2024-07-22 20:57:37
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La journaliste russo-américaine de Radio Free Europe/Radio Liberty, Alsu Kurmasheva, qui est en détention après avoir été accusée d’avoir violé la loi russe sur les agents étrangers, assiste à une audience au tribunal de Kazan, en Russie, le 31 mai. Alexey Nasyrov/Reuters
Un tribunal russe a condamné Alsu Kurmasheva, une journaliste russo-américaine travaillant pour Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL), une station de radio financée par les Etats-Unis, à six ans et demi de prison pour avoir diffusé de fausses informations sur l’armée russe, a révélé le tribunal lundi.
Un porte-parole du tribunal de Kazan, dans le sud du pays, a déclaré que la sentence avait été prononcée vendredi à l’issue de deux jours de procédure. Son avocat n’a pas immédiatement répondu à une question de Reuters sur son intention de faire appel et l’ambassade des Etats-Unis n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires.
Vendredi, un autre tribunal d’Ekaterinbourg a condamné un autre citoyen américain, le journaliste du Wall Street Journal Evan Gershkovich, à 16 ans de prison pour espionnage, à l’issue d’un procès de trois jours à huis clos. Son journal et les Etats-Unis ont qualifié le procès de mascarade, et Washington a déclaré qu’il travaillait à obtenir sa libération.
Le président-directeur général de RFE/RL, Stephen Capus, a qualifié le procès et la condamnation de Kurmasheva de « parodie de justice ».
« La seule issue juste est qu’Alsu soit immédiatement libérée de prison par ses ravisseurs russes », a déclaré Capus dans un communiqué. « Il est plus que temps que cette citoyenne américaine, notre chère collègue, retrouve sa famille bien-aimée. »
Kurmasheva, 47 ans, vit à Prague et est détenue depuis le 18 octobre, lorsqu’elle a été arrêtée alors qu’elle rendait visite à sa famille dans sa région natale du Tatarstan, en Russie. Elle avait déjà été brièvement détenue l’année dernière alors qu’elle tentait de quitter la Russie, et ses passeports avaient été confisqués.
Un tribunal l’a d’abord reconnue coupable de ne pas avoir déclaré qu’elle possédait un passeport américain, obligatoire en vertu de la loi russe, et l’a condamnée à une amende. Une semaine plus tard, elle a été accusée de ne pas s’être enregistrée comme « agent étranger », accusation pour laquelle elle a plaidé non coupable.
Son mari, Pavel Butorin, qui travaille également pour RFE/RL, a écrit sur X : « Mes filles et moi savons qu’Alsu n’a rien fait de mal. Et le monde le sait aussi. Nous avons besoin qu’elle rentre à la maison. »
Butorin a déclaré que son arrestation était liée à un livre qu’elle avait édité et intitulé « Dire non à la guerre. 40 histoires de Russes opposés à l’invasion russe de l’Ukraine ».
Gershkovich et Kurmasheva font partie d’au moins une demi-douzaine d’Américains condamnés et emprisonnés en Russie, dans le cadre de la plus grande rupture des relations entre Moscou et l’Occident depuis la guerre froide.
RFE/RL, qui diffuse des informations sur l’Europe de l’Est et l’ex-Union soviétique depuis la guerre froide, est financée par le Congrès américain.
La Russie l’a désigné comme un « agent étranger » et une organisation « indésirable », des classifications qui ont des connotations négatives de guerre froide et l’interdisent de fait en Russie.
Depuis l’invasion russe de l’Ukraine en 2022, Moscou a imposé de longues peines de prison aux personnes reconnues coupables d’avoir critiqué la guerre, en vertu d’une loi interdisant la diffusion de fausses informations sur l’armée.
Butorin a demandé au gouvernement américain de considérer Kurmasheva comme détenue à tort, comme Washington considère le cas de Gershkovich, afin d’ouvrir de nouvelles voies diplomatiques pour négocier sa libération. Washington n’a pas lancé de campagne publique similaire demandant sa libération.
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