Mexique : Au Mexique, le peuple élit des juges fédéraux suite à la réforme judiciaire

2024-09-16 05:34:27

Au Mexique, les juges sont désormais élus par le peuple et leur mandat est limité. La réforme judiciaire a déclenché des protestations dans tout le pays. Les critiques y voient une menace pour l’État de droit du pays.

Malgré de vives critiques de la part du pays et de l’étranger, le président mexicain Andrés Manuel López Obrador a mis en œuvre une réforme judiciaire controversée. Avec la signature de la loi par Obrador dimanche (heure locale), le Mexique est désormais le seul pays au monde dans lequel tous les juges seront élus directement. Les critiques craignent que cela pourrait politiser le système judiciaire et que les juges élus pourraient être influencés par les puissants cartels de la drogue.

Le président sortant de gauche a cependant présenté la réforme comme étant nécessaire pour assainir un système judiciaire « pourri » qui sert principalement l’élite politique et économique. La présidente nouvellement élue Claudia Sheinbaum, qui succédera à López Obrador à la tête de l’État le 1er octobre, soutient également la réforme.

Le projet a déclenché ces dernières semaines des tensions diplomatiques avec d’importants partenaires commerciaux tels que les États-Unis et le Canada. La semaine dernière, une session parlementaire destinée à faire adopter la réforme a dû être annulée et reportée après que des manifestants en colère ont pris d’assaut le bâtiment du Sénat.

Avec la nouvelle loi, même les juges de la Cour suprême et des autres tribunaux supérieurs seront désormais élus directement. Les critiques déplorent que cela mette en danger le contrôle mutuel des organes constitutionnels et donc le système démocratique de séparation des pouvoirs.

Selon Margaret Satterthwaite, rapporteuse spéciale des Nations Unies sur l’indépendance des juges et des avocats, aucun autre pays ne procède à l’élection directe de tous les juges. Sans mécanismes de protection solides, le processus électoral judiciaire est vulnérable à l’influence du crime organisé.

L’ambassadeur américain Ken Salazar a averti avant son adoption que la réforme envisagée menaçait la démocratie au Mexique et pourrait permettre aux criminels d’abuser de « juges politiquement motivés et inexpérimentés » à leurs propres fins. L’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch avait mis en garde contre une érosion de l’indépendance judiciaire.

AFP/lumière



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