Vendredi 28 juin 2024
CITÉ DU VATICAN — La santé mentale, la discrimination contre les minorités, y compris les personnes LGBTQ+, et le désir d’être davantage inclus dans la vie de l’Église étaient quelques-unes des préoccupations que les jeunes étudiants ont partagées avec le pape François lors d’une conférence téléphonique sur Zoom.
« Non à la discrimination, non. Oui à la proximité, à la proximité. La proximité est ce qui conduit à l’amour », a déclaré le pape en réponse à un commentaire sur la discrimination aux Philippines lors de son dialogue de plus d’une heure avec 12 étudiants le 20 juin.
La conférence téléphonique faisait partie de l’initiative Building Bridges de l’Université Loyola de Chicago, lancée en 2022 en partenariat avec la Commission pontificale pour l’Amérique latine et avec le soutien de cinq autres dicastères du Vatican.
Le projet vise à créer une expérience synodale pour les étudiants fréquentant des universités partenaires dans différentes régions du monde, dans laquelle des groupes d’étudiants écoutent, dialoguent et discernent des préoccupations et des espoirs communs qu’un représentant partage ensuite avec le pape François lors d’un appel Zoom en direct.
L’appel du 20 juin était le quatrième événement Building Bridges et il a mis en relation des étudiants de la région Asie-Pacifique, notamment d’Indonésie, de Corée du Sud, du Japon, d’Australie, des Philippines et de Taiwan.
Répartis en quatre groupes de trois étudiants chacun, les étudiants ont partagé des expériences personnelles et communes, des opinions, des appels et des idées avec le pape, se terminant par une question, le plus souvent sollicitant des conseils et des orientations.
Seamus Lohrey, de Nouvelle-Zélande, a déclaré au pape qu’il pensait que l’Église ne devrait pas blâmer les gens de ne pas assister à la messe et qu’elle devrait plutôt mener une action de sensibilisation plus active, directement là où se trouvent les gens.
« Nous attendons des gens qu’ils respectent nos règles au lieu que nous les respections et les élevions. Je suis convaincu que cela détourne les gens d’une relation avec le Christ et rend notre Église peu attrayante », a-t-il déclaré.
Les personnes qui ont provoqué un avortement, par exemple, ont « désespérément besoin d’un amour inconditionnel » et pourtant, elles « doivent répondre à nos exigences avant que nous le leur prodiguions pleinement. C’est une contradiction avec le mot inconditionnel », a-t-il déclaré, demandant au pape comment promouvoir la reconnaissance de la dignité de tous et « pas seulement des participants réguliers à la messe ».
Le pape n’a pas répondu directement à chaque question et déclaration ; il a plutôt repris certains des points principaux et des sujets récurrents des étudiants.
Selon lui, la seule chose qui attire vraiment les gens, ce sont ceux qui témoignent du Christ par leurs actes. Le pape a lié cette idée aux préoccupations d’un autre étudiant concernant la santé mentale, affirmant que témoigner du Christ, aider les gens à se sentir appartenir à un groupe ou à une communauté et leur donner la possibilité de participer avec les autres est ce qui construit la dignité humaine d’une personne.
“L’appartenance est ce qui nous sauve de la vulnérabilité”, a déclaré le pape, demandant aux étudiants de réfléchir à leurs plus grandes faiblesses et de laisser les autres les aider.
La vulnérabilité est liée à la santé mentale, a-t-il déclaré, ajoutant que « l’une des choses qui affectent le plus la santé mentale est la discrimination ».
Il a demandé aux étudiants de réfléchir à la manière dont ils pourraient se sentir discriminés et à la manière dont ils pourraient discriminer les autres, mais sans perdre le sentiment d’appartenance et d’identité qui les aide à travailler, à accompagner et à avancer avec les autres.
Note de l’éditeur : La session vidéo du 20 juin avec le pape François est disponible sur YouTube en anglais et en espagnol à l’adresse
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