Maxime Prévot et sa femme Nathalie : “Un équilibre familial bien géré”

Maxime Prévot et sa femme Nathalie : “Un équilibre familial bien géré”

Maxime Prévot cumule plusieurs fonctions. Il est le bourgmestre de Namur, député fédéral, président des Engagés, père de famille et mari aimant. En compagnie de son épouse Nathalie, il a accepté de partager leur quotidien.

Maxime Prévot : “Nous sommes ensemble depuis douze ans, mariés depuis cinq ans. Mais nous nous connaissons depuis l’école secondaire. Nous étions déjà de très bons amis à l’époque, alors, après les secondaires, nous sommes restés en contact. En fait, quand elle s’est mariée pour la première fois, j’ai même eu le bonheur de prononcer un discours à son mariage.”

Nathalie : “J’ai un an de plus que lui.”

Un vent d’optimisme souffle sur les Engagés.

N : “Non (rires). C’est sa personnalité qui m’a attirée, pas son engagement politique. Je suis très attirée par les hommes intelligents, et Maxime a une grande humanité. Il aime beaucoup les gens. Je suis assez fière de lui pour son esprit déterminé.”

M : “Ma femme est un soutien politique parce qu’elle sait que ça compte beaucoup pour moi. Mais je pense que le jour où je lui dirai que j’arrête, elle sera très heureuse aussi. Ce n’est pas le côté politique qui a été le moteur de notre rencontre.”

N : “De toute façon, je l’ai rencontré avant même qu’il ne soit en politique puisqu’on était déjà amis.”

Bourgmestre, président de parti, député fédéral… Est-ce compliqué de vivre avec quelqu’un qui a un agenda politique très chargé ?

N : “Je ne vais pas dire le contraire. Le plus difficile, ce sont quand même ses absences. Mais on a réussi à trouver un équilibre pour la famille, les rendez-vous ou les repas avec des amis.”

Est-ce qu’il y a des moments sacrés où il est interdit de faire de la politique ?

N : “Non.”

M : “La politique, ça vous vampirise. Quand vous avez des fonctions de proximité comme bourgmestre, c’est non-stop, y compris la nuit et le week-end. Même pendant les vacances, l’actualité suit son cours. Quand on est président de parti, on doit se tenir au courant des grands enjeux pour voir si on doit réagir ou pas. Lorsqu’on fait des soirées entre amis ou qu’on est à la maison, on peut faire une petite parenthèse, mais avoir des vrais moments de pause, ce n’est pas possible.”

Est-ce que vous avez des enfants ?

M : “Oui, mais pas ensemble. Nous sommes une famille recomposée comme des milliers d’autres. J’ai une fille de seize ans, Valentine, et Nathalie a deux enfants.”

N : “Emilien, qui a 19 ans, et Lucie, 17 ans.”

M : “Nous sommes très fiers de notre famille. Comme toutes les familles qui ont été confrontées aux séparations, il y a la nécessité de refaire un nouveau noyau familial, avec la gestion de la garde alternée, des relations avec les ex, la capacité de construire quelque chose de super enthousiasmant aussi. Et comme dans toutes les familles, il y a eu des hauts et des bas.”

Est-ce que vous vous inspirez de votre vie intime pour votre travail en politique ?

M : “Les parents solos, les enjeux liés aux familles recomposées sont des éléments qui me parlent d’autant plus qu’on les a vécus. Tout comme le processus d’évolution de l’école et des semaines de congé. Le vécu du privé aussi, puisque j’ai commencé dans le privé. Nathalie est engagée dans le secteur privé, elle est réviseur d’entreprise. Donc, dans l’action politique, je peux partager des expériences de vie qui peuvent orienter notre regard, ce qui me permet d’ailleurs de rester les pieds dans la glaise.”

N : “Max est très fan de petites expressions comme ça.”

Quelle est l’expression qu’il emploie le plus à la maison ?

N : “‘Aventure et nature’ lors de nos vacances.”

M : “J’ai un petit côté Gaston, comme les enfants m’ont un moment surnommé. Quand on réserve des vacances, il y a toujours quelque chose qui se passe. La seule manière dont j’ai pu m’en tirer jusqu’à présent, c’est de leur dire : ‘Aventure et nature!'”

Si vous deviez décrire l’autre en trois mots, quels seraient ces trois mots ?

N : “Max est quelqu’un d’une grande intelligence, d’une grande humanité et de grande détermination.”

N : “Je suis souvent impressionnée par son intelligence. C’est souvent vers lui que se tournent les enfants lorsqu’ils ont des questions. J’aime aussi son côté humain. Ce qui ressort très fort chez Maxime, c’est sa détermination”

M : “J’aime Nathalie parce que c’est une femme de tempérament. J’aime bien les femmes qui ont du caractère. C’est aussi quelqu’un de très sensible. Raison pour laquelle je pense qu’elle n’arriverait jamais à faire de la politique. Elle ne supporterait pas toutes ces attaques permanentes sur les réseaux sociaux. C’est aussi quelqu’un qui est très attentif aux autres. Elle place toujours les autres avant elle.”

Qui se réveille le premier chez vous ?

N : “Souvent, c’est ensemble.”

M : “Dès qu’un réveil sonne, ça réveille l’autre. Même si Nath se lève dès la première sonnerie, tandis que moi j’aime bien taper sur un snooze.”

Et pour aller se coucher ?

N : “Je vais dormir bien avant Maxime.”

M : “Je rentre plus tard de ma journée de boulot. Et quand c’est le cas, je ne sais pas directement aller me coucher, j’ai besoin de décompression. Je regarde un peu la télé pour me vider la tête.”

N : “C’est pour ça aussi qu’on aime bien se lever ensemble le matin. C’est notre moment pour échanger sur les différents sujets de la journée.”

M : “C’est le matin dans la salle de bains qu’on a l’occasion de faire le topo, de synchroniser les agendas, de parler des enfants, de déterminer qui va aller chercher qui.”

Est-ce que les téléphones sont autorisés dans la chambre à coucher ?

N : “Maxime, oui, parce qu’il doit pouvoir être appelé à toute heure, même en pleine nuit. C’est d’ailleurs déjà arrivé à plusieurs reprises.”

Est-ce qu’on parle beaucoup de politique à la maison ?

N : “On essaie d’éviter. Mais quand les enfants ont des questions, on en parle.”

M : “J’essaye de ne pas importer à la maison les difficultés que je peux avoir sur certains dossiers. Ce n’est pas toujours facile lorsque parfois je suis préoccupé par une série de choses et que je m’enferme dans ma grotte, comme dit ma femme.”

N : “Comme beaucoup d’hommes.”

M : “Pour éviter ça, en général, on ne parle pas de politique, sauf quand il y a un sujet, une actualité. Il arrive que Nathalie soit révoltée par une actualité et c’est d’ailleurs très sain qu’elle le partage parce qu’elle le fait avec un style cash. Nath ne va pas avoir de style ampoulé, elle ne va pas essayer de me ménager.”

Il n’y a pas de langue de bois à la maison ?

N : “Non, ça c’est sûr.”

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Est-ce que vous votiez pour Les Engagés avant de rencontrer Maxime ?

N : “Alors pour être honnête, je l’ai même aidé à coller ses premières affiches, à remplir les enveloppes et à écrire les adresses à la main.”

M : “Nath n’est pas du tout issue d’un univers politique à la base. Mais comme on se connaît depuis les secondaires… On avait une petite team de jeunes de 18 ans chaud patate.”

N : “On allait la nuit mettre des affiches.”

À 18 ans, déjà ?

M : “Ma première campagne, j’avais 22 ans. Mais j’ai commencé à militer à 18.”

Y avait-il une petite cellule humaniste à l’université ?

M : “On n’était pas dans la même unif. Il y avait effectivement des démocrates humanistes dans les campus, mais ce n’était pas par ces structures-là qu’on militait, c’était plus avec les amis persos.”

Les neuf prochains mois vont être chargés, avec les élections.

N : “Oh oui…”

M : “Je l’ai déjà briefée.”

Est-ce que vous participez à la logistique de la campagne ?

N : Plus maintenant.”

M : “Le meilleur soutien qu’elle m’apporte, c’est de pouvoir être le pilier sur lequel je peux m’appuyer au niveau de ma vie privée. Et puis pour la gestion des enfants. Pendant cette période, il est clair que je serai moins présent. Alors, maintenant on a trois ados, ils savent davantage se prendre en charge que quand je menais campagne et qu’ils avaient tous moins de dix ans. C’est plus confortable maintenant.”

Et les enfants aussi vous accompagnent ?

M : “Quand ils étaient plus petits, ça arrivait. Et puis très vite, on a senti qu’on est passé de l’intérêt, de la curiosité de venir avec papa, au ras-le-bol de devoir attendre. Par exemple, il n’y en a plus aucun qui veut venir faire des achats avec moi en ville. Ça les gave de devoir à chaque fois attendre parce que tous les dix mètres, je dis bonjour, je suis accosté, je fais une causette avec l’un ou avec l’autre. Ils en arrivaient à me fixer des rendez-vous dans des magasins. Et puis finalement, ils préfèrent maintenant aller avec Nathalie ou avec des copains.”

Et vous, Nathalie, vous devez aussi les “subir” ces moments ?

N : “Moi, étonnamment, ça ne me dérange pas. J’aime bien les gens. Je comprends qu’ils profitent du moment pour parler avec lui.”

Et si Maxime devait arrêter la politique, seriez-vous heureuse ?

N : “Hahaha… Je ne serais pas contre. Mais du moment qu’il est heureux, c’est le plus important. Je trouve normal, lorsqu’on est en couple, de soutenir l’autre dans sa passion.”

M : “C’est ma passion et pas la sienne, et j’ai la chance qu’elle me permette de la vivre. Mais le jour où j’arrêterai, inévitablement, toutes les contraintes qu’on a pu évoquer vont pour partie s’envoler. Ce sera plus agréable d’être plus régulièrement présent, de pouvoir normaliser le quotidien, ce qu’on n’a pas l’occasion de faire.”

N : “Il faut savoir qu’à la maison, Maxime est quelqu’un de normal. C’est d’ailleurs lui qui s’occupe des courses.”

M : “Ça, c’est sacré. Je veux faire les courses, j’adore ça. C’est mon domaine. On a tenté au départ de le faire ensemble, mais je flânais trop dans les rayons, je n’allais pas assez vite à son goût, donc on n’était pas dans une même rythmique pour les courses. Et donc conclusion, c’est moi qui les fais tout seul. Ce qui me donne toutes les semaines l’occasion d’avoir d’un contact supplémentaire dans les rayons des magasins avec les citoyens. Les gens viennent au contact et à force de me voir, ils ne me sautent plus dessus tous les dix mètres. Ça permet de rester en phase avec les réalités des citoyens qui nous interpellent.”

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