Neuroscience : Un cœur qui s’emballe peut influencer le comportement de type anxieux chez la souris | Nature

Une augmentation de la fréquence cardiaque est liée à une augmentation des comportements liés à l’anxiété chez la souris, selon une étude publiée dans Nature. Les résultats démontrent comment les signaux du corps peuvent influencer les comportements affectifs liés aux émotions telles que l’anxiété et la peur.

Les états émotionnels influencent le fonctionnement du corps. Par exemple, l’anxiété et la peur peuvent faire battre le cœur plus vite. Cependant, la question de savoir si l’inverse peut être vrai – une augmentation de la fréquence cardiaque peut induire des réactions d’anxiété ou de peur – reste une question sans réponse. L’un des principaux défis pour évaluer les effets de la fréquence cardiaque sur les émotions est que les chercheurs ne disposaient pas d’un outil approprié pour contrôler précisément la fréquence cardiaque sans provoquer d’effets secondaires ni introduire de facteurs de confusion.

Karl Deisseroth et ses collègues ont développé un stimulateur cardiaque optique non invasif, qui utilise des signaux lumineux pour cibler les cellules du muscle cardiaque, qui peuvent augmenter la fréquence cardiaque des souris à 900 battements par minute (bpm), par rapport aux fréquences cardiaques de base de 660 bpm. Les auteurs ont découvert qu’une augmentation optiquement induite de la fréquence cardiaque augmentait les comportements anxieux et la peur chez les souris, mais uniquement dans des environnements potentiellement à risque. Pour étudier les mécanismes sous-jacents de cet effet, les auteurs ont scanné le cerveau pour détecter les changements d’activité. Ils ont identifié le cortex insulaire postérieur, une région du cerveau qui reçoit et traite les signaux provenant de tout le corps, comme un médiateur potentiel des comportements anxieux et appréhensifs induits par l’augmentation du rythme cardiaque. De plus, il a été constaté que l’inhibition du cortex postérieur de l’insula réduisait les comportements anxieux induits par la stimulation cardiaque optique.

“Il s’agit d’une démonstration sans équivoque que, au moins chez la souris, la fréquence cardiaque peut affecter l’anxiété et peut probablement influencer d’autres comportements émotionnels également”, écrivent Yoni Coudec et Anna Beyeler dans un article News & Views. D’autres études sont nécessaires pour identifier les effets à long terme de l’augmentation de la fréquence cardiaque sur le cerveau et les comportements affectifs, et pour explorer les applications translationnelles et thérapeutiques potentielles de ces résultats.

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