Vers une nouvelle dynamique au Moyen-Orient ?
Des changements majeurs pourraient se profiler à l’horizon au Moyen-orient, redéfinissant les équilibres régionaux établis depuis la Seconde Guerre mondiale.
Washington pourrait envisager de soutenir la présence continue des deux bases russes en Syrie, un objectif que Moscou cherche à atteindre par le biais de négociations avec le président Ahmad Sharaa, sous la médiation de la Turquie.Les relations russo-américaines semblent s’améliorer depuis le début du second mandat du président américain Donald Trump.
Un signe de ce rapprochement est la pression exercée par l’administration Trump sur le président ukrainien sortant, Volodímir Zelensky, pour mettre fin au conflit avec la Russie. L’accord envisagé reconnaîtrait l’annexion de quatre régions (Donbass, Kherson et Zaporijia) à la Russie et garantirait la non-adhésion de l’Ukraine à l’OTAN.
Cette tendance, qui se fait au détriment de l’Europe, pourrait se répercuter au Moyen-Orient, selon des analystes politiques américains.
Ils estiment que de bonnes relations avec Moscou pourraient contribuer à la stabilité régionale, après un quart de siècle de troubles et de conflits.
Ces analystes pensent que de nouveaux accords préserveraient les intérêts vitaux des États-Unis dans la région, notamment après les récents bouleversements en Syrie. L’effondrement du régime de Bachar al-Assad et la prise de pouvoir par des groupes armés ont porté un coup dur à l’axe de résistance soutenu par l’Iran, qui comprend des factions irakiennes, libanaises, palestiniennes et yéménites.
La situation en Syrie
L’administration américaine adopte une position défavorable envers le « président par intérim » Ahmad Sharaa (Abu Mohammad al-golani), en raison de son passé controversé en tant que chef de « Hayat tahrir al-Sham » (anciennement Front al-Nosra), une organisation classée comme terroriste par les États-Unis.
L’administration Trump a des réserves concernant Ahmad al-Sharaa, arrivé au pouvoir avec le soutien de l’administration américaine précédente, dirigée par le démocrate Joe Biden.
Les républicains se montrent prudents face aux groupes islamistes, contrairement aux démocrates, qui ont même intégré des islamistes au Congrès américain, comme ilhan Omar.
De plus, Trump et ses alliés voient d’un mauvais œil le projet islamique parrainé par la Turquie sous la bannière du « néo-ottomanisme ».
« L’ancien conseiller de Trump, Steve Bannon, a déclaré dans son émission de radio War Room que Trump considère le président turc Recep Tayyip Erdogan comme « l’un des dirigeants les plus dangereux » du monde, qui cherche à « rétablir l’Empire ottoman ». »
Il est important de noter que Trump a qualifié le renversement d’al-Assad de « prise de contrôle unfriendly » de Damas par la Turquie.
Les massacres commis par les partisans d’al-Golani contre les Alaouites et les Chrétiens dans la région côtière de Syrie ont exacerbé la colère de l’administration Trump. Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a condamné les « terroristes islamiques, y compris les djihadistes étrangers qui ont assassiné des personnes dans l’ouest de la Syrie », affirmant que Washington se tient « aux côtés des minorités ».
Cela pourrait inciter Trump à coopérer avec Moscou, qui possède deux bases (aérienne et navale) dans la région côtière de Syrie.
Washington pourrait annoncer son soutien au maintien des bases russes en Syrie, un objectif que Moscou poursuit par le biais de négociations avec al-Sharaa, sous la médiation de la Turquie.
Interrogé sur un rapport suggérant qu’« Israël » fait pression sur l’administration Trump pour autoriser la russie à conserver ses bases militaires en Syrie, un diplomate américain au Moyen-Orient a répondu :
« Eh bien, est-ce que cela va à l’encontre de nos intérêts nationaux ? »
Il a souligné que Trump souhaite un partenariat avec la Russie pour obtenir des résultats sans précédent dans la région.L’ancien ambassadeur américain à Damas, Robert ford, a déclaré que Donald Trump souhaite quitter la Syrie et considère que la présence russe dans le pays pourrait limiter l’influence turque. Il craint également que le retrait des troupes américaines du nord-est de la Syrie n’entraîne l’anéantissement des « Forces démocratiques syriennes », soutenues par Washington, par les forces turques et les groupes islamiques qui les soutiennent.
Une coopération américano-russe en Syrie pourrait donc conduire au renversement d’Ahmad al-Sharaa et à son remplacement par une figure civile plus acceptable pour la communauté internationale.
Iran et pays du Golfe
Le deuxième dossier qui pourrait être résolu grâce à la coopération entre Moscou et washington est le program nucléaire iranien, sans recours à la force militaire par les États-Unis, contrairement aux projets de l’entité sioniste, qui fait pression pour une attaque militaire contre l’Iran.
Le Kremlin a annoncé que les futures discussions entre la Russie et les États-Unis porteraient sur le programme nucléaire iranien.
Washington compte sur les relations étroites entre Moscou et Téhéran pour faciliter la communication entre les États-Unis et l’Iran sans interférence des dirigeants européens.
Selon la perspective américaine, un accord avec l’Iran pourrait apaiser les tensions dans les territoires palestiniens occupés et renforcer l’influence de l’Égypte et du Qatar sur le mouvement de résistance, le Hamas, afin de parvenir à une solution pour la gestion de la bande de Gaza, après un cessez-le-feu définitif avec l’occupation sioniste.
Cela pourrait également rétablir la stabilité dans la région de Bab al-Mandeb, après que l’administration Biden n’ait pas réussi à neutraliser les partisans d’Ansar Allah, qui ont attaqué des navires sionistes en soutien à Gaza.L’amélioration des relations entre la Russie et les États-Unis pourrait renforcer le rôle de certains pays du Golfe, notamment les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, en tant que centres de partenariats financiers et économiques.Les relations russo-émiraties se sont renforcées au cours de la dernière décennie, après l’imposition de sanctions économiques occidentales contre la Russie, ce qui a conduit Moscou à dépendre d’Abou Dhabi et de dubaï comme centres de réexportation de biens soumis à des sanctions.
La Russie cherche à augmenter ses exportations d’armes vers les pays du Golfe une fois les sanctions occidentales levées, en cas d’accord avec Washington.
Les pays du Golfe sont étroitement liés aux systèmes d’armement américains et s’efforcent d’approfondir leur coopération avec les États-Unis dans des secteurs technologiques tels que l’intelligence artificielle, un domaine que la Russie souhaite également renforcer avec les pays du Golfe.
De plus, la Russie a dépendu des pays du golfe, en particulier des Émirats arabes unis, comme station intermédiaire avec le système financier mondial après les sanctions occidentales.Un partenariat russo-américain pourrait donc renforcer la position des pays du Golfe en tant que pont économique et financier entre la Russie et les États-Unis.
Vers une Nouvelle Dynamique au Moyen-Orient ?
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Des changements majeurs pourraient redéfinir les équilibres géopolitiques au Moyen-Orient. Une coopération inattendue entre Washington et Moscou pourrait être le catalyseur de cette nouvelle dynamique.
Une Coopération Russo-Américaine Inattendue ?
L’amélioration des relations russo-américaines sous l’administration Trump pourrait avoir des répercussions significatives sur la région. Washington pourrait soutenir le maintien des bases russes en Syrie,un objectif que Moscou négocie avec le “président par intérim” syrien,Ahmad Sharaa,sous la médiation de la Turquie. Cette coopération serait motivée par plusieurs facteurs :
Stabilité régionale : Après des décennies de conflits, une entente russo-américaine pourrait favoriser la stabilité.
Intérêts américains : le maintien de la présence russe permettrait de limiter l’influence turque et de protéger les intérêts américains dans la région.
Opposition à al-Sharaa : L’administration Trump s’oppose à al-Sharaa en raison de son passé controversé à la tête de Hayat Tahrir al-Sham, organisation classée terroriste. une collaboration avec la Russie pourrait permettre de le remplacer par une figure plus acceptable.
Craintes concernant les FDS : Le retrait américain pourrait exposer les Forces Démocratiques Syriennes (FDS) à la Turquie et aux groupes islamistes.
Le Program Nucléaire Iranien et la Coopération Russe
La coopération russo-américaine pourrait s’étendre au dossier nucléaire iranien, permettant une résolution diplomatique évitant une intervention militaire. Moscou pourrait jouer un rôle de médiateur entre Washington et Téhéran.
L’Impact sur les Pays du Golfe
Un rapprochement russo-américain pourrait renforcer le rôle des pays du Golfe, notamment les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, comme centres de coopération économique et financière. La levée des sanctions contre la Russie stimulerait les échanges commerciaux et la coopération technologique.
Tableau Récapitulatif des Principaux Points
| Thématique | Acteurs Principaux | Objectifs | Potentialités |
|———————————|—————————————————-|————————————————-|—————————————————-|
| Syrie | Russie, États-Unis, Turquie, Ahmad Sharaa | Stabilité, remplacement d’al-Sharaa, lutte contre l’influence turque | Coopération militaire, résolution pacifique |
| Programme Nucléaire Iranien | Russie, États-Unis, Iran | Résolution diplomatique, éviter une intervention militaire | Désescalade, stabilisation régionale |
| Pays du Golfe | Russie, États-Unis, Émirats arabes unis, Arabie Saoudite | Développement économique, coopération technologique | Relations commerciales renforcées, échange technologique |
FAQ
Q : Pourquoi les États-Unis pourraient-ils soutenir la présence russe en Syrie ?
R : Pour limiter l’influence turque et stabiliser la région après le retrait des troupes américaines.
Q : Quel est le rôle de la Turquie dans cette situation ?
R : La Turquie joue un rôle de médiateur dans les négociations entre la Russie et Ahmad Sharaa.
Q : Comment un rapprochement russo-américain pourrait-il impacter le programme nucléaire iranien ?
R : Il pourrait favoriser une solution diplomatique, évitant une intervention militaire.
Q : Quel est l’impact potentiel sur les pays du Golfe ?
R : Un renforcement de leur rôle économique et financier en tant que pont entre la Russie et les États-Unis.