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Michelin inaugure le premier démonstrateur de production de butadiène biosourcé

by Nouvelles
Michelin inaugure le premier démonstrateur de production de butadiène biosourcé

C’est une étape importante qui vient d’être franchie dans la course aux pneus verts lancée par Michelin. Le fabricant clermontois a inauguré, vendredi 19 janvier, sur son site de Bassens (Gironde), le premier démonstrateur de production de butadiène à partir de bioéthanol. Sa construction avait été lancée en 2019, avec l’IFPEN et la société Axens, mais le projet a été lancé en 2013. Au total, 80 millions d’euros ont déjà été investis, avec le soutien de l’Ademe, de la région Nouvelle-Aquitaine et de la communauté urbaine de Bordeaux.

Le butadiène est un des nombreux dérivés du pétrole. Chaque année, douze millions de tonnes sont produits dans le monde, dont 40 % vont à la fabrication d’élastomères destinés au marché des pneumatiques, le reste étant utilisé dans de nombreuses applications, dans la construction, le textile, avec le nylon, ou encore l’élaboration de résines et de vernis.

Le démonstrateur est aujourd’hui en capacité de produire entre 20 et 30 tonnes de butadiène biosourcé. Ce n’est pas beaucoup, mais suffisant pour “prouver sa viabilité technologique et économique”, fait valoir Michelin, en estimant que cela “ouvre la voie à la commercialisation à l’échelle mondiale de ce nouveau procédé” et au développement d’une nouvelle filière pour le caoutchouc synthétique. L’objectif est d’atteindre rapidement une capacité de production de 100 000 tonnes par an, mais aucune date n’a été fixée.

Pour l’instant, le bioéthanol est issu de déchets agricoles (maïs, betteraves) ou de biomasse de bois, mais Michelin travaille aussi sur un projet permettant d’en produire à partir de captage de CO2 industriel.

Aujourd’hui, le groupe estime déjà à 30 % la part de matériaux biosourcés et renouvelables dans ces pneus, en incluant notamment l’utilisation de caoutchouc naturel issu de l’hévéa. Avec l’arrivée de butadiène biosourcé, elle monterait à 44 %. C’est dire l’importance des travaux qui sont menés à Bassens, alors que le groupe s’est engagé à produire un pneu “100 % durable, tout au long de son cycle de vie” d’ici à 2050, avec un taux de 50 % d’ici à 2030. La plupart de ses concurrents se sont engagés sur cette voie du pneu vert, mais Michelin estime disposer d’une longueur d’avance.

Il mène d’ailleurs plusieurs autres chantiers pour y parvenir. Il planche notamment sur l’utilisation de tiges de maïs ou d’écorce de riz pour remplacer la silice que l’on trouve dans les pneus et qui sert à améliorer les roulements. Michelin travaille également avec le français Carbios, dont il est actionnaire pour recycler le polytéréphtalate d’éthylène (PET), un plastique contenu dans ses pneus.

L’emploi de butadiène biosourcé devrait également permettre à Michelin d’aller plus vite dans la réduction de ses émissions de CO2, qu’il compte diviser par deux d’ici à 2030 par rapport à 2010. Une tonne de butadiène biosourcé devrait permettre d’économiser environ 1,6 tonne de CO2.
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