- Une mère de famille a été sévèrement condamnée ce jeudi par le tribunal correctionnel de Rennes pour avoir dissimulé l’existence de son fils de 15 ans depuis sa naissance.
- En juillet 2022, lorsque des médecins ont examiné l’adolescent, celui-ci présentait un état de santé très détérioré.
- L’enfant n’était également ni scolarisé ni vacciné.
Elle s’est présentée au tribunal accompagnée d’un petit groupe de soutien. “Je suis là pour libérer mon fils, qui a le droit d’avoir sa mère, afin que nous puissions retrouver notre vie de famille”, explique-t-elle. Il s’agit d’un adolescent âgé de 15 ans dont la garde lui a été retirée en juillet 2022 suite à un signalement médical. Lors d’une visite aux urgences pédiatriques de l’hôpital Sud de Rennes, les médecins avaient en effet constaté que l’enfant avait un poids anormalement bas, ne pesant que 27 kg, et présentait un retard de développement intellectuel.
Pendant l’enquête, les autorités ont également découvert que l’adolescent avait été caché aux autorités depuis sa naissance et n’avait jamais été scolarisé ni vacciné. Tous ces éléments pouvant “compromettre la santé, la sécurité et la socialisation” de l’enfant ont conduit à une mise en examen de la mère en mai pour “privation de soins ou d’aliments” et “soustraction à ses obligations légales“.
“Mon fils a toujours mangé à sa faim”, assure-t-elle
Cette femme de 50 ans a été jugée ce jeudi après-midi devant le tribunal correctionnel de Rennes. L’audience s’est déroulée à huis clos, conformément à la demande du parquet visant à “préserver la dignité et l’intimité du mineur”, au grand regret de l’avocat de l’accusée. “Il y a six mois, il aurait fallu protéger cet enfant, nous connaissons désormais tous les détails de sa vie intime, son poids, sa taille et ce qu’il mangeait”, a déclaré Maître Emmanuel Ludot.
Avant l’audience, la mère de famille a contesté les accusations portées contre elle devant les nombreux médias présents. “Mon fils a toujours mangé à sa faim, j’ai toujours pris soin de lui”, a-t-elle déclaré, affirmant que son fils n’était ni dénutri ni caché : “Son indice de masse corporelle était très bon. Et nous allions souvent à la bibliothèque, au parc, au restaurant, au musée. Comme une famille normale.” Son avocat a également pris brièvement la parole avant l’audience, estimant que dans cette affaire, la réponse ne devait pas être “pénale mais pédagogique et médicale”. “Car il ne s’agit pas ici d’un cas de maltraitance avec des carences affectives, mais plutôt d’une volonté de faire du mal et de nuire”, a-t-il ajouté.
Après plus de trois heures de délibération, le tribunal a condamné la mère de famille à deux ans de prison avec sursis. Elle s’est également vue retirer l’autorité parentale. Son avocat, contacté par 20 minutes, a annoncé qu’elle allait faire appel de la décision.
