Médecins sans frontières retire son équipe de l’hôpital sud de Khartoum en raison de la multiplication des violations

Khartoum, le 10 juillet 2024 Médecins sans frontières a décidé mercredi d’évacuer son équipe de l’hôpital turc situé dans une zone contrôlée par les Forces de soutien rapide au sud de la capitale, Khartoum, après une multiplication des violations contre ses employés.

Le conflit en cours depuis le 15 avril 2023 a provoqué l’arrêt de 70 à 80 % des établissements médicaux en raison de leur exposition aux bombardements ou à l’occupation, en plus de la pénurie de fournitures, des coupures d’eau et d’électricité et du manque de ressources humaines.

L’organisation a déclaré, dans un communiqué reçu par Sudan Tribune, qu’« après plus d’un an d’incidents violents à l’intérieur et à l’extérieur de l’hôpital turc, y compris des menaces dirigées contre la vie des employés de l’organisation, nous avons décidé d’évacuer l’hôpital ».

Elle a indiqué qu’elle avait pu prodiguer directement des soins vitaux dans l’hôpital turc pendant 14 mois, malgré les obstacles délibérés des parties belligérantes.

L’organisation a révélé que ses employés travaillant à l’hôpital turc étaient victimes de harcèlement répété, que ce soit à l’intérieur de l’établissement ou dans la rue, à l’aller et au retour du travail, nombre d’entre eux étant menacés d’arrestation.

L’un de ses employés a été arrêté à l’intérieur de l’hôpital par des hommes armés qui l’ont emmené dans un lieu inconnu et l’ont roué de coups.

La suspension du travail de MSF dans l’hôpital turc est la cinquième du genre au Soudan cette année, après avoir déjà suspendu son travail à l’hôpital Bashaer, à l’hôpital Wad Madani dans l’État de Gezira, à l’hôpital du Sud et au centre pédiatrique Babiker Nahar à El Fasher, la capitale de l’État du Nord-Darfour.

Claire Nicolet, responsable de l’intervention d’urgence de Médecins sans frontières au Soudan, a déclaré : « La situation dans l’hôpital turc, situé dans une zone contrôlée par les Forces de soutien rapide, est devenue inacceptable ».

De nombreux incidents de violence ont eu lieu à l’intérieur et à l’extérieur de l’hôpital et la vie de nos employés a été menacée à plusieurs reprises.

Elle a ajouté : « Dans la nuit du 17 au 18 juin, des dizaines de combattants blessés ont été transférés à l’hôpital turc, et notre équipe a été violemment réveillée par des tirs de fusils Kalachnikov dans leurs chambres. Ce type de violence contre nos employés est inacceptable. »

Nicolette a indiqué que l’équipe de l’organisation à l’hôpital souffre d’épuisement physique et psychologique, en raison du siège imposé par les autorités soudanaises depuis septembre dernier, qui a empêché le transfert du matériel médical et du personnel humanitaire vers les zones contrôlées par les Forces de soutien rapide.

Le retrait de l’équipe de l’organisation de l’hôpital entraînerait l’arrêt des opérations chirurgicales, des soins pré et postnatals aux femmes enceintes, de l’alimentation thérapeutique des enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère, ainsi que de l’unité néonatale, bien qu’elle soit la seule à fonctionner dans tout le pays. État de Khartoum.