Mobilisation des agriculteurs en Suisse : divergences et revendications

Mobilisation des agriculteurs en Suisse : divergences et revendications

La Suisse connaît une forte mobilisation des agriculteurs ce week-end, avec des actions menées dans tout le pays. Alors qu’ils cherchent à se faire entendre, les agriculteurs doivent également s’accorder sur leurs revendications et les prochaines étapes du mouvement. Des divergences, parfois anciennes, refont surface.

Les quelque 50’000 exploitations agricoles du pays sont représentées par plusieurs associations, réparties par canton, région et secteur (lait, viande, céréales, etc.). Au niveau national, l’Union suisse des paysans (USP), regroupant presque l’intégralité des familles paysannes, les représente.

Suite aux récentes révoltes paysannes en France, l’USP a soumis une pétition il y a deux semaines au conseiller fédéral Guy Parmelin et aux grandes enseignes de distribution. Cette pétition demande une meilleure considération de la réalité sur le terrain et une augmentation des prix payés aux producteurs de 5 à 10%.

Cependant, cette pétition aux revendications assez larges a recueilli plus de 65’000 signatures en quelques jours, provoquant des tensions au sein même de l’USP, notamment avec le syndicat Uniterre, membre de l’USP.

Uniterre, représentant environ mille familles paysannes principalement en Suisse romande, critique ouvertement l’USP pour sa position jugée trop timide. Le syndicat appelle à un changement systémique en profondeur, prônant davantage de protectionnisme aux frontières et une augmentation beaucoup plus importante des prix payés aux producteurs.

Cette opposition entre l’USP et Uniterre n’est pas nouvelle, mais le contexte actuel semble la raviver. De plus, un nouveau mouvement agricole, “Révolte Agricole Suisse”, dirigé par Arnaud Rochat, un agriculteur vaudois de 24 ans, fait également surface. Ce mouvement, né sur les réseaux sociaux, réclame un changement radical et une plus grande fermeté dans les revendications agricoles.

Il reste à voir si de nouvelles revendications émergeront et seront portées au niveau national, mais une chose est certaine : les agriculteurs veulent désormais être directement entendus, sans passer systématiquement par les canaux traditionnels.

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