Milei publie un décret contenant 300 mesures pour déréglementer l’économie argentine

Milei publie un décret contenant 300 mesures pour déréglementer l’économie argentine

2023-12-21 10:52:33

Le président argentin, l’ultralibéral Javier Milei, a ordonné la déréglementation de l’économie à travers un décret par lequel il modifie ou abroge plus de 300 réglementations, dont la loi sur les loyers et le régime du travail, ce qui a déclenché une protestation spontanée devant le Congrès.

“Ces réformes, dont je n’ai cité que 30 sur plus de 300 incluses, font partie de celles envisagées dans le décret”, a annoncé Milei dans un discours diffusé à la radio et à la télévision.

“L’objectif est d’entamer le chemin de la reconstruction du pays, de rendre la liberté et l’autonomie aux individus et de commencer à démanteler l’énorme quantité de réglementations qui ont arrêté, entravé et entravé la croissance économique de notre pays”, a-t-il ajouté entouré de son cabinet. ministres.

Les abrogations incluent des réglementations qui empêchent la privatisation des entreprises publiques, telles que la compagnie pétrolière YPF ou Aerolíneas Argentinas. Le système de soins médicaux privés sera également réformé.

Grave crise économique

Parmi les nombreuses mesures, on envisage la modification du droit des sociétés afin que les clubs de football puissent devenir des sociétés anonymes, et les services Internet par satellite sont déréglementés pour permettre l’entrée de sociétés comme Starlink, propriété d’Elon Musk.

«Au cours des cent dernières années, les hommes politiques se sont efforcés d’étendre le pouvoir de l’État au détriment des bons Argentins. Notre pays, qui dans les années 1920 était la première puissance mondiale, a été impliqué au cours des cent dernières années dans une série de crises qui ont toutes la même origine : le déficit budgétaire”, a justifié le président dans son discours. L’Argentine traverse une grave crise économique, avec une inflation annuelle de plus de 160 % et un taux de pauvreté qui dépasse 40 %.

Milei, qui a accédé à la présidence le 10 décembre, avait déjà présenté la semaine dernière un vaste plan d’austérité, qui comprend la suppression des subventions aux transports et aux tarifs des services publics et paralyse la construction d’ouvrages d’infrastructure financés par l’État. L’objectif est de réduire les dépenses publiques de l’équivalent de 5% du produit intérieur brut.

La monnaie a également été dévaluée de plus de 50 %. Dans différents quartiers de Buenos Aires, les annonces de ce mercredi ont été accueillies par des bruits de casseroles et de protestations. Au fil des heures, des milliers de personnes sont descendues spontanément dans les rues à proximité du Congrès pour exprimer leur rejet.

«Je suis ici parce que le décret me terrifie. “Je suis venu pour y mettre un frein, pour que la rue donne le ton”, a déclaré à l’AFP Nicolás Waiselbaum, un enseignant de 48 ans. Leopoldo Maldonado, un étudiant de 25 ans, a déclaré que “les mesures sont très négatives”. «Je suis particulièrement préoccupé par la loi sur les loyers et la réforme du travail. Il est déjà très difficile pour les jeunes d’obtenir un emploi stable, et si cela se produit dix jours après leur prise de fonction, a-t-il déploré.

mouvements à gauche

Plus tôt dans l’après-midi, avant le discours présidentiel, les mouvements sociaux de gauche ont organisé leur première manifestation contre le gouvernement, sous un vaste déploiement de forces de sécurité. «Ce message n’est pas surprenant car ce n’est rien que Milei n’a pas dit qu’il allait faire pendant la campagne. Mais il est surprenant que la mesure soit prise de cette manière, avec un décret d’urgence”, a déclaré à l’AFP la politologue Lara Goyburu.

«Je pense que l’espoir de beaucoup de ses électeurs était que les institutions argentines mettent un terme à ces choses. Et aujourd’hui, peut-être qu’ils constatent que tout ce qui a été promis va être fait”, a-t-il ajouté.

Le décret a été publié à minuit au Journal officiel, le rendant ainsi effectif. Cependant, il doit être soumis au Congrès pour analyse par une commission bicamérale dans les 10 jours. Il ne serait invalidé que s’il était rejeté par la Chambre des députés mais aussi par le Sénat, a expliqué à l’AFP le constitutionnaliste Emiliano Vitaliani.

Le parti d’extrême droite de Milei, La Libertad Avanza, ne dispose que de 40 des 257 sièges de la Chambre des députés et de sept des 72 sièges du Sénat. La coalition de centre-droit Ensemble pour le changement, partiellement alliée à Milei, compte 81 députés et 24 sénateurs. Il y a également 26 députés et huit sénateurs dissidents du péronisme ou appartenant à des partis provinciaux. Le péronisme, dans l’opposition, constitue la première minorité dans les deux chambres, avec 105 députés et 33 sénateurs. La gauche compte cinq députés.



#Milei #publie #décret #contenant #mesures #pour #déréglementer #léconomie #argentine
1703146642

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.