Montréal met en vente l’îlot Voyageur Sud pour un minimum de 20 millions de dollars.

Montréal met en vente l’îlot Voyageur Sud pour un minimum de 20 millions de dollars.

Montréal met officiellement en vente l’îlot Voyageur Sud et demande au minimum 20 millions de dollars. Ce vaste projet de transformation, qui s’installera dans un quartier aux besoins criants, devra comme prévu faire une place importante au logement social et abordable.


Dans un document publié sur le Système électronique d’appel d’offres du gouvernement du Québec (SEAO), l’administration Plante réitère d’emblée que le projet devra être entièrement locatif et prévoir un « ratio minimal » de 20 % de logements sociaux et de 20 % de logements abordables. Montréal révèle que le montant de la vente ne pourra « en aucun cas être inférieur » à 20 millions, sous peine de refus automatique.

Sur X, lundi, la mairesse Valérie Plante a parlé d’un dossier « gagnant-gagnant » pour le privé et la Ville, jugeant que « dans un contexte de crise du logement et où les taux d’intérêt demeurent élevés, on offre un des terrains les plus stratégiques de Montréal à une fraction du prix, avec des modalités rentables ».

« On se donne les moyens pour que ça se construise de façon rapide et efficace », a-t-elle fait valoir, en certifiant que l’appel d’offres a été monté pour « qu’il suscite un fort intérêt auprès du marché ».

En janvier, Montréal avait évoqué qu’elle souhaitait un complexe de 700 appartements pour remplacer l’ancienne gare d’autocars située coin Berri et de Maisonneuve, dans un quartier où les besoins en matière de logement sont criants. Ce chiffre ne se retrouve toutefois pas dans l’appel d’offres. La mairesse Plante avait affirmé vouloir un début de chantier à l’été 2025.

L’îlot Voyageur, qui accueille ce bâtiment en décrépitude, appartient depuis 2018 à la Ville, celle-ci l’ayant racheté du gouvernement pour 18 millions. La municipalité devait initialement lancer un appel d’offres avant la crise sanitaire, mais le processus a été retardé. « Après la pandémie, on a vu que les scénarios sur la table contenaient trop de bureaux pour la réalité actuelle », affirme le responsable de l’habitation, Benoit Dorais.

Des critères

Plusieurs conditions sont mises de l’avant, dont un rez-de-chaussée aménagé pour « renforcer le dynamisme socio-économique du secteur ». Plus clairement, Montréal privilégie la présence de cafés et de terrasses, et prévient que les aménagements devront « éviter les recoins et alcôves propices aux incivilités ».

Les promoteurs sont aussi invités à « accorder une attention particulière à la façade du boulevard Maisonneuve, laquelle revêt une importance cruciale en raison de son interface avec le parc Émilie-Gamelin ». « On veut projet qui va contribuer au milieu. C’est ça qui est important », résume Benoit Dorais.

Enfin, il serait mieux de préconiser des volumes de grande hauteur, dit la Ville, qui y voit une façon de « fermer la perspective et d’encadrer l’espace public », d’autant plus que le futur bâtiment pourra être vu depuis le belvédère du mont Royal.

Côté mobilité, on soutient que l’idéal serait de connecter l’édifice au métro, mais surtout de concentrer les accès en voiture sur la rue Saint-Hubert, « de sorte à limiter les accès directs par les rues Berri et de Maisonneuve ».

La présence d’un chantier en cours de la Société de transport de Montréal (STM), qui remplace depuis 2022 le système d’étanchéité du toit souterrain de la station Berri-UQAM, devra aussi être prise en compte. Le chantier de l’îlot Voyageur Sud « pourrait être impacté » par ces travaux, selon l’administration.

De l’autre côté de la rue Berri, Hydro-Québec souhaite également ériger un poste électrique en plein cœur du quartier, ce qui soulève d’importantes critiques, rapportait La Presse en janvier. On trouve actuellement un espace gazonné à cet endroit.

Les délais décriés

Dans l’opposition, on déplore surtout les délais autour du projet. « Après avoir erré six ans avec le site de l’îlot Voyageur, Projet Montréal s’est accordé le luxe de lancer l’appel d’offres visant à le développer trois mois après en avoir fait l’annonce en grande pompe. L’administration Plante a une perception du temps qui n’a pas lieu d’être en pleine crise du logement », affirme le conseiller Julien Hénault-Ratelle.

La mairesse Plante avait initialement annoncé le 12 janvier dernier la publication imminente d’un appel d’offres. Le tout aura donc pris près de deux mois et demi de retard.

« Les délais, couplés aux contraintes préalables imposées aux développeurs ainsi qu’aux impacts occasionnés par les nombreux chantiers aux alentours du site, nous rendent pessimistes quant au futur de ce projet si essentiel », estime M. Hénault-Ratelle.

L’histoire jusqu’ici

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