Menace des algues de neige sur les glaciers des montagnes Rocheuses : une étude de l’Université Simon Fraser

Menace des algues de neige sur les glaciers des montagnes Rocheuses : une étude de l’Université Simon Fraser

Une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Université Simon Fraser, en Colombie-Britannique, démontre que le phénomène de la “neige melon d’eau”, connu sous le nom de “sang des glaciers”, représente une menace pour les glaciers, en particulier les glaciers de montagne.

Les montagnes Rocheuses révèlent un aspect coloré dans leur partie supérieure hostile. Il s’agit du phénomène de la “neige melon d’eau” qui se caractérise par une fine couche colorée en rouge-orangé, causée par des algues donnant à la neige une teinte rouge frappante.

Plus la neige est foncée, plus elle fond rapidement. Des chercheurs mettent en lumière la menace que les algues des neiges font peser sur les glaciers, qui s’amenuisent dans le nord-ouest de l’Amérique du Nord.

La professeure de biologie moléculaire et de biochimie à l’Université Simon Fraser, Lynne Quarmby, est chercheuse sur les algues des neiges et auteure principale d’une étude récemment publiée dans Avancées scientifiques. Elle souligne que les résultats de la recherche constituent une mise en garde contre le changement climatique.

La disparition des algues n’est qu’un indicateur de la disparition du manteau neigeux et des glaciers, ce qui aura des répercussions sur notre vie et celle d’un grand nombre d’autres organismes.

L’étude a permis de cartographier la présence d’algues des neiges sur les montagnes de l’Alberta, de la Colombie-Britannique et du nord du Canada, ainsi que de l’Alaska, de l’Idaho, du Montana et de l’État de Washington.

Les chercheurs ont développé un programme d’apprentissage automatique pour analyser plus de 6100 images satellites de glaciers prises entre 2019 et 2022.

L’étude a révélé que la prolifération d’algues à pigments rouges contribue à la fonte des glaciers. Cependant, le réchauffement climatique constitue une menace bien plus importante pour les glaciers de montagne et pour les écosystèmes microscopiques étonnamment complexes qui permettent aux algues des neiges de les coloniser.

Un mécanisme de survie pour les algues

Soutenues par un vaste écosystème de bactéries et de champignons, les algues des neiges prospèrent lorsque l’eau et les nutriments sont libérés par la fonte des neiges. Ce phénomène résulte de la prolifération de Chlamydomonas nivalis, une espèce d’algues vertes unicellulaires qui prospère à des températures proches du point de congélation.

S’appuyant sur la photosynthèse, les fleurs d’eau agissent comme des puits de carbone, absorbant le dioxyde de carbone de l’atmosphère.

L’algue des neiges possède un pigment rouge qui lui permet de survivre dans les environnements montagneux difficiles. “Lorsqu’elles fleurissent, elles donnent à la neige cette teinte rouge”, explique Lynne Quarmby.

Les efflorescences assombrissent la surface des champs de neige estivaux, les rendant ainsi moins réfléchissants face au soleil, ce qui accélère la fonte du manteau neigeux et de la glace.

La teinte plus foncée agit également comme un parasol, protégeant les algues des dommages causés par le soleil.

Madame Quarmby et son collègue Casey Engström de l’Université Simon Fraser ont entrepris de réaliser une carte à grande échelle des écosystèmes microscopiques. Ils ont constaté qu’entre 2019 et 2022, la neige rougeâtre a recouvert plus de 4214 kilomètres carrés du paysage glaciaire, soit 4,5 % de la zone totale de l’étude. L’impact des algues est perceptible, il est réel, dit-elle.

Trois centimètres de fonte

Les chercheurs estiment que la neige colorée a contribué en moyenne à trois centimètres d’eau de fonte des neiges par saison.

Des algues de neige ont été trouvées sur 4552 des 8700 glaciers étudiés. Certains n’avaient qu’une parcelle, tandis que d’autres présentaient de vastes efflorescences. Par exemple, en 2020, les algues couvraient près des deux tiers de la surface du glacier Arc de l’Alberta, dans le champ de glace Wapta.

Les glaciers situés le long de la côte nord-ouest du Pacifique regorgent habituellement d’algues, mais pendant le dôme de chaleur d’il y a trois ans, la glace a fondu si rapidement que les fleurs d’eau n’ont pas eu le temps de se développer.

Selon Lynne Quarmby, lorsque la neige commencera à disparaître avec la hausse des températures, les algues disparaîtront également. Cela signifiera la perte d’un écosystème précieux que les scientifiques commencent à peine à comprendre.

D’après Scott Hoting, un écologiste de l’Université d’État de l’Utah qui n’a pas participé à l’étude, les résultats de la recherche de Lynne Quarmby et Casey Engström constituent une base de référence importante pour évaluer l’impact des algues de neige sur les glaciers en recul.
Avec les informations de Wallis Snowdon
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