Iris hésite face à cette requête. Elle préfère les chats aux chiens, et son appartement confortable, rempli de livres et à loyer modéré, se trouve dans un immeuble qui interdit les animaux de compagnie.Mais, au fur et à mesure qu’elle se lie d’amitié avec cet animal imposant et capricieux, Iris réalise qu’apollo reflète bon nombre des qualités contradictoires qu’elle associait à Walter : exigeant, impossible, et profondément touchant.Son ami est parti sans explication, mais peut-être Apollo peut-il lui apporter la clôture que la mort de Walter ne lui offrira jamais.
« J’ai joué des mères en deuil, des épouses, tout ça », dit Watts. « Mais cela semblait différent parce qu’il y avait quelque chose de si beau au fond. [Iris] ne résout pas son deuil, mais le gère grâce à cette connexion avec cette créature magique.Qu’est-ce qui fait que nous sommes si épris des chiens ? Ils sont si profondément loyaux — cela semblait différent pour cette raison, comme s’il y avait de l’espoir. Les histoires de deuil que j’ai faites auparavant me semblent beaucoup plus sombres. »
Vêtue d’un veston noir sur un chemisier ivoire et un jean bleu,Watts,56 ans,est ouverte,accueillante et pleine d’un humour doux. Avec une modestie attachante, elle admet souffrir du syndrome de l’imposteur, sa vie étant une lutte constante contre le doute et l’anxiété. « Honnêtement, je ne sais pas comment j’ai fait pour continuer », dit-elle à propos de ses difficultés de carrière à la fin de la vingtaine, avant que Lynch ne la fasse connaître à Hollywood. « Tout ce que je peux dire, c’est que je connaissais la résilience — c’est ancré en moi. »
Lorsque les co-scénaristes et co-réalisateurs Scott McGehee et David Siegel ont cherché leur Iris, ils voulaient une interprète capable de transmettre la vulnérabilité et une vie intérieure nuancée. « Quand on regarde son visage », dit McGehee dans une interview séparée, « elle est l’une de ces actrices qui peuvent faire beaucoup, vous donner l’impression qu’il y a une personne intéressante à l’intérieur.»
Naturellement, ils avaient aussi besoin de quelqu’un qui aimait les chiens, ce qui était certainement le cas de Watts — à tel point que cela leur a causé un moment d’hésitation.Elle confie : « C’est tout ce dont j’avais besoin. J’en ai la gorge serrée rien que d’y penser. »
Peu après, le réalisateur découvre son portrait en préparant « Mulholland Drive ». Il est convaincu qu’elle serait parfaite pour incarner Betty,une jeune aspirante actrice fraîchement débarquée à Los Angeles,prête à réaliser ses rêves.Ce portrait, devenu célèbre, a été réalisé gratuitement par son frère, photographe. « Je crois que nous l’avons fait dans mon appartement », se souvient-elle. « Il avait tendu un drap blanc. Je me suis maquillée moi-même. Il sait mieux que beaucoup de photographes sophistiqués comment me capturer. »
Lors de leur rencontre, le courant passe immédiatement. L’intérêt sincère du réalisateur apaise son trac habituel lors des auditions. Rapidement, le rôle est à elle, et sa carrière décolle. Un an après « Mulholland Drive », elle joue dans le remake américain à succès de « The Ring ». Puis vient « 21 Grammes » en 2003, et une nomination à l’Oscar de la meilleure actrice pour son rôle de Cristina, une toxicomane en voie de guérison qui replonge après la mort de son mari et de son enfant dans un accident de voiture. Ces rôles suivants démontrent son attrait au box-office ainsi que sa capacité à incarner avec force des personnages brisés par un traumatisme.
« Encore aujourd’hui »,dit-elle,« les gens me voient comme la femme au bord de la crise de nerfs. »
Mais alors que sa carrière est en pleine ascension, elle reçoit une nouvelle alarmante.
« J’avais 36 ans quand on m’a annoncé que j’étais proche de la ménopause », révèle-t-elle. « J’ai fêté mes 36 ans sur le tournage de ‘King Kong’ : je jouais encore les ingénues. J’étais totalement sous le choc : je ne pourrai plus jamais jouer les premiers rôles. Ce n’est pas seulement ma fertilité qui va disparaître,c’est cette carrière qui vient de décoller. »
ce diagnostic,survenu beaucoup plus tôt que pour la plupart des femmes et avant qu’elle n’ait des enfants,la laisse désemparée. (Elle finira par donner naissance à ses deux enfants, grâce à différentes techniques de procréation assistée, dont elle parle avec une franchise rafraîchissante.) Mais cela l’amène aussi à se demander pourquoi, venant d’une famille de femmes affirmées, elle était si mal informée sur ce à quoi s’attendre de la ménopause.Pendant longtemps, elle a craint de parler de ses symptômes, craignant le regard d’une industrie qui valorise la jeunesse par-dessus tout.
« J’ai eu une part de lâcheté »,avoue-t-elle. « Je me suis cachée,mais à un point où c’était trop de dissimulation,trop épuisant et trop lourd à porter. »
elle en a eu assez, ce qui l’a conduite à écrire son livre, « Dare I Say It : Everything I Wish I’d Known About Menopause », paru en janvier. À la fois récit personnel et guide pratique, le livre nous emmène à travers son propre parcours, tout en incluant des conseils d’experts médicaux. C’est un ouvrage franc et drôle, à l’image d’elle-même.« J’ai toujours eu tendance à trop en dire », confesse-t-elle en riant.La ménopause, un nouveau chapitre.
Ces dernières années, j’ai commencé à comprendre les changements de mon corps. Cette prise de conscience a libéré une confiance nouvelle. Malgré l’anxiété et les difficultés persistantes, comme mémoriser des dialogues ou des noms, on s’adapte.
La ménopause soulève des questions existentielles. Qui suis-je maintenant ? La réponse est simple : on se retrouve, mais transformée. Ce nouveau chapitre peut être source d’épanouissement.
Je suis fière de mon travail récent, notamment mon rôle complexe dans la série « Feud: Capote vs. the Swans », qui m’a valu une nomination aux Emmy Awards. Je suis consciente des hauts et des bas de ma carrière.
Il y a eu un creux, car je souhaitais travailler près de chez moi pour mes enfants.Cette période est révolue. Lors de la promotion de « Feud », certains me demandaient : « Où étiez-vous passée ? C’est bon de vous revoir. » Je n’étais pas partie.
Ces remarques ne me vexent pas. J’ai eu un démarrage chanceux et solide après le lancement par David Lynch. Pendant cinq ou six ans, une opportunité en a entraîné une autre. Depuis, mon parcours a été fait de succès et d’échecs. Toutes ces expériences ont mené à quelque chose.
J’ai collaboré avec Lynch après « Mulholland Drive », d’abord avec une voix dans « Inland empire » puis dans « Twin Peaks: The Return ». Nous sommes restés amis. Je pensais le revoir rapidement,car j’étais à Los Angeles.Je pourrais partager beaucoup de choses, mais je préfère rester discrète par respect pour sa famille. Ce fut une rencontre puissante, remplie d’amour et d’espoir.
Dans la vie et dans « The Friend », je me retrouve à recoller les morceaux après le départ d’un mentor, en réfléchissant à son impact. Bien que réservée,je partage un souvenir.
J’ai pris une photo accidentelle. Nous avions pris une photo de groupe, mais mon appareil est resté ouvert. J’ai pris une photo de l’architecture de sa maison et de deux palmiers. Cette image criait Los Angeles et David Lynch. J’ai envoyé la photo de nous trois, puis cette photo aléatoire.C’était un ciel bleu parfait. Il aimait sa maison. Ciel bleu, espoir, magie, rêve. Je lui ai envoyé un message et il a répondu de manière incroyable.
Je ris et n’en dis pas plus.
« You do get yourself back, but it’s a different you. I see it as a new chapter that can be really empowering. »
Naomi watts : De Mulholland Drive à la Ménopause et au-delà
Table of Contents
Naomi Watts, actrice de renom, a traversé une carrière riche en rôles complexes et en défis personnels. De sa percée fulgurante grâce à David Lynch à sa réflexion sur la ménopause, son parcours est un exemple de résilience et d’évolution.
De l’Ingénue à la Femme Accomplie : Le Parcours de Naomi Watts
Naomi Watts a connu une ascension rapide à Hollywood, grâce notamment à son rôle marquant dans Mulholland Drive. Ses performances intenses dans des films tels que 21 Grammes lui ont valu une reconnaissance critique et une nomination aux Oscars. Cependant, sa carrière a aussi été marquée par des choix plus personnels, comme une pause pour s’occuper de ses enfants. Malgré les hauts et les bas, elle continue de briller, avec des rôles récents dans des séries comme Feud: Capote vs. the Swans.
La Ménopause : Un Nouveau Chapitre
À 36 ans,Naomi Watts a reçu un diagnostic de ménopause précoce,un bouleversement qui l’a poussée à remettre en question son image et sa carrière. Cette expérience l’a conduite à écrire Dare I Say It: Everything I wish I’d Known About Menopause, un livre personnel et informatif sur le sujet. Elle y aborde avec franchise ses propres challengingés, mais aussi l’importance de la connaissance et de l’acceptation de soi.
L’Importance des Relations : “The Friend” et David Lynch
Le film The Friend explore le deuil et la connexion humaine à travers la relation particulière entre Iris et apollo, un chien. Watts y aborde des thèmes similaires à ses propres expériences de perte et de reconstruction, notamment sa relation avec David Lynch, réalisateur qui a joué un rôle clé dans le lancement de sa carrière et avec qui elle entretient une amitié profonde, empreinte de respect et de reconnaissance mutuelle.
Tableau récapitulatif : Les rôles clés de Naomi Watts
| Film/Série | Rôle | Année | Remarques |
|———————-|————————————|——-|————————————————-|
| Mulholland Drive | betty | 2001 | Rôle marquant, lancement de sa carrière |
| The Ring | Rachel Keller | 2002 | Remake américain à succès |
| 21 Grammes | Cristina Peck | 2003 | Nomination aux Oscars |
| King kong | Ann Darrow | 2005 | Rôle d’ingénue |
| Feud: Capote vs. the Swans | Lee Radziwill | 2017 | Nomination aux Emmy Awards |
| The Friend | Iris | 2019 | Exploration du deuil et de la connexion animale |
FAQ : Naomi watts
Q : Quel est le rôle qui a lancé la carrière de Naomi watts ?
R : Betty dans Mulholland Drive de David Lynch.
Q : Pour quel film Naomi Watts a-t-elle été nommée aux Oscars ?
R : 21 Grammes.
Q : Quel livre a écrit Naomi Watts ?
R : Dare I Say It: Everything I Wish I’d Known About Menopause.
Q : Quel est le thème central du film “The friend” ?
R : Le deuil, la connexion animale et la reconstruction après une perte.