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Mikel G. Gurpegui: Critique de ‘Godland’ (2022): Paysage intimidant

Mikel G. Gurpegui: Critique de ‘Godland’ (2022): Paysage intimidant

2023-08-14 21:16:54

Il ne peut y avoir de film moins estival sur le panneau d’affichage que celui-ci. Aux antipodes de la légèreté et de la chaleur, l’œuvre de l’Islandaise Hlynur Palmason est austère et sérieuse, un dur voyage à travers les paysages froids et déboisés de l’Islande, une descente sans prise dans les ténèbres de l’esprit humain.

Godland

  • Danemark. 2022. (12). Drame.

  • Réalisation et scénario :
    Hlyn Palmason

  • Interprètes :
    Ingvar Eggert Sigurdsson, Elliott Crosset Hove, Vic Carmen Sonne.

  • La photographie:
    Maria von Hausswolff.

  • Musique:
    Alex Zhang Hungtaï

Dans son quatrième long métrage, Palmason répète de son film précédent, “Un jour blanc, blanc”, acteur (Ingvar Sigurdsson, ici en tant que guide local) et paysage, cette Islande sauvage et perdue, de plus en plus protagoniste de son travail. ‘Godland’ est basé sur la découverte (réelle ou fictive ?) de photographies prises par un prêtre danois à la fin du 19e siècle alors qu’il traversait une île isolée d’Islande, entre ses landes humides et un volcan, pour y établir une église.

L’histoire donne lieu à une immersion dans le paysage grandiose d’une nature belle et terrible, tandis que ses personnages laconiques (le jeune prêtre qui se perd de plus en plus, le guide vétéran avec qui il ne se comprend pas et les autres) vivent une aventure insensée, tandis que style de ‘Aguirre, la colère de Dieu’, et avec des échos lointains de ‘western’. « Godland » aborde des questions majeures telles que les tensions entre les masculinités, les inquiétudes entre les communautés, les fissures dans la foi ou la petitesse de l’être humain face à la grandeur du monde.

Il est vrai que ce prix Zabaltegi-Tabakalera n’est pas facile à voir. Il faut un effort pour accompagner certains personnages inconfortables, antipathiques et avec quelques sketchs qu’il faut compléter. Il y a des moments où sa rocaille submerge et ses silences pèsent. Mais la force de la proposition finit par s’imposer, l’écrasante de son abîme. Hlynur Palmason propose une œuvre majeure avec un équilibre étonnant entre ses images précises (contraintes au format 1:1.33 aux bords arrondis) et les turbidités qu’il exprime.



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