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Michel Huelin : fidélité et innovation dans les galeries lausannoises

Michel Huelin : fidélité et innovation dans les galeries lausannoises

Dans les galeries avec Laurent Delaloye

Ce qu’il faut voir exposé dans le canton, et notamment dans le nouvel espace lausannois de Galerie 10.

Laurent Delaloye
Publié aujourd’hui à 13h33

Michel Huelin entre fidélité et innovation

« Lit », peinture acrylique sur Dibond (80 x 135 cm, 2020).

M. Huelin

Galerie 10 – Une nouvelle galerie lausannoise, top! Autonome et pilotée par deux artistes complices de longue date, Olivier Saudan et Yves Zbinden. Qui, huit fois l’an, inviteront dans ce 30 m2 des gens d’ici ou de très loin, connus ou pas, dont ils aiment le travail. Pour ce premier rendez-vous, il leur est apparu évident d’inviter un pote de toujours, Michel Huelin (1962), Jurassien qui prodigue son talent entre Genève et Vaud. Une fidélité aussi visible dans ses créations. Il présente une œuvre de chaque série qu’il poursuit depuis trente ans. Comme « Coexistence », titre de l’expo et aussi composition à l’aléatoire construit où farandolent taches de peinture et végétaux. « Rouge de mars / Vert émeraude », sculpture-peinture acrylique sur polystyrène extrudé (40 x 60 x 8,5 cm, 2021), hommage aux coulures et clin d’œil à sa récente monographie. Michel Huelin

La coexistence est aussi du côté des techniques puisque le numérique répond au pictural dans un vivifiant tourbillon. Rien n’est répétitif. Au contraire, il voit l’évolution technologique, telle l’intelligence artificielle, comme une aubaine: « Cette puissance est énorme et doit interpeller l’artiste. » Faire confiance à ce monde pour innover lui permet de surfer aisément d’un milieu abstrait au figuratif pop. Les « Sofas » gardent fières allures même si le chemin jusqu’à la toile est truffé d’accidents. Lausanne, av. des Alpes 10, me-ve 16 h-19 h et sa 11 h-14 h ou sur rdv > sa 14 oct @10.galerie

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Xénia Lucie Laffely

Espace CHUV – Jamais le grand mur n’aura autant irradié, au propre comme au figuré. On le doit à la Lausannoise (1987) qui partage sa vie d’artiste avec Montréal. Avec « Voir les chardons brûler », et en collaboration avec Positive Life Festival, qui crée de nouvelles représentations de la vie avec le VIH, elle réalise un ensemble de patchworks de tissus imprimés, brodés et matelassés, en interaction avec des drapés qui marquent la séparation entre espace public et mondes privés. Le tout forme un tissu protecteur textile, organique et incantatoire. Le poids des maux et la relative douceur du propos.

Lausanne, hall principal, rue du Bugnon 46, tlj 8 h-20 h > di 3 déc www.vu.chuv.ch

Sabrina Röthlisberger Belkacem & Laure Marville

Valentin 61 – Des techniques féminines et des références machistes, tel est en bruit de fond la substantifique moelle de cette 1concernant complicité intime et colorée, bizarrement intitulée « Bitchcraft », clin d’œil à la la sorcellerie de la sorcellerie. Amies de la HEAD, la Genevoise Sabrina (1988) et la Vaudoise Laure (1990) sont unies par un lien délicat à Marie-Christine Gailloud-Matthieu quand bien même ce n’est pas forcément ce ressenti qui émane de leurs œuvres si distinctes. L’aînée traite avec romantisme la vie vulnérable. Ses sculptures-vases mélancoliques évoquent le satyre ou la féminité en guise d’art-thérapie. Les fleurs qui les remplissent pourraient devenir immortelles… Peut-être avec l’impulsion de sa cadette qui, elle, crée des pièces textiles montées sur châssis. Elles reprennent avec dérision des codes de la peinture abstraite du XXe siècle. Des compositions ironiques et enjouées où s’entremêlent tissus teints, impressions linogravées, couture et broderie. Ce mano a mano me convainc une fois de plus que l’art contemporain est interpellant. Sinon rien. David Monnet

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Seul endroit – Se renouveler dans la continuité: un art que le Vaudois (1970) maîtrise talentueusement avec une pointe d’absurdité délicieuse. Je suis fan de ses compositions où des objets hyperréalistes du quotidien s’immiscent subtilement dans des formes géométriques mises en équilibre sur Photoshop et peintes à l’acryl et à main levée sur la toile. Il manipule ces formes comme la poétesse française Valérie Rouzeau manie les mots avec « Neige rien », l’ouvrage qui a inspiré cette série. L’autre originalité est cette sculpture-objet en polystyrène expansé et verre, reliée aux tuyaux d’un ancien radiateur (photo ci-dessus). C’est tellement mieux quand son utilisation est vaine! Vernissages / Finissages

Lausanne – Finissage de « Memories of a Future Self ». Nico De Grandi imagine l’histoire d’une personne visitée par des souvenirs du futur. Des images d’êtres hybrides nous font nous demander ce qui se passe quand nous regardons au-delà de nous-mêmes. standard/deluxe, rue Saint-Martin 38b > le 24 septembre www.standard-deluxe.ch

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Renens – « Je ne prends pas des photos, ce sont les photos qui me prennent », dit Philippe Pache. Celles-ci sont des « Images téléphonées » car l’artiste prend étonnement beaucoup de photos avec son portable car « j’aime cette facilité, cette immédiateté, ne pas être encombré de réglages ». Galerie du Château, av. du Château 16 > sa 30 sept www.galerieduchateau.ch

Lausanne – Une nouvelle vitrine contemporaine: elle est l’heureuse initiative de l’artiste lausannoise née en Uruguay Silvia Velázquez, qui y présente ses « Origines en éclats ». Dès le 1est oct, ce sera un nouveau volet puis un autre jusqu’au 15 nov. Puis d’autres plasticiens investiront le lieu. La Vitrina, sortie M1 Flon, av. Mercier > ou 30 septembre @lavitrina.lausanne

Saint-Maurice – Étonnant Berclaz de Sierre! Pour « Meat O Man », il questionne les relations avec le monde bovin et nous invite à un face-à-face original avec la peau de l’animal. Oblique, Grand-Rue 61 > ve 6 oct. www.galerieoblique.ch

Lausanne – « Comment penser un lieu qui ne soit pas fait pour soi… »? Quelle réponse donner à ce white rectangle de la vitrine? Margot Sparkes et Guillaume Baeriswyl nous déstabilisent avec ce « Deux pattes bon! Quatre pattes mieux! » La Placette, rue Pré-du-Marché 19 > lu 2 oct www.laplacette.ch

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