2024-09-14 15:32:26
La Russie a expulsé six diplomates britanniques, les accusant d’espionnage, marquant une nouvelle escalade dans les relations tendues entre Moscou et Londres. Le Service fédéral de sécurité (FSB) a annoncé vendredi avoir révoqué les accréditations des diplomates, alléguant des “signes de renseignement et d’activités subversives” qui constituent une menace pour la sécurité de la Russie.
Les autorités britanniques ont rapidement rejeté ces accusations, les qualifiant de « totalement infondées » et confirmant que les diplomates avaient déjà quitté la Russie depuis plusieurs semaines. Le gouvernement britannique travaille actuellement à leur remplacement.
Les expulsions ont été révélées peu après l’arrivée du Premier ministre britannique Keir Starmer à Washington pour des discussions avec le président américain Joe Biden. Les discussions devraient porter sur la question de savoir s’il faut autoriser l’Ukraine à cibler le territoire russe avec des armes occidentales à longue portée.
Le FSB russe n’a fourni aucune preuve pour étayer ses accusations mais a accusé le ministère britannique des Affaires étrangères de s’être transformé en une organisation dont la « tâche principale est d’infliger une défaite stratégique » à la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine. L’identité des diplomates expulsés a ensuite été diffusée sur les médias d’État russes.
Un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères a réagi : « Les accusations formulées aujourd’hui par le FSB contre notre personnel sont totalement infondées. Nous n’avons aucun scrupule à protéger nos intérêts nationaux. »
Cette décision intervient après que le Royaume-Uni a expulsé en mai un attaché de défense russe, le qualifiant d’« officier de renseignement militaire non déclaré ». L’ambassadeur russe avait également été convoqué à l’époque.
L’annonce publique de la Russie a coïncidé avec la rencontre très médiatisée de Starmer à Washington. Elle faisait suite à une visite à Kiev du ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy et du secrétaire d’État américain Antony Blinken, où ils ont rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky. L’administration de Zelensky exhorte les alliés occidentaux à assouplir les restrictions sur les frappes à longue portée en Russie.
Les responsables américains ont indiqué que Biden pourrait envisager d’autoriser l’Ukraine à lancer des missiles fournis par l’Occident en profondeur sur le territoire russe, bien qu’aucune décision immédiate ne soit attendue sur les systèmes de missiles tactiques de l’armée américaine (ATACMS). Les discussions portent principalement sur la possibilité pour l’Ukraine d’utiliser des systèmes similaires fournis par la Grande-Bretagne et la France.
Le président russe Vladimir Poutine a prévenu les dirigeants de l’OTAN que la levée de ces restrictions entraînerait une escalade du conflit. « Cela signifierait que les pays de l’OTAN – les États-Unis et les pays européens – sont en guerre avec la Russie », a déclaré M. Poutine. Il a ajouté que Moscou prendrait « les décisions appropriées » en réponse à de telles actions.
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