« On peut a priori parler de réseaux de prostitution haut de gamme qui utiliseraient ce canal. Une réponse est attendue… » Le constat de Pierre Cuny a résonné un soir de conseil municipal. Sans en dire davantage, le maire se faisait alors l’écho d’une offre Airbnb gangrenée par du “tourisme” sexuel à Thionville. Le phénomène n’est pas nouveau. Pourtant, il paraît largement sous-évalué par la célèbre plateforme mondiale de réservation de meublés. Celle-ci affirme que 0,086 % des signalements sont liés à des problèmes de sécurité qui comprennent notamment la prostitution. Un très faible pourcentage en totale inadéquation avec les chiffres de l’Office central pour la répression de la traite des êtres humains. En 2019, dans un article paru chez nos confrères du Parisien le commissaire divisionnaire Jean-Marc Droguet estimait « à 30 ou 40 % la part des réseaux de proxénétisme utilisant les locations de courte durée proposées sur Internet par des sites ».

Un propriétaire condamné à 20 000 € d’amende

Si cette réalité délictuelle échappe à la majeure partie des loueurs, certains en tireraient un bénéfice important. Et cela en toute connaissance de cause. En mai 2022, un propriétaire a ainsi été condamné par le tribunal correctionnel de Thionville à une amende de 20 000 € pour avoir mis à disposition deux appartements, localisés à Metz et à Thionville, à des femmes et à un travesti qui vendaient leurs charmes. Un cas qui ne serait pas isolé selon Pierre Cuny. L’élu craint que la situation géographique du nord-mosellan, à la frontière du riche voisin luxembourgeois, ne favorise ce business illégal lucratif. Une situation de nature à aggraver la forte tension locative du marché immobilier thionvillois…