Nelly & Nadine : un amour caché au grand jour

Au camp de concentration de Ravensbrück (Allemagne), en 1944, Nelly rencontre Nadine. Les deux femmes tombent amoureuses. Des décennies plus tard, leur vie est portée à l’écran. Le film sera projeté à Saint-Macaire-en-Mauges, mercredi 27 mars à 20 h 30.

La famille a gardé le silence. Jusqu’au jour où Sylvie Bianchi s’est armée de courage, est montée dans le grenier familial et a ouvert la malle des souvenirs de sa grand-mère, Nelly. Elle y a découvert une grande partie de sa vie. Pour nous, c’était une grand-mère qui tricotait, faisait des gaufres. On l’adorait. Mais ma grand-mère était une héroïne de la guerre.

Le film « Nelly & Nadine », de Magnus Gertten, retrace cette vie longtemps cachée. Ce film est un documentaire saisissant sur l’histoire d’amour entre deux femmes, née dans le camp de concentration réservé aux femmes de Ravensbrück et jamais vraiment contée. Car comme l’indique sa petite-fille Sylvie, Nelly ne parlait jamais de cette époque-là, ni de ses années au Venezuela passées auprès de Nadine, avant de revenir en Belgique pour vivre une autre partie de sa vie. Pourtant, Nadine a laissé de nombreuses photos, des vidéos Super 8, des enregistrements audio et surtout un journal intime, que Sylvie n’a jamais été capable de lire, en 20 ans. En cela, Magnus Gertten, documentariste suédois, a servi de médiateur, lui permettant de se lancer enfin dans le récit de cette vie hors-norme, l’emmenant jusque dans des lieux dédiés à la mémoire.

On découvre ainsi le passé de la chanteuse Nelly, arrêtée à Paris pour espionnage, et quelques disques qui permettent d’entendre sa voix. Entre photos des camps et extraits lus du journal, tentant de rendre compte de l’horreur vécue dans les wagons de trains bondés ou au sein du tombeau (surnom effroyable du camp de Mauthausen) et des vidéos de moments de bonheur au Venezuela entre amis, c’est un grand écart émotionnel qui attend le spectateur.

Prix du meilleur documentaire aux Teddy Awards 2022, « Nelly and Nadine » rappelle que rien n’est jamais vrai socialement si ce n’est pas exprimé qu’il s’agisse d’un amour homosexuel ou d’une déportation.

Tarif : 4,50 €. Intervenant (sous réserve) : Hussein Bourgi, sénateur et président du mémorial de la déportation homosexuelle.