tout derniers tours de la course au terme de ce qu’il a qualifié de « lutte dure et correcte ».
« Ç’a été une occasion ratée. Nos voitures étaient rapides ce week-end. J’ai commis quelques erreurs en testant les limites. Mais nous sommes revenus dans la lutte pour des victoires. C’est vraiment ce que la course en formule 1 devrait être. »
Monsieur météo
Plusieurs amateurs espéraient de la pluie ce week-end pour injecter un peu de drame et d’incertitude dans un championnat où les résultats des courses apparaissent souvent joués d’avance tellement certaines équipes, notamment Red Bull, dominent le reste du peloton.
Ils ont été exaucés, le 43e Grand Prix du Canada à se tenir à l’île Notre-Dame n’ayant pas été gâté par la météo. Les premières séances d’essais libres se sont réalisées sous de gros coups d’eau et même de la grêle vendredi. Le temps a été un peu moins exécrable le lendemain, les qualifications évitant largement la pluie. La course de dimanche s’est faite sous un mélange de pluie et de soleil forçant les écuries à s’adapter sans cesse aux conditions de piste changeantes, et les dizaines de milliers de spectateurs, à mettre et à enlever sans cesse leurs imperméables.
Cette piste qu’on a vu se faire mouiller et sécher à répétition a finalement bien réussi à Mercedes et à McLaren, les deux écuries y gagnant toutes les deux 28 points au championnat des constructeurs, Lewis Hamilton et Oscar Piastri ayant respectivement terminé au 4e et au 5e a sonné.
Les Aston Martin (+14 points) ont aussi relativement bien fait, le pilote local, Lance Stroll, ayant hissé son bolide de la 9e à la 7e place, alors que son coéquipier Fernando Alonso a bouclé les 70 tours et 305 km au même rang d’où il était parti, c’est-à-dire en 6e position.
Paradoxalement, les Red Bull n’ont pas eu tant de succès, Max Verstappen y étant le seul pilote à marquer des points (+25 points). Le Mexicain Sergio Pérez, qui n’avait pas pu faire mieux que le 16e temps aux qualifications, avait été forcé à l’abandon après une sortie de piste.
Mais c’est chez Ferrari qu’on sera le plus content d’oublier ce week-end. Premier et troisième à Monaco, il y a deux semaines, Charles Leclerc et Carlos Sainz ont tous deux été forcés à l’abandon, l’un en raison d’un problème mécanique et l’autre en raison d’une erreur de pilotage.
Max Verstappen a ainsi creusé son avance des pilotes avec 194 points et sept podiums, dont six victoires en neuf courses, devant Charles Leclerc (138 points), Lando Norris (131 points), Carlos Sainz (108 points) et Sergio Pérez (107 points). Lance Stroll arrive au 11e rang avec 17 points. Red Bull mène de son côté le championnat des constructeurs avec 301 points, devant Ferrari (252 points), McLaren (212 points), Mercedes (124 points) et Aston Martin (58 points).
Aussitôt la course terminée, les écuries ont commencé à démonter et à emballer leurs garages, bureaux et espaces d’accueil en vue de la 10e et prochaine étape du championnat de 24 Grands Prix, qui doit se tenir à Barcelone, en Espagne, dans deux semaines.
