Montre de récupération FEPS – Mondoworker

Montre de récupération FEPS – Mondoworker

2023-01-19 12:41:37

par Gianpiero Magnani

A la FEPS (Fondation pour les études progressistes européennes) a lancé un projet intéressant nommé Montre de récupération qui propose, avec plus d’analyses, d’examiner les impacts sociaux des différentes politiques de mise en œuvre des PNRR nationaux. L’étude analyse notamment les mesures contenues dans les plans de relance et de résilience prises par certains États[1] de l’Union européenne, les problèmes critiques rencontrés et les différentes manières d’utiliser les fonds, offrant des éclairages spécifiques sur les politiques individuelles : parmi ceux-ci, certains rapports[2] ils portent sur l’étude de la bonne transition numérique et environnementale dans le monde du travail, le rôle joué par le PNRR dans les politiques de l’enfance[3] et l’impact des mesures visant à réduire les inégalités territoriales.

Le projet FEPS implique un réseau de chercheurs et d’universités en Italie, dont l’Institut universitaire européen de Florence, l’Institut des sciences du Gran Sasso et le Forum de la diversité des inégalités ; en décembre, il a été mis à l’honneur lors d’une conférence, organisée par la FEPS et le Forum Inégalité Diversité, qui s’est tenue au CNEL et dont l’intégralité peut être revue sur la chaîne YouTube de ce dernier[4].

L’Italie, en particulier, est celle qui, parmi les pays européens, a décidé de s’endetter le plus[5]en utilisant toutes les ressources mises à disposition par UE de nouvelle générationmême les endettés[6]; L’ensemble du plan est présenté comme une opération imposante, non seulement pour les énormes ressources mises à disposition[7]mais surtout pour le réseau complexe d’institutions impliquées, avec une construction centralisée mais avec des applications qui impliquent directement les territoires locaux.

Dans cette phase, on l’a observé, il s’agit notamment d’effectuer un pré-suivi de l’impact potentiel des plans déjà élaborés et en cours de mise en œuvre. Parmi les analyses à mener, la transition écologique doit être déclinée selon les critères de neutralité climatique, de stabilité de l’emploi et des revenus, et de durabilité environnementale ; il faut étudier l’impact potentiel de la transition écologique sur le travail, mais aussi le “gender blindness” et l’inégalité des soins qui représentent les plus grands défis de la pandémie. En particulier, des asymétries territoriales et intra-régionales (non seulement entre régions mais au sein d’un même territoire régional) et entre classes sociales sont constatées[8].

Au sein des six missions, une attention particulière a été accordée dans le Recovery Watch à une lecture féministe de la cure[9], menée pour huit pays européens, dont il ressort que la question de l’accompagnement dans les différents plans nationaux est traitée avec moins de moyens que les transitions verte et numérique ; le traitement est alors considéré comme un coût plutôt qu’une valeur : or une reprise socialement durable, a-t-on observé, est incomplète si l’idée d’un société de soins. L’accent a également été mis sur les politiques de la petite enfance, qui sont fondamentales à la fois pour l’emploi et l’inclusion sociale, et peu de pays se rapprochent de l’objectif de la stratégie européenne d’aide[10]: L’Italie a alloué trois milliards aux politiques de garde d’enfants et parmi les objectifs il y a la création d’ici 2025 de plus de 264 000 places entre les écoles maternelles et les jardins d’enfants.

La conférence au CNEL a également mis en évidence la difficulté pour notre pays de suivre et d’évaluer : l’Italie n’a pas de tradition de suivi, et en particulier de suivi participéni d’évaluation pour pouvoir corriger « au pas de course » les choses qui ne vont pas.

Trois dimensions s’avèrent particulièrement importantes : la dimension territoriale, la participation au débat public (à différents niveaux et qui fait particulièrement défaut dans notre pays), la gouvernance à plusieurs niveaux (très centralisée en Italie) avec le nécessaire renouvellement de l’administration publique . A quel point, alors, les mesures du PNRR sont-elles “localisées” ? Les politiques, c’est-à-dire par les gens mais dans le lieux : c’est le thème d’une étude[11] spécifique qui compare l’Italie, l’Espagne et le Portugal sur les politiques de cohésion.

La comparaison entre ces trois pays a permis de suivre la mise en œuvre effective du PNRR pour comprendre s’il aide ou non les politiques de cohésion territoriale : l’Italie, notamment, a déclaré consacrer 49,55 % des fonds à la cohésion territoriale, dont 40 % au Sud (pour 82 milliards d’euros), mais il y a un problème de fossé institutionnel entre le Nord et le Sud qui n’a pas été pris en compte car la plupart des fonds sont alloués par appels d’offres, or de nombreuses communes n’ont pas les compétences nécessaires en matière d’aménagement : c’est ce que Gianfranco Viesti a défini comme “un total à la recherche de compléments”[12], qui a produit une sélection compétitive qui s’effectue heureusement au sein de groupes de régions proches les unes des autres, mais qui risque en tout cas d’accroître encore les inégalités territoriales plutôt que de les réduire. L’Espagne, pour sa part, a déclaré consacrer 55,94 % de ses ressources à la cohésion territoriale, mais en ciblant les zones les plus dépeuplées car elle a identifié le défi démographique comme une priorité ; Le Portugal, en revanche, ne mentionne même pas les zones marginalisées, mais affirme consacrer 46,64 % de ses ressources à la cohésion sociale et territoriale.

Le tableau est encore plus complexe si l’on passe ensuite de la situation macro-territoriale à une analyse de la situation micro-territoriale, où l’on trouve une multiplicité d’interventions sur des zones marginalisées qui sont d’ailleurs diversement définies : la dimension micro-territoriale en fait révèle une situation de fragmentation, tant des interventions que de la définition même des zones marginalisées ; on parle parfois de zones de montagne, de zones rurales, du Sud, de territoires sous un certain nombre d’habitants, nombre qui varie cependant selon les contextes (trois mille dans certains cas, cinq mille dans d’autres) , et ainsi de suite. La stratégie SNAI pour les zones internes n’est que partiellement mentionnée.

L’hétérogénéité sectorielle affecte également l’utilisation des ressources, pour laquelle, par exemple, une plus grande attention est accordée au secteur de l’énergie qu’à l’industrie automobile ; et la présence sur place des compétences nécessaires à la réalisation des investissements : certains pays sont en pointe, comme la Suède, l’Espagne et l’Allemagne ; il est donc nécessaire deAgence européenne de politique industrielle publiquecapable de gouverner la transition numérique et environnementale, tout en garantissant la protection nécessaire aux secteurs exposés.

Il y en a un en particulier perspective multidimensionnelle des inégalités qui nécessite une intégration des politiques face à la grande hétérogénéité des interventions et des projets. Il ne faut pas oublier, en effet, que le PNRR a pour objectifs la récupération et le résilienceet qu’il faut faire les deux ensemble : imaginer plus de résilience sans reprise, limiter les interventions par exemple à des travaux d’entretien sans avoir d’orientations claires pour le développement économique (dans lequel le secteur manufacturier a un effet multiplicateur sur l’emploi), c’est une grave erreur, car se concentre uniquement sur la relance économique sans tenir compte des problèmes résultant de la redistribution non linéaire des travailleurs due aux transitions numérique et environnementale.

[1] Une version, pour l’instant uniquement en anglais, est disponible à ce lien :

[2]

[3]

[4]

[5]

[6] country_overview.html?country=Italie

[7]

[8]

[9]

[10]

[11]

[12] Voir aussi les considérations de Viesti sur le lien



#Montre #récupération #FEPS #Mondoworker
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