Le président Yoweri Museveni était dans le district de Karenga pour clôturer un événement culturel d’une semaine à Karamoja le 7 septembre. Le président a profité de l’occasion pour expliquer à son auditoire les raisons pour lesquelles l’Agence de développement de Karamoja (KDA) n’a pas atteint ses objectifs.
La KDA a été créée par une loi du Parlement en 1987 pour mener des projets de développement dans la sous-région, parmi lesquels l’amélioration de l’accès à l’eau, à l’éducation, à la santé et l’amélioration du secteur agricole dans le Grand Karamoja.
Dans son discours au peuple de Karamoja qui s’était rassemblé sur le terrain de N q apeikori pour célébrer sa culture sous le thème : « célébrer la diversité culturelle, la coexistence pacifique et adopter le tourisme pour le développement », le président Museveni a déclaré que malgré le fait que le gouvernement ait obtenu plus de 600 millions de dollars (environ 2,2 billions de shillings) dans les années 1980 de l’Union européenne, les dirigeants de KDA ont utilisé cet argent pour des séminaires et des ateliers au lieu de mettre en œuvre un véritable projet.
Il a déclaré qu’au lieu d’utiliser l’argent pour des projets liés à l’eau, ils ont commencé à organiser des séminaires et des ateliers sous prétexte de renforcer les capacités.
M. Museveni a déclaré que le principal défi pour la population de Karamoja était l’eau, ajoutant qu’outre la consolidation de la paix, le discours majeur et le plan directeur devraient tourner autour de l’eau et de l’éducation.
« Une fois que vous avez accès à l’eau et à l’éducation, vous pouvez commencer à créer de la richesse », a expliqué le président.
M. Museveni a déclaré qu’à une époque, chaque district de la sous-région de Karamoja recevait plus de 800 millions de shillings pour des projets d’eau jusqu’à récemment, date à laquelle l’argent a été réduit à 400 millions de shillings, notant que les présidents de district actuels devraient avoir des discussions autour de la question de l’exploitation du potentiel en eau, en particulier de la pluie, et de son acheminement vers des barrages pour utilisation.
Il a également mis au défi les habitants de Karamoja de s’intéresser aux cultures pérennes, en particulier la vigne, en donnant l’exemple d’Israël, qui reçoit moins de pluie que Karamoja et qui est capable de cultiver des raisins utilisés pour le brassage des vins.
Le discours du président Museveni contre la KDA intervient à un moment où certains dirigeants du Karamoja plaident pour sa renaissance. La KDA a été remplacée par le ministère des Affaires du Karamoja, qui relève du cabinet du Premier ministre.
Il a également mis au défi les indigènes de Karamoja d’abandonner certaines normes qui ne sont pas en phase avec la science : « Dans notre culture, les gens ne sont pas autorisés à se marier entre eux, scientifiquement, c’est pour contrôler la consanguinité, ce qui est de la science. »
M. Museveni a déclaré que la culture devrait être en phase avec la science, ajoutant qu’en raison de certains exploits de son gouvernement, la population de Karamoja a été multipliée par dix par rapport aux années 1980. Il a déclaré que lors de sa première visite à Karamoja pour faire campagne en 1980, la population de Karamoja était de 190 000 personnes, et maintenant, en raison de l’exercice de vaccination mis en œuvre par le gouvernement, la population de Karamoja est passée de 190 000 en 1980 à 1,4 million de personnes.
Il a déclaré que le seul problème qui laisse encore tomber les habitants de la sous-région sont les conflits entre les différents groupes ethniques, ajoutant qu’une fois cela réglé, l’armée qui se trouve à Karamoja pourra être relocalisée pour sécuriser les points frontaliers.
M. Simon Peter Longoli, directeur exécutif de Karamoja Herders of the Horn, qui a lu les résolutions de divers dirigeants de Karamoja, a déclaré qu’il était nécessaire de mettre en œuvre la question de l’éducation gratuite pour les enfants de Karamoja dès que possible.
Il a déclaré que leurs résolutions visent à obtenir l’amnistie pour les 3 000 à 5 000 enfants de Karamoja qui se trouvent dans différentes prisons du pays, condamnés à la suite de vols de bétail et de crimes connexes.
Les dirigeants ont également exigé qu’en ce qui concerne la question de la sécurité alimentaire, l’irrigation reçoive l’attention qu’elle mérite.
Mme Lilly Akello, députée de Karenga, qui est également ministre d’État chargée de l’éthique et de l’intégrité, a rappelé au président le nombre d’engagements qu’il a pris envers la population de Karenga, parmi lesquels la question des clôtures électriques autour du parc national de Kidepo.
