Il a apparemment fallu beaucoup de temps à Benjamin Netanyahu pour accepter un cessez-le-feu avec le Hamas.
Et le monde ne doit pas tenir la paix pour acquise, a-t-il déclaré samedi dans un discours, la veille de l’entrée en vigueur prévue du cessez-le-feu.
– Si nous devons retourner à la guerre, alors nous le ferons de manière nouvelle et puissante, a déclaré Netanyahu dans un discours vidéo.
Il a déclaré qu’il avait le plein soutien du président élu américain Donald Trump et du président sortant Joe Biden si Israël estime que la deuxième phase du cessez-le-feu est “inutile”.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prononcé samedi un discours vidéo.
Photo:-/AFP
Mais le fait est que Netanyahu a défié ses partenaires gouvernementaux d’extrême droite, tels que le ministre de la Sécurité Itamar Ben-Gvir et le ministre des Finances Bezalel Smotrich. Ce sont de fervents défenseurs de la poursuite de la guerre à Gaza.
Les dirigeants politiques plus au centre, tels que le chef de l’opposition Yair Lapid et Benny Gantz, ont salué le cessez-le-feu, selon le journal. Le temps d’Israël. Lapid a promis à Netanyahu un « filet de sécurité » politique jusqu’à ce que tous les otages soient libérés.
– C’est un revers pour l’extrême droite.
C’est ce que dit le professeur Gideon Rahat, directeur du département de sciences politiques à l’Université hébraïque de Jérusalem, à propos du cessez-le-feu.
Cela indique-t-il une nouvelle orientation vers le centre pour Netanyahu ?
Trop extrême pour l’armée
Une centaine d’otages israéliens sont toujours détenus dans la bande de Gaza, 15 mois après l’attaque menée par le Hamas contre Israël. Près de 50 000 Palestiniens ont été tués pendant la guerre, selon les autorités palestiniennes.
Samedi, Ben-Gvir a annoncé sa démission suite au cessez-le-feu, rapporte Haaretz. Le ministre de la Sécurité affirme qu’il pourrait envisager de revenir si la guerre reprend.
Itamar Ben-Gvir dirige le parti Pouvoir juif. Il était considéré comme si extrémiste que l’armée israélienne l’a exempté du service militaire obligatoire en 1995.
Le ministre de la Sécurité Itamar Ben-Gvir a visité la mosquée al-Aqsa, connue sous le nom de Mont du Temple, à Jérusalem en décembre.
Photo : porte-parole d’Itamar Ben-Gvir / Reuters
Ben-Gvir est connu pour avoir amené avec lui certains des partis religieux les plus ultra-conservateurs d’Israël lorsqu’ils ont organisé des élections anticipées en 2023, obtenant 14 sièges au parlement israélien, la Knesset.
– Jamais à propos de l’extrême droite
Le professeur Gideon Rahat souligne que même si le ministre de la Sécurité démissionne, et que le ministre des Finances doive suivre, cela ne signifiera pas la fin du gouvernement de Netanyahu.
Si le gouvernement veut être uni, l’opposition doit avoir une alternative claire. Ce principe est appelé « méfiance constructive ». Les partis d’extrême droite ne disposent pas d’une telle possibilité.
– Le pouvoir de l’extrême droite est un mythe, dit Rahat à NRK.
Gideon Rahat, de l’Université hébraïque de Jérusalem, affirme que le gouvernement de Netanyahu ne risque pas de tomber.
Photo : Oded Antman / Institut israélien de la démocratie
Il estime que ce ne sont jamais les partis situés sur le flanc droit de Netanyahu qui ont empêché le Premier ministre d’accepter un cessez-le-feu.
– Nous le voyons maintenant. Il n’a jamais été question d’extrême droite. Netanyahu ne voulait pas d’accord.
Le professeur israélien estime que Netanyahu n’a qu’un seul objectif : attendre son heure et s’assurer qu’il reste au pouvoir.
Alors qu’est-ce qui a changé ? Le président élu des États-Unis, Donald Trump, estime Rahat.
– Il se pourrait bien que Netanyahou aurait préféré poursuivre la guerre pour toujours. Mais apparemment, Trump a mis un terme à cela parce qu’il veut faire les choses différemment.
Puis est arrivé Trump
La dernière fois que Trump était président, il était considéré comme un bon partisan de Netanyahu. Entre autres choses, il a transféré l’ambassade américaine à Jérusalem.
Cependant, l’amitié est devenue plus tiède lorsque Netanyahu a reconnu la victoire de Biden aux dernières élections.
Des banderoles à Jérusalem félicitaient Trump pour sa victoire électorale en novembre.
Photo : AHMAD GHARABLI / AFP
Mais le désir de cessez-le-feu de Trump ne montre pas nécessairement qu’il est moins amical envers Netanyahu et Israël, selon Rahat. Par exemple, Trump a nommé le pasteur évangélique Mike Huckabee comme ambassadeur en Israël. Huckabee soutient, entre autres, la prise de contrôle des territoires palestiniens par Israël, écrit Haaretz.
– On peut peut-être supposer que Netanyahu est déçu. Mais attendons de voir, dit Rahat.
Il souligne qu’on n’a aucune idée de ce que Trump a pu promettre à Netanyahu en échange de son acceptation du cessez-le-feu.
– En fin de compte, il s’agit de Netanyahu et de Trump. C’est un monde terrible où deux personnes peuvent décider du sort des citoyens et des soldats kidnappés.
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Publié le 18.01.2025, à 23h00 Mis à jour le 18.01.2025, à 23h41
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