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Neuf ans après la mort d’un vigile à Bobigny, l’un des accusés de nouveau jugé

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Neuf ans après la mort d’un vigile à Bobigny, l’un des accusés de nouveau jugé

Quatre ans après un premier verdict, la cour d’assises de Seine-Saint-Denis se penche de nouveau, à partir de ce lundi, sur la mort tragique de Saïd Bourarach. Démarche assez rare, Dan Lampel, condamné, en son absence, à 9 ans de réclusion en mars 2015, a demandé à être rejugé.

En mars 2010, pour échapper à ses agresseurs, Saïd Bourarach, vigile au magasin Batkor à Bobigny, avait sauté dans le canal de l’Ourcq et s’était noyé. Les quatre accusés avaient été condamnés à des peines de 4 à 9 ans de prison. Sentant le vent tourner, Dan Lampel et son oncle Lucien Dadoun avaient fui avant le verdict. Lampel avait pris le premier vol pour Israël.

Extradé d’Israël en janvier

Non sans mal, l’Etat français a réussi à obtenir, en janvier dernier, son extradition. L’accusé avait trouvé refuge dans la ville côtière de Netanya, où il n’avait pas tardé à se faire rattraper par la justice, pour une affaire de stupéfiants. Lorsque la France demande son extradition en 2016, Dan Lampel est déjà en détention.

Sa famille dépose en 2018 un recours devant la cour suprême israélienne. Sans succès. Il est extradé vers la France en début d’année et incarcéré. L’autre fugitif est toujours en cavale.

Ce lundi, Dan Lampel sera donc seul dans le box des accusés. Ses anciens complices, qui ont déjà purgé leur peine, seront entendus comme simples témoins.

Il était venu acheter un pot de peinture

« Dan Lampel pouvait acquiescer à la peine de 9 ans prononcée par défaut et éviter un nouveau procès. Par le jeu des remises de peine, il aurait pu attendre et demander un aménagement de sa peine, explique, Me Patrick Klugman, son nouvel avocat. Mais il a choisi d’être rejugé pour être totalement en paix. »

Il est poursuivi pour des violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, commises en réunion, avec arme. Dan Lampel venait acheter un pot de peinture chez Batkor. Le magasin de bricolage allait fermer et le vigile avait refusé de le laisser entrer.

Il était revenu, en furie, torse nu, avec son frère, son oncle et un quatrième homme pour en découdre. L’altercation avait viré au drame et le vigile, coursé par la bande, avait plongé dans le canal qui coule derrière le magasin.

Le caractère raciste de l’agression non retenu

Neuf ans après la mort de Saïd Bourarach, toutes les parties espèrent que l’ambiance survoltée qui régnait lors du premier procès sera retombée. « C’était une caricature de procès. On avait essayé d’en faire une affaire de racisme », dénonce Me Klugman.

La veuve de Saïd Bourarach était défendue par Me François Danglehant, également avocat du sulfureux polémiste Dieudonné. Celui-ci était d’ailleurs venu assister aux débats. La défense soutenait la thèse d’un crime perpétré par un juif contre un musulman. Dan Lampel était décrit comme membre de la Ligue de défense juive. Or le caractère raciste n’a jamais été retenu par la justice.

Autre difficulté : dans les rangs des parties civiles, des changements sont survenus, et une passe d’armes entre avocats risque d’éclater. Le fils de Saïd Bourarach, aujourd’hui âgé de 12 ans, est assisté d’un avocat distinct de celui de sa mère. En effet, un administrateur ad hoc a été désigné depuis pour gérer les intérêts de l’enfant. Le cabinet Jean-Marc Florand, qui sera aux côtés de l’adolescent, n’a pas souhaité s’exprimer avant le procès.

2019-11-17 11:00:00
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