2024-11-21 15:58:00
Du 13 au 15 novembre dernier, j’ai eu le privilège de participer à un atelier à Lomé, au Togo, réunissant 36 journalistes culturels d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Organisé par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), cet événement visait à sensibiliser et outiller les professionnels des médias sur les enjeux cruciaux de la découvrabilité des œuvres culturelles africaines.
Une sélection prestigieuse
Sur plus de 400 candidatures reçues, seuls 36 d’entre nous, issus d’une douzaine de pays, ont été sélectionnés. Ce chiffre témoigne de l’importance que nous, journalistes culturels, accordons à notre rôle dans la promotion et la valorisation des industries créatives africaines. Être parmi les heureux élus était déjà une fierté, mais vivre cette expérience fut encore plus marquant.
L’Atelier a été animé par des personnalités du journalisme et des industries culturelles :
– Anaclet Ndong Ngoua (Gabon),
– Lacinan Ouattara (Côte d’Ivoire),
– Kanel Engandja-Ngoulou (Directeur de la langue française et de la diversité culturelle à l’OIF),
– et Eustache Agboton, expert de la plateforme Noocultures.info.
Leurs interventions nous ont permis de revisiter les fondamentaux du journalisme, tout en approfondissant notre compréhension des enjeux liés aux industries culturelles et créatives. Surtout, nous avons exploré le concept de ‘’découvrabilité’’ : comment rendre visible et accessible le contenu culturel africain sur les plateformes numériques, un défi essentiel à l’ère du digital.
Parmi les temps forts de cet atelier, la visite du Musée Paul Ahyi et de l’atelier du sculpteur togolais Doji Kwami Abgetoglo (lauréat en sculpture des Jeux de la Francophonie 2023) a été une expérience mémorable. Ces visites nous ont permis de connecter théorie et pratique, en découvrant des lieux emblématiques et en produisant du contenu journalistique directement inspiré de ces rencontres.
Des retrouvailles marquantes
Un autre moment fort pour moi a été de faire la rencontre deux confrères mondoblogueurs de ma promotion 2020 : Saiba Ngousmon du Tchad et Bulonza Enock Elie de la RDC. Retrouver des collègues avec qui j’ai partagé une aventure numérique est toujours une source d’énergie et d’inspiration.
Cet atelier n’était pas seulement une occasion d’apprendre ; c’était une véritable expérience humaine. J’ai été nourri par les connaissances des formateurs, mais aussi par les échanges riches avec mes confrères participants. À Lomé, j’ai non seulement appris, mais j’ai aussi gagné une famille. Désormais, au-delà du professionnel, nous sommes liés par une passion commune et un objectif : porter haut les couleurs de la culture africaine.
Cette expérience, je la garde précieusement, et elle continuera d’enrichir mon parcours de journaliste culturel engagé.
Rencontre avec Anastasia Volokh
Dans l’avion qui me ramenait de Lomé à Dakar, j’ai eu une rencontre des plus inattendues. Assise à côté de moi se trouvait Anastasia Volokhune artiste russe qui réside à Dakar. D’emblée, son allure et son regard curieux m’ont intrigué. La conversation s’est rapidement engagée, et ce qui n’était qu’un échange de banalités a vite pris une tournure beaucoup plus enrichissante.
Anastasia est une artiste, passionnée par les récits et les rencontres humaines. Tout en discutant, elle m’a expliqué sa démarche artistique : elle dessine les personnes avec lesquelles elle parle, capturant non seulement leurs traits, mais aussi l’essence de l’échange. J’ai été agréablement surpris lorsqu’elle m’a proposé de faire mon portrait. Curieux et flatté, j’ai accepté. Pendant qu’elle esquissait, son crayon dansant sur le papier, notre conversation s’est approfondie.
J’ai aussi appris qu’Anastasia faisait partie des artistes exposants du OFF de la Biennale de Dakar 2024, un événement incontournable pour les amateurs d’art contemporain en Afrique. Elle m’a décrit son installation comme une exploration des liens invisibles entre les individus, une célébration des différences et des croisements culturels. Ses œuvres, m’a-t-elle dit, racontent des histoires, et j’ai réalisé que, d’une certaine manière, en m’offrant ce portrait, elle intégrait une part de mon histoire à son univers créatif.
Lorsque l’avion a amorcé sa descente, elle m’a tendu son dessin. Le voir m’a ému : elle avait saisi plus que mon visage ; elle avait capturé une part de moi que même les mots peinent à exprimer. Anastasia m’a remercié pour notre échange, mais c’est moi qui suis sorti enrichi de cette rencontre. Nous avons échangé nos contacts, et je sais déjà que je ne manquerai pas de visiter son exposition à la Biennale. Cette rencontre inattendue, dans un espace si ordinaire, a transformé ce vol en un moment extraordinaire.
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