La première chose qui frappe quand on regarde Mikel Landa déambuler, tout sourire, aux côtés de ses nouveaux équipiers au sein du “skybar” de l’hôtel réquisitionné par Soudal Quick-Step à Calpe, c’est sa taille. Le Basque, 34 ans depuis le mois de décembre, est un format de poche qui ne semble pas mesurer les 172 centimètres que renseigne sa fiche d’identité.
Mais l’Espagnol n’en a cure. L’essentiel de son palmarès, il l’a écrit sur les pentes des cols de France, d’Italie et d’Espagne, là où l’oxygène se raréfie et où chaque kilo pèse encore plus lourd que d’habitude.
“Le paysage est splendide” dit-il en préambule à notre entretien, le regard tourné vers le Peñon de Ifach, le majestueux rocher de la Costa Blanca. “Et l’ambiance est excellente dans cette équipe.”
Deux fois quatrième du Tour
Celui que l’on a souvent critiqué pour ses choix tactiques l’assure : il est là pour se fondre dans le collectif du Wolfpack. “Quand Patrick Lefevere m’a contacté cet été, il m’a dit qu’il avait confiance en moi, qu’il estimait que je remplissais toutes les cases pour intégrer ce groupe. Bien sûr, je ne suis pas avec eux depuis longtemps mais j’ai déjà pu constater que la notion de famille est importante ici. J’ai hâte de passer du temps avec tous ces gars.”
“Remco me parle même en espagnol.”
Assis à quelques mètres de là, le CEO de Soudal Quick-Step s’empresse de glisser un mot à l’attention de sa recrue phare “Nous n’avons pas acheté un chat dans un sac” lance-t-il. “Mikel Landa n’a pas que son expérience pour lui. Il a un immense palmarès sur les grands tours. On avait besoin d’un gars comme lui pour épauler Remco.”
C’est vrai que la ligne de statistiques de l’Espagnol en jette : deux fois quatrième de la Grande Boucle (en 2017 et en 2020), il est monté à deux reprises sur le podium du Giro (troisième en 2015 et en 2022). Il connaît donc la chanson et, finalement, il ne lui manque plus qu’une performance chez lui, à la Vuelta, pour boucler la boucle. “J’espère que ce sera pour cette année” lance celui qui sera leader au Tour d’Espagne, dont il a pris la cinquième place l’an dernier.
Lieutenant de Fabio Aru et de… Chris Froome
Mais avant de penser à ses intérêts personnels, le grimpeur de Murgia entend bien se mettre à plat ventre pour amener Remco Evenepoel le plus haut possible au Tour de France. “J’ai déjà contribué aux succès de champions sur des grands tours. Je sais comment gérer ces courses si particulières. Je n’ai plus la même explosivité qu’avant mais j’ai des choses à donner à Remco” assure-t-il.
En jetant un œil dans le rétroviseur, on se rend compte qu’il a aidé l’Italien Fabio Aru à remporter la Vuelta en 2015. On se souvient aussi qu’il fut l’un des lieutenants de Chris Froome, lorsque celui-ci gagna le Tour en 2016 et qu’il fut même son tout dernier appui en montagne, douze mois plus tard, lorsque lui-même termina au pied du podium. “Bref, il a tout pour m’aider” résume Remco Evenepoel.
”Le contact entre nous s’est fait naturellement. Remco m’a accueilli à bras ouverts. D’ailleurs, il ose même me parler en espagnol. Cela montre qu’il ne laisse rien au hasard” poursuit Landa. Pour renforcer cette alchimie naissante, le Basque collera une partie de son programme à celui du champion de Belgique. “Nous ferons ensemble les tours d’Algarve et du Pays basque.”
“Plus nous passerons de temps ensemble sur le vélo, mieux ce sera. Il faut que je puisse sentir ce dont Remco a besoin. C’est un champion, il l’a déjà montré. Et je suis frappé par son ambition, sa détermination. Il sait exactement ce qu’il veut et consent à faire les sacrifices nécessaires pour y parvenir. Je découvre seulement mes équipiers mais j’ai déjà remarqué qu’il y a beaucoup d’attentes autour de Remco. Lui-même se met énormément de pression. C’est bien mais il faut aussi pouvoir parfois s’en détacher. Ce sera mon rôle, aussi, de l’y aider si je vois qu’il en manifeste le besoin. L’aider à aller le plus haut possible constitue un très beau défi pour moi. J’ai hâte que la saison commence.”
Pour que Mikel Landa puisse agir avec Remco Evenepoel comme il l’a fait avec Chris Froome, quadruple lauréat de la Grande Boucle. Le sélectionneur Sven Vanthourenhout a reconnu le parcours des Jeux olympiques de Paris : “Cela ressemble à une classique… flamande”.
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