Ils se surnomment les GKG, le Ghetto Karl Gang, en référence à leur quartier, la cité Karl-Marx à Bobigny. Au terme de huit mois d’enquête, les policiers de la sûreté territoriale de Seine-Saint-Denis ont interpellé douze membres de cette bande, suspectés d’avoir commis dix braquages éclairs dans des commerces du département ainsi que six vols avec violence de voitures ou de motos (notre édition de samedi). Les suspects, âgés de 14 à 20 ans, ont été déférés vendredi soir, à l’issue de quatre-vingt-seize heures de garde à vue, au parquet de Bobigny et mis en examen dans le cadre d’une information judiciaire pour « vols avec arme en bande organisée et vols avec violence ». Neuf d’entre eux cinq mineurs et quatre majeurs ont été écroués ce week-end. Les trois autres, dont deux mineurs, ont été remis en liberté et placés sous contrôle judiciaire.
L’enquête a débuté le 30 mars dernier. Cet après-midi-là, à Romainville, la supérette Lidl et la boulangerie attenante sont la cible de deux braquages commis par des jeunes à moto. Les enquêteurs de la Brav, la brigade de répression des agressions violentes créée il y a trois ans au sein de la sûreté départementale, font très vite le rapprochement avec un vol de moto, commis quelques jours plus tôt sur le même secteur. Dans les semaines qui suivent, huit autres commerces de Bobigny, Pantin, Drancy et Noisy-le-Sec des supérettes, un tabac, une station-service, deux McDo sont à leur tour victimes de vol à main armée en pleine journée.
Confondus par des expertises ADN
A chaque fois, deux à quatre hommes casqués ou cagoulés et gantés font irruption dans le magasin, s’emparent de la recette (de 200 â?¬ à 3000 â?¬) sous la menace d’une arme de poing et d’une bombe lacrymogène et s’enfuient à moto ou en voiture. Les enquêteurs, qui multiplient les surveillances et les filatures, parviennent à centrer leurs soupçons sur une quinzaine de jeunes. Début juin, les enquêteurs retrouvent à la cité Karl-Marx la Citroen C3 qui a servi au braquage du restaurant McDonald’s de Bobigny le 31 mai. A l’intérieur, ils découvrent des cagoules et des armes. Les expertises ADN effectuées à partir de ces objets et des surveillances téléphoniques ont confirmé les soupçons des policiers et conduit à la descente de police du 16 novembre à la cité Karl-Marx.
2009-11-24 11:00:00
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