Mercedes ne quittera pas le marché chinois même s’il envahit Taïwan

“Mercedes-Benz” a annoncé qu’elle ne quitterait pas le marché chinois, même en cas d’invasion de Taïwan. Le patron de la marque automobile allemande, Ula Köllenius, a accordé une interview au journal local “Bild” et a répondu à la question d’un journaliste sur ce qu’il adviendrait de l’activité “Mercedes-Benz” en Chine en cas de “menace de dictature militaire contre un pays voisin démocratique » (Taiwan). En réponse, le président du conseil d’administration de Mercedes-Benz a admis que quitter le marché chinois “serait impensable pour toute l’industrie automobile allemande”.

Le journaliste de “Bild” a rappelé à Köllenius que “Mercedes-Benz” avait quitté le marché russe lorsque ce pays agresseur a lancé une invasion de l’Ukraine voisine. Cependant, le chef de la société “Mercedes-Benz” a précisé dans la réponse qu’un scénario similaire concernant la Chine n’est pas envisagé même si les tensions politiques et les désaccords s’intensifient.

Koelenius souligne que les principaux acteurs de l’économie mondiale – l’Europe, les États-Unis et la Chine – ne doivent pas se faire concurrence, mais doivent coopérer mutuellement de manière bénéfique. Se séparer de la Chine “n’aurait pas de sens”, nous ne sommes pas naïfs – bien sûr nous voyons ces désaccords politiques. Nous devons devenir plus indépendants des pays individuels, par exemple dans le domaine des batteries lithium-ion. Mais abandonner la Chine est une illusion et n’est pas non plus souhaitable », déclare Köllenius à Bild.

Aussi, le président du conseil d’administration de “Mercedes-Benz” a souligné que “l’industrie automobile vit un siècle de changement” en passant à la mobilité électrique, et que les constructeurs automobiles allemands devraient se retrousser les manches s’ils ne veulent pas perdre leur positions de leader dans l’industrie automobile mondiale. Le patron de Mercedes-Benz a qualifié l’industrie de base de la prospérité de l’Allemagne : “Nous avons besoin de la réindustrialisation, pas de la désindustrialisation”.

La Chine est un marché très important pour le constructeur “Mercedes-Benz”, dont 37% des ventes de l’année dernière ont été réalisées dans ce pays, ce qui représente 18% de tous les revenus.

La Chine est le plus grand marché de voitures neuves au monde en termes de demande et d’offre. La Chine a immatriculé 23 millions de voitures neuves l’an dernier, presque autant que les États-Unis (13 millions) et l’Europe (11 millions) réunis au cours de la même période.

“Mercedes-Benz” a arrêté la production de ses modèles dans le pays agresseur quelques semaines après l’invasion russe de l’Ukraine, mais a annoncé en octobre sa sortie du marché russe, arrêtant l’approvisionnement de ses véhicules, ainsi que la vente de ses parts de capital dans toutes les entreprises en Russie. D’autres constructeurs automobiles occidentaux, japonais et sud-coréens ont emboîté le pas.

La Chine, qui considère Taïwan comme faisant partie de son territoire, a accru la pression militaire au cours des trois dernières années dans le but de forcer Taipei à accepter les revendications de souveraineté de Pékin.

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