Une femme, originaire du Maroc et que nous surnommerons “Norah” pour préserver son anonymat, a vécu 18 ans de violence conjugale. Elle a accepté de témoigner et de nous rencontrer. Les premiers signes de violence verbale sont apparus lorsque Norah est arrivée en Belgique avec son ex-mari. Elle se souvient : “Ça commence par tout ce qui est verbal, il y a des insultes. Je n’ai pas d’argent, mon passeport est confisqué. Quand il part, il m’enferme à clé et je n’ai pas les clés de la maison“. Rapidement, la violence est devenue physique. Elle explique que “C’était des coups… J’ai eu peur pour mon intégrité physique, j’ai eu peur de mourir. Ensuite, je restais enfermée jusqu’à ce que les traces de violence disparaissent, les bleus ou les griffes. Parfois, ce n’était pas sur moi. Mais quand quelqu’un casse un vase, juste devant vous, en mille morceaux, le message est passé“.
Norah se reconstruit aujourd’hui et finalise son TFE (Travail de Fin d’Étude) pour devenir éducatrice spécialisée, grâce notamment à sa parole qui a été entendue dans une maison d’accueil. C’est une des solutions pour sortir du cycle de la violence et être accompagné(e). La coopération entre la justice et la police s’améliore, mais il est nécessaire de former davantage à l’écoute et le processus d’une plainte peut encore parfois être trop long. Pour contacter le numéro d’Ecoute Violences Conjugales, composez le 0800/30.030.
