2024-05-20 09:08:40
Février 1982, un appel était lancé dans le Courrier des lecteurs du Républicain Lorrain. Une lectrice demandait aux Lorrains d’apporter un peu de soutien aux prisonniers du syndicat Solidarnosc en Pologne.
Claire, la quarantaine (qui a souhaité garder l’anonymat) a découpé l’article, l’a montré à ses amis et a reçu, à sa demande, une liste de noms de prisonniers. « On en a choisi chacun un. Moi, j’ai pris celui qui restait. Il s’appelait Josef Makosz ».
Claire lui a écrit, une amie a traduit sa lettre en polonais. Dans le paquet, elle a ajouté des friandises. En janvier 1983, elle avait une réponse en français. La lettre démarrait comme une chanson de Charles Trenet : «Douce France, mon pays de mon enfance. Voilà les paroles qui me viennent en mémoire quand je viens d’écrire le mot France», écrivait Josef Makosz.
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L’homme était professeur de français et il avait séjourné plusieurs fois en France lors de ses études. Il poursuivait son récit : « Après huit mois d’internement, j’ai été obligé de changer complètement ma vie. Je ne peux plus enseigner au lycée, j’ai dû apprendre un autre métier et je travaille comme menuisier. Ce n’est pas facile ». Un peu plus loin, il affichait sa détermination : « Nous sommes faits pour créer des paradis et pas pour profiter de ceux qui sont construits par les autres…».
Claire et son mari sont devenus amis avec Josef et sa famille. Le temps est passé et à la fin des années 1980, alors que le Bloc soviétique se délitait, les derniers prisonniers politiques encore incarcérés ont été libérés.
En 1998, la République populaire était le premier pays, avec l’URSS, à instaurer des élections partiellement libres.
C’est dans ce contexte qu’en 1990, Josef est devenu maire de Rybnik ! Une ville de 150 000 habitants en Silésie, dans le sud du pays dont l’économie a longtemps reposé sur l’extraction du charbon.
Mais l’économie avait changé. « Ce dont nous avons besoin en priorité, écrivait-il, c’est de former des cadres à la gestion et au marketing ».
Le mari de Claire enseignait à l’IUT de Metz. À son initiative, une chaîne de solidarité s’est mise en place. Avec Etienne Baumgartner, chef du département Gestion des entreprises et des administrations, mais aussi Jean-Jacques Schaal et Dominique Gros, respectivement directeur et président du CA de l’IUT.
L’université messine a envoyé des livres et accueilli en stage des étudiants polonais et le maire de Rybnik a décidé de monter une formation de gestion-marketing dans sa ville avec l’aide de l’IUT messin. Grâce au financement de l’association France-Pologne, de la Région Lorraine et du ministère de l’Éducation nationale, le cursus a été mis en place en juin 1991.
Durant l’année scolaire, des enseignants polonais venaient se former à Metz tandis que les profs de l’IUT se rendaient en Pologne pendant les vacances pour former leurs homologues. Sur place, leurs cours ont été traduits par les enseignants de l’Alliance française de Rybnik.
Le 1er octobre 1992, l’école de gestion et marketing accueillait ses 54 premiers étudiants…
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