Le prix Nobel de la paix 2023 a été décerné vendredi à Narges Mohammadi, militante iranienne actuellement emprisonnée en Iran. Cette décision a vivement été dénoncée par la République islamique, où des femmes luttent pour leurs droits malgré une répression violente.
Née en 1972, Narges Mohammadi est une militante et journaliste récompensée pour son combat contre l’oppression des femmes en Iran et sa lutte pour la promotion des droits humains et la liberté pour tous. Elle est vice-présidente du Centre des défenseurs des droits de l’Homme fondé par Shirin Ebadi, également prix Nobel en 2003.
Narges Mohammadi a été condamnée et emprisonnée à de nombreuses reprises au cours des 25 dernières années en raison de son engagement contre le voile obligatoire pour les femmes et contre la peine de mort en Iran.
À l’annonce de sa distinction, l’ONU a demandé sa libération et la présidente du comité Nobel norvégien, Berit Reiss-Andersen, a appelé l’Iran à agir dignement en la libérant.
La réaction officielle du ministère iranien des Affaires étrangères a été très critique envers cette décision, qualifiant Narges Mohammadi de personne coupable de violations répétées des lois et d’actes criminels. Le ministère a également dénoncé cette décision comme un acte politique impliquant certains gouvernements européens.
Cette récompense est perçue comme une gifle pour le régime iranien, qui a déclaré la guerre à son propre peuple selon certains opposants. Le soulèvement « Femme, Vie, Liberté », violemment réprimé, a accéléré le processus de démocratie, de liberté et d’égalité en Iran.
La contestation se poursuit en Iran malgré les risques, posant un défi majeur aux autorités du pays. Le prix Nobel de la paix récompense également les centaines de milliers de personnes qui ont manifesté contre les politiques discriminatoires et oppressives du régime théocratique envers les femmes.
Cette récompense est saluée par la famille de Narges Mohammadi comme un moment historique pour le combat pour la liberté en Iran. Plusieurs personnalités internationales, dont le président français Emmanuel Macron et le secrétaire général de l’ONU António Guterres, ont également félicité la lauréate.
Narges Mohammadi est considérée comme une détenue d’opinion par Amnesty International. Elle est incarcérée depuis 2021 et n’a pas vu ses enfants depuis huit ans. Malgré cela, elle continue à se battre pour ses convictions et déclare n’avoir presque aucune perspective de liberté.
Le prix Nobel de la paix sera remis le 10 décembre dans la capitale norvégienne. Il s’agit de la cinquième fois qu’il est attribué à des militants emprisonnés.
