Mounjaro promet des pertes de poids supérieures

Comme son principal concurrent, Mounjaro arrive en pharmacie comme traitement contre l’obésité et le diabète de type 2. Et il le fait dans un format similaire à Ozempic ou Wegovy, un injectable hebdomadaire qui ne peut être obtenu que sur ordonnance, sous surveillance médicale et sans financement public. Le laboratoire Lilly a préféré se lancer sur le marché avant de lutter pour son entrée dans le portefeuille public des traitements, même s’il est en pourparlers avec le ministère de la Santé. Et contrairement à NovoNordisk, qui demandait un financement uniquement pour les patients diabétiques, il le sera également pour l’obésité, comme l’entreprise l’a confirmé à ABC.

Le nouveau médicament sera commercialisé en deux doses de 5 et 10 milligrammes au prix de entre 271 euros et 358 euros par mois, respectivement. C’est un prix un peu plus élevé qu’Ozempic, dont les injections mensuelles commencent à 140 euros, mais il est “compétitif”, selon José Antonio Sacristán, directeur médical de Lilly, lors de la présentation du médicament. Il a également expliqué que, pour le moment, Mounjaro ne sera pas commercialisé en Espagne dans sa version de 15 milligrammes, la dose la plus efficace. “Nous pensons que les présentations mises en vente couvriront le traitement de la majorité des patients”, a-t-il déclaré.

La dose la plus élevée de Mounjaro, soit 15 milligrammes, n’arrivera pas encore en Espagne, du moins pas pour l’instant. José Antonio Sacristán, directeur médical de Lilly, a justifié ce lundi lors de la présentation de son nouveau médicament que les présentations à 5 et 10 mg. qui sera mis en vente couvrira le traitement de la majorité des patients.

Lilly s’est préparée à faire face à une forte demande et à faire face aux problèmes de pénurie qu’a connus son prédécesseur. La capacité de production de toutes les usines a été multipliée par trois et de nouvelles ont été créées. En un an, l’arrivée de Mounjaro a permis la création d’une centaine de nouveaux emplois directs pour se lancer dans le secteur de l’obésité, affirme le laboratoire pharmaceutique.

“Pas à usage cosmétique”

Si le sémaglutide a été une révolution dans la prise en charge des deux affections, le tirzépatide (Mounjaro) représente un pas de plus, ont déclaré hier les représentants des sociétés scientifiques impliquées : la Société espagnole d’endocrinologie, diabète, obésité et médecine interne. Mais il est accompagné d’un avertissement : « Il n’est pas destiné à un usage cosmétique. Pour ceux qui ne souffrent pas d’obésité, ce médicament ne leur rendra aucun service et peut provoquer des effets hormonaux indésirables à long terme”, a prévenu Mar Malagón, président de la Société espagnole pour l’étude de l’obésité.

Comme Ozempic, le traitement est uniquement destiné aux personnes qui ne peuvent pas contrôler leur diabète et leur surpoids avec des médicaments conventionnels ou avec des changements de mode de vie, soit avec une meilleure alimentation, soit avec de l’exercice physique.

Pourquoi est-il supérieur ?

Mounjaro réduit également l’appétit, améliore la sensation de satiété, retarde la vidange gastrique et augmente la production d’insuline pour perdre du poids et contrôler la glycémie, tout comme ses concurrents. Mais il agit sur deux récepteurs hormonaux différents : le GLP-1 et le GIP, ce qui renforce son action et favorise la tolérance au médicament. S’il existe des patients résistants aux médicaments à base de sémaglutide, ils disposeront d’une nouvelle option thérapeutique.

Son mécanisme d’action réduit l’excès de graisse, notamment viscérale, qui s’accumule autour de la taille. “C’est un indicateur qui nous montre que non seulement nous perdons du poids, mais que de la graisse est réellement perdue”, a expliqué Javier Escalada, président de la Fondation de la Société espagnole d’endocrinologie et de nutrition. Et il y parvient avant les autres médicaments.

Jusqu’à 23,6 kg

Chez les personnes atteintes de diabète de type 2, les résultats sont plus frappants. Plus de 90 % des diabétiques parviennent à contrôler et à normaliser leur glycémie dans la moitié des cas traités. “Nous ne pouvons pas parler de guérison car le diabète de type 2 est une maladie chronique, mais nous pouvons parler de son renversement”, déclare Escalada.

En termes de poids, des pertes allant jusqu’à 22,5% ont été constatées, ce qui se traduit par des kilos atteignant 23,6 kg par an et quatre patients traités sur dix ont réussi à perdre plus de 25 kilos, des chiffres similaires à ceux obtenus par la chirurgie bariatrique. La perte de poids moyenne était de 12,4 kg. par rapport à 6,2 kg avec sémaglutide/Ozempic, ainsi qu’une diminution du taux de cholestérol et de la tension artérielle.

Effet rebond et autres problèmes

Comme pour d’autres médicaments similaires, les effets secondaires sont également similaires. Les principaux sont les inconforts gastriques (nausées, diarrhée, constipation…) qui disparaissent généralement avec le temps et s’améliorent si on les prend progressivement, en commençant par la dose la plus faible.

Il n’est pas non plus exempt de ce que l’on appelle l’effet rebond d’Ozempic, bien que les médecins insistent sur le fait qu’il s’agit plus d’un effet rebond, mais d’un médicament conçu pour traiter une maladie chronique. Si vous arrêtez de le prendre, sa « magie » disparaît.

Une autre mauvaise nouvelle est que la perte de graisse viscérale s’accompagne d’une perte de masse musculaire, comme dans d’autres traitements similaires, qui doit être compensée par une plus grande consommation de protéines et une plus grande activité physique, expliquent les experts. Il n’y a que trois contre-indications claires à sa prise, même si elle est indiquée par le diabète et le surpoids : être enceinte, avoir souffert de pancréatite ou avoir des antécédents familiaux de carcinome médullaire de la thyroïde. Il s’agit d’une tumeur rare qui n’est pas liée au cancer de la thyroïde, plus courant.