C’est la grande absente de l’été sportif de l’année qui vient de se terminer. Pourtant, cette année 2023, Nafi Thiam l’avait commencée sur les chapeaux de roue en remportant son 3e titre européen en salle (après Belgrade en 2017 et Torun en 2021) à Istanbul en Turquie en mars et en établissant par la même occasion un nouveau record du monde au pentathlon (5055 points).
La suite, on la connaît. Touchée au tendon d’Achille, la Belge (namuroise d’origine et liégeoise d’adoption) a vécu une saison quasiment blanche en extérieur.
Exception faite d’un mini heptathlon mi-juin à Ratingen (elle n’avait pris part qu’à 5 des 7 épreuves) et d’une timide apparition lors des championnats de Belgique disputés sous une pluie battante fin juillet (51 mètres 95 au javelot et 13.66 en séries du 100 haies, bien loin de ses records personnels respectifs), la double championne olympique n’a pris part à aucune compétition d’envergure depuis la fin de l’été 2022.
Elle entame donc l’année olympique en manque de rythme et de repères. Comme en 2022 où elle était arrivée aux mondiaux de Eugene (où elle s’est finalement imposée) sans hepta de répétition dans les jambes. Elle n’a d’ailleurs plus disputé d’heptathlon complet depuis août 2022 et son titre européen à Munich. Une éternité.
A ce jour, elle n’est donc pas encore qualifiée pour les jeux de Paris.
Deux possibilités s’offrent cependant à elle pour valider son ticket pour ses 3e JO.
La première, réussir le minima qualificatif fixé à 6480 points. Pour ça, il faudra prendre part à un hepta (logique), le terminer (re-logique) et engranger, au minimum, 6480 points. Ce qui ne devrait théoriquement pas être un souci puisque la dernière fois que la double championne du monde (2017 et 2022) n’a pas atteint cette barre, c’était à l’occasion des mondiaux de Pékin en 2015 (6298 points, son plus mauvais résultat depuis 10 ans).
Plusieurs possibilités s’offrent à elle pour réaliser ce minima. La plus vraisemblable semble être de prendre part au célèbre Hypo Meeting de Götzis en Autriche (rendez-vous quasiment incontournable pour les combinard.e.s) en mai prochain (18 et 19 mai) où Nafi a ses habitudes (elle a remporté la compétition deux fois et y a établi son record personnel de 7013 points en 2017).
Autre option, les championnats d’Europe de Rome mi-juin (l’hepta se déroulera les 07 et 08/06) auxquels elle est invitée par World Athletics. Cette option semble toutefois peu probable vu la proximité avec les jeux (l’hepta olympique se déroulera le 08 et 09 août soit pile deux mois plus tard) et vu que les qualifications pour Paris seront entérinées au plus tard le 30 juin. La namuroise ne peut donc pas prendre le risque de miser son avenir olympique sur une seule compétition.
Dernière opportunité pour la plus grande athlète belge de tous les temps, figurer parmi le top 24 mondial de sa discipline au 30 juin 2024. Pour ça, pas le choix, il faut engranger un 2e résultat sur une épreuve combinée (pentathlon ou heptathlon) en plus donc de son record du monde du pentathlon établi en mars dernier. Nafi pourrait donc logiquement être tentée de participer aux championnats du monde en salle à Glasgow du 1er au 03 mars.
Mais la belge n’a pas réussi le critère de qualification nécessaire et il n’est pas non plus certain que la seule Wild card (invitation) qui sera accordée lui soit proposée (elle pourrait être accordée à la belge Noor Vidts championne du monde en titre).
Conclusion, les fenêtres de tir sont donc peu nombreuses pour décrocher son ticket pour Paris. Et il s’agira de ne pas se louper.
#grand #pari #Nafi
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